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Rapport accablant du BVG : L’ENA du Mali face à de graves lacunes organisationnelles

Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) a publié en novembre 2024 un rapport de vérification de performance portant sur la gestion de l’École Nationale d’Administration (ENA) du Mali, couvrant la période allant du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2023. Ce rapport révèle des lacunes significatives qui entravent l’efficacité de l’institution dans la formation des cadres de l’administration publique malienne.

Contexte et Importance de l’ENA

Bamada.net-L’ENA, créée initialement en 1958, a été réorganisée plusieurs fois avant d’être recréée en 2006 en tant qu’Établissement Public à caractère Scientifique et Technologique (EPST). L’école joue un rôle crucial dans la formation initiale et continue des fonctionnaires de catégories A et B, ainsi que dans les recherches administratives et en management public. Entre 2020 et 2023, l’école a fonctionné grâce à une subvention étatique couvrant près de 99,73 % de ses besoins budgétaires, totalisant 3,4 milliards de FCFA.

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Cependant, l’ENA est confrontée à plusieurs défis organisationnels et opérationnels qui nuisent à son efficacité, tels que relevés par le BVG dans ce rapport.

Principales Lacunes Identifiées

1. Dysfonctionnements dans le pilotage stratégique

Le Conseil d’Administration (CA) de l’ENA, organe d’orientation et de contrôle, n’a pas rempli pleinement ses obligations. Sur huit sessions ordinaires prévues entre 2020 et 2023, seules cinq ont été tenues. De plus, les budgets annuels n’ont pas été adoptés dans les délais réglementaires, avec des retards allant jusqu’à 107 jours. Ces lacunes ont limité la capacité de l’ENA à exécuter ses activités planifiées et ont réduit son efficacité globale.

2. Problèmes de gestion des ressources humaines

La politique de gestion des ressources humaines de l’ENA souffre de plusieurs insuffisances :

  • Absence d’appels à candidatures : Le Directeur Général n’a pas été nommé à la suite d’un appel à candidatures, contrairement aux recommandations des documents stratégiques nationaux.
  • Inadéquation entre profils et postes : Des agents ont été affectés à l’ENA sans prise en compte des besoins préalables, ni fiche de poste ni cadre organique pour définir leurs compétences.
  • Motivation insuffisante du personnel contractuel : Environ 50 % des agents contractuels n’ont pas bénéficié d’un avancement régulier, ce qui affecte leur moral et leur productivité.
  • Gestion déficiente des congés : Une proportion importante d’agents n’a pas joui de leurs congés annuels pendant la période examinée, avec des taux atteignant 84 % en 2022.

3. Lacunes dans la formation initiale et continue

L’ENA a réalisé un taux moyen d’atteinte des objectifs de 70 %, mais certaines lacunes demeurent :

  • Absence de critères pour la sélection des formateurs : Une majorité des formateurs recrutés dans le cadre du projet AFICAM n’étaient pas des praticiens de l’administration publique, contrairement aux exigences de qualité prévues.
  • Insuffisance budgétaire pour la formation continue : L’ENA dépend principalement des partenaires pour financer ses formations continues, ce qui limite leur durabilité.
  • Rôle ambigu dans la formation des Collectivités Territoriales (CT) : L’ENA s’est engagée dans la formation des cadres des CT, un mandat relevant du Centre de Formation des Collectivités Territoriales (CFCT), entraînant une dispersion des ressources.

Recommandations du BVG

Pour résoudre ces problèmes, le BVG recommande les mesures suivantes :

  • Améliorer la gouvernance : Le Conseil d’Administration doit tenir régulièrement ses sessions et adopter les budgets dans les délais prescrits.
  • Optimiser la gestion des ressources humaines : Les nominations doivent se faire par appel à candidatures pour garantir la transparence et le choix des profils les plus compétents. De plus, un cadre organique et des fiches de poste doivent être élaborés pour une gestion efficace.
  • Renforcer la qualité de la formation : L’ENA doit établir des critères clairs pour la sélection des formateurs et se concentrer sur son mandat principal, en évitant de déborder sur les attributions du CFCT.
  • Assurer une gestion budgétaire adaptée : Le financement des formations doit être prévu dans le budget de l’ENA pour garantir leur réalisation.

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Le rapport du BVG met en évidence des défaillances majeures dans la gestion de l’ENA, nuisant à son rôle essentiel de formation des cadres administratifs. La mise en œuvre rigoureuse des recommandations formulées est indispensable pour assurer l’efficacité et la transparence de cette institution stratégique pour le Mali.

 

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MLS

 

Source: Bamada.net

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