Les détenteurs des licences du système LMD (Licence Master Doctorat) du gouvernement se sentent frustrés. Ils se disent marginalisés lors des recrutements dans la Fonction publique.
Réunis dans un collectif, ils ont fait savoir leur colère lors d’une conférence de presse organisée le samedi, 10 avril 2021 au Carrefour des Jeunes de Bamako. Ils menacent non seulement de marcher dans les jours à venir, mais d’attaquer l’arrêté du 23 janvier 2013 devant les juridictions compétentes
Depuis 2014, à l’instar des autres pays de l’UEMOA, le Mali a adopté le système éducatif Licence Master Doctorat (LMD) qui est différent de l’ancien système Maîtrise –DEA -Doctorat. Chaque système a ses avantages et ses inconvénients. Ainsi, selon les conférenciers du jour, au Mali, depuis précisément le 20 mai 2014, la Licence est devenue le premier Diplôme de l’Enseignement supérieur permettant désormais à ses détenteurs l’accès à la catégorie « A » de la Fonction publique. Malgré ce texte de 2014 qui abroge l’arrêté du 23 janvier 2013 relatif à l’ENA, disent-ils, les détenteurs de la Licence ne sont toujours pas habilités à participer à aucun concours de la Fonction publique. D’où leur colère.
Les membres du Collectif des détenteurs de Licence estiment qu’ils sont victimes d’un mauvais système qui ne forme que des chômeurs. «Comment un pays peut former les étudiants et les abandonner après ?»
Selon IssiakaSogodogo, membre du Collectif, depuis l’instauration du système Licence Master Doctorat (LMD) au Mali, les étudiants finalistes souffrent de la non-participation aux concours.
« Nous sommes butés à un système parce que la Maîtrise continue d’être le seul diplôme valable pour la Fonction publique. Nous sommes en réalité victimes d’une haute trahison de l’État. Dans les autres pays de la sous-région, les autorités ont pris des dispositions pour que les détenteurs de ce système ne chôment pas. Chez nous, l’État devrait prendre, depuis son instauration, des mesures pour accompagner ce système », dénonce-t-il.
Pour le président du Collectif Kalifala Touré, si l’État ne fait pas quelque chose dans un plus bref délai, le Collectif sera dans les rues pour montrer son mécontentement.
« Nous demandons l’annulation pure et simple de l’arrêté N° 2021-0535/MJDH du 26 février 2021 fixant l’organisation et le programme du concours de recrutement des auditeurs de la Justice. Nous demandons l’acceptation de nos Licences aux différents concours de la Fonction publique en vertu de l’Ordonnance 2014 portant acceptation des licences à la Fonction publique comme catégorie « A ». De même que la prise en charge de tous les étudiants au Master par l’État. À défaut de la satisfaction de ces doléances rapidement, nous allons organiser dans les jours à venir des manifestations avec excès en toute maturité pour avoir notre droit vaille que vaille », a menacé le président du collectif des détenteurs de la Licence, Kalifala Touré.
Fabrice Abdoul
source: La Plume