On assiste à un véritable cafouillage dans le recrutement en cours de 500 agents à la Protection civile. L’objectif visé par ce désordre est d’écarter les candidats les plus méritants au profit des fils des généraux et des colonels de l’Armée.
Depuis quelques mois, des concours de recrutement sont ouverts dans tous les corps ou presque de l’Armée et de la Sécurité. Ainsi, il est prévu de recruter environ 500 sapeurs-pompiers. Soit 400 pompiers généralistes et 100 spécialistes. Ce sont plus de 16 000 candidats qui ont postulé au départ pour le corps de la Protection civile.
Après les visites corporelles, les candidats ont effectué les épreuves sportives ou physiques dont les résultats sont tombés le week-end dernier. Mais les résultats issus des épreuves physiques, selon nos constats et plusieurs sources, sont loin d’être des résultats réalistes, en ce sens qu’ils sentent la même magouille qui a toujours caractérisé les recrutements au sein des forces de Sécurité et l’Armée malienne. Il suffit de jeter un coup d’œil sur la liste des admis à ces épreuves physiques pour s’en convaincre. Seuls les enfants ou parents des généraux et colonels sont déclarés admis à l’exclusion des candidats qui occupaient le haut du podium lors des épreuves. Plus grave, c’est le cas des candidats qui n’ont même pas effectué lesdites épreuves mais qui sont admis. Certains candidats qui ont accepté de délier la corde de la bourse sont également retenus.
Selon nos investigations, cette situation suscite l’indignation et la colère de nombreux malheureux candidats qui estiment qu’ils sont victimes de la corruption et du népotisme érigés, depuis des décennies, en règle au Mali. Nos sources indiquent que ces résultats seraient également à la base d’une vive polémique à la Direction nationale de la Protection civile entre agents qui n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la répartition des postes.
A Ségou et à Gao, la tension couvre entre les candidats malheureux et les responsables des services de la Protection civile. Non d’accord avec ces résultats, les jeunes de Gao menacent de marcher sur la direction régionale de la Protection civile.
Après la grave crise qu’a connue le Mali, le gouvernement avait laissé entendre que rien ne sera plus comme avant en matière de recrutement dans l’Armée et les structures de Sécurité, histoire d’éviter d’autres «replis tactiques ou stratégiques» de nos forces au front.
Les ministres de la Sécurité et de la Protection civile, de la Défense et des Anciens combattants sont donc interpellés.