Elle concerne 600.000 parcelles, dont 211.000 pour le seul District de Bamako
L’entrée des locaux du Secrétariat permanent de la réforme domaniale et foncière est débordée avant-hier lundi matin du mois de juillet. Documents en main et alignés en file indienne, des propriétaires de parcelles sont venus retirer leurs fiches d’enquête dans le cadre de l’opération de retrait des fiches de numéro d’identification nationale uni cadastrale (NINACAD). Il y a aussi ceux déjà enregistrés mais qui veulent apporter un correctif.
Dans la cour de la structure, des agents en charge de ces différentes opérations sont bien installés. Chacune des opérations est supervisée de près par le secrétaire permanent de la réforme domaniale et foncière en personne. Malgré le débordement, le colonel Cheickné Mamadou Diéffaga veille au respect strict de l’ordre d’arrivée. «Ici, c’est par ordre d’arrivée. Premier venu, premier servi», dit-il.
Muni de sa carte de retraité, Guimba Sissoko perd patience. «Je suis venu retirer le numéro d’identifiant de la parcelle de mon frère, malgré ma carte de retraité j’ai du mal à avoir accès aux agents. Avec ce débordement, c’est vraiment compliqué, je serai obligé de rentrer à la maison», déplore le sexagénaire qui évoque le manque d’information en ce qui concerne les documents à fournir. Beaucoup de gens sont en effet venus avec des dossiers incomplets. C’est le cas de Zan Traoré qui s’est pointé devant les agents sans le numéro d’identifiant de sa parcelle. Il est obligé de retourner le lendemain.
Le secrétaire permanent de la reforme domaniale et foncière nous donne plus d’information sur l’opération NINACAD. «L’opération de retrait des fiches numéro d’identification nationale uni cadastrale a commencé, il y a trois semaines. On avait décentralisé le travail au niveau des communes. Mais pour avoir un meilleur résultat, il faut qu’on aille vers la centralisation. C’est pourquoi, l’opération se passe désormais au niveau du secrétariat permanent de la réforme domaniale et foncière. C’est pour que nous-mêmes, nous soyons en contact avec les populations pour avoir plus d’informations», explique le colonel Cheickné Mamadou Diéffaga.
Le secrétaire permanent de la réforme domaniale et foncièreindique que les opérations des levées topographiques et des enquêtes foncières ont également commencé dans les six communes du District de Bamako et les huit communes limitrophes, à savoir les communes de Baguinéda, Mountougoula, Kalabancoro, Mandé, Dogodouma, N’gabacordroit Sangarébougou et Moribabougou.
Dans ces différentes communes, le secrétariat permanent de la réforme domaniale et foncière doit produire des fiches NINACAD pour plus de 600.000 parcelles dont 211.000 pour le seul District de Bamako. «Cette opération a été initiée pour que chaque propriétaire de parcelle puisse apporter les informations nécessaires et un correctif avant d’arriver à la confection de la carte NINACAD. Pour le moment, c’est cinq communes qui sont concernées. Il s’agit des Communes de Baguinéda et Mountougoula, ainsi que les Communes IV, V, VI du District de Bamako», relève le colonel Diéffaga, tout en précisant que les propriétaires des parcelles dans ces communes sont appelés à retirer leurs fiches NINACAD d’ici le 15 juillet prochain».
Cette opération est importante, carsans le NINACAD, on ne peut pas faire l’enregistrement d’une parcelle. Beaucoup de propriétaires de parcelles sont dans cette situation. Pour faciliter le processus, il existe un portail web à travers lequel chacun peut identifier son numéro de parcelle à partir des repères.
Le secrétaire permanent de la réforme domaniale et foncière informe que pour le volet identification, des agents opèrent sur l’ensemble du District de Bamako et dans les Communes limitrophes pour montrer aux propriétaires des parcelles leurs NINACAD.
Pour le colonel Dieffaga, sa structure reçoit 1.000 à 1.500 personnes par jour. « Au début, on avait des problèmes d’organisation par rapport à la foule. Maintenant, nous nous sommes mieux organisés pour que le temps d’attente ne soit pas long. Ce sont des difficultés qui sont là, chaque propriétaire de parcelle est un cas. Parce que certains amènent des documents incomplets. D’autres donnent des informations erronées que nous sommes obligés de corriger après», souligne le secrétaire permanent de la réforme domaniale et foncière.
Selon Cheickné Mamadou Diéffaga, sa structure donne la possibilité à ceux qui ne se sont pas encore enregistrés dans les huit communes limitrophes de Bamako et le District de venir le faire. «Notre souhait est que chaque propriétaire de terrain sur l’ensemble du territoire national soit enregistré», explique-t-il.
Il est à préciser que l’opération de retrait des fiches de numéro d’identification nationale uni cadastrale est gratuite. À ce titre, il est demandé aux propriétaires de parcelles de dénoncer les agents véreux qui essayent de leur soutirer de l’argent.
Babba B. COULIBALY
Source : L’ESSOR