Le Comité de pilotage du Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako à partir de la localité de Kabala a tenu sa réunion, hier mardi dans la salle de conférence du ministère de l’Energie et de l’eau. L’état d’exécution des recommandations de la dernière réunion, tenue le 22 décembre 2017, l’état d’avancement des travaux du projet de Kabala et l’examen des aspects fonciers et assainissement liés audit projet, étaient les points inscrits à l’ordre du jour.
L’ouverture de la rencontre était présidée par le secrétaire général du ministère de l’Énergie et de l’eau, Moussa CISSE, en présence des directeurs nationaux et généraux des services et société relevant du département, notamment le PCA et le DG de la SOMAPEP-sa, respectivement Nancouma KEITA et Yénizanga KONE, le DG de la SOMAGEP-sa, Boubacar KANE et de Yaya Boubacar, le Directeur National de l’Hydraulique, etc.
Ont également pris part à cette rencontre, les responsables des entreprises exécutantes ainsi que les représentants de certains partenaires technique et financiers et ceux des collectivités.
Le secrétaire général du département a souligné l’importance capitale de la rencontre du jour. La preuve, selon lui : elle porte sur un segment cardinal du Programme présidentiel d’urgences sociales d’accès à l’eau potable et à l’énergie pour la période 2017-2020.
Moussa CISSE a donc rappelé à quel point les plus hautes autorités du pays attendaient la concrétisation de ce projet, au regard non seulement de son objet, mais également du formidable élan de coopération et de solidarité qui a prévalu à son financement par le Mali et ses partenaires techniques et financiers (PTF).
«Le projet d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako, à partir de Kabala, est en très bonne voie, dans la mesure où de nos jours, les financements nécessaires à la réalisation de la première phase du projet sont mobilisés, tandis que la mise en œuvre de la seconde phase du projet bénéficie également du soutien des PTF », a révélé le secrétaire général du Ministère de tutelle.
Cependant, a-t-il souligné, il revient aujourd’hui aux membres du comité de pilotage de maintenir la cadence dans l’exécution du projet. « Le défi est de taille, car les aspirations sont aussi grandes. C’est pourquoi, nous n’aurions aucune excuse de décevoir cet espoir qui nous est placé par les plus hautes autorités», a-t-il déclaré.
Par ailleurs, a fait savoir Moussa CISSE, la tenue du présent Comité de pilotage tire toute sa quintessence de cette stratégie. Il s’agit en effet de sortir désormais du pilotage à vue dans la mise en œuvre de ce projet. Pour ce faire, les membres du Comité de pilotage vont se pencher sur l’état d’avancement des travaux, mais également sur les aspects liés au foncier et à l’assainissement qui semblent demeurer des goulots d’étranglement à la mise en œuvre du projet de Kabala.
«Le projet de Kabala est, pour le moment, notre seul espoir, j’allais dire la seule alternative dont nous disposons pour juguler le stress hydrique dans la capitale Bamako et ses environs dans un esprit de durabilité », est convaincu le secrétaire général. C’est pourquoi, le département a initié l’élaboration et fait approuver un document de référence portant sur une vision à long terme, le Schéma directeur d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako d’ici à l’horizon 2032.
Selon le directeur général de la SOMAPEP-sa, les travaux ont avancé sur l’ensemble des lots. «Nous sommes à 80% sur l’ensemble des travaux concernant la production et la distribution», a témoigné Yenizanga KONE. Aussi a-t-il tenu à rassurer les Bamakois quant à la couverture de leurs besoins en eau potable à l’horizon 2019. Et de préciser que d’autres travaux sont en cours pour permettre de juguler le stress hydrique à l’horizon 2032. Les financements sont presque acquis, à environ 70%.
Il faut noter que le futur ouvrage, d’une capacité de 288 millions de litres d’eau potable par jour, permettra à terme à une population additionnelle de plus de 1,200 million d’ habitants de la ville de Bamako et ses environs d’avoir accès à l’eau potable, boostant ainsi le taux d’accès à l’eau potable de Bamako à 95 % contre 65 % actuellement.
Le projet structurant, qui bénéficie de l’accompagnement d’une dizaine de bailleurs de fonds avec une allocation financière, sous forme de dons et de prêts, pour plus de 172 milliards de FCFA, concerne la composante financée par l’Agence française de développement, la Banque européenne d’investissement et l’Union européenne pour un montant de 70 milliards de FCFA. Les travaux sont répartis en 3 lots, à travers la réalisation des ouvrages de prise, de pompage et de refoulement d’eau brute à partir du fleuve ; la construction de l’usine de potabilisation de l’eau brute et la fourniture et la pose de la canalisation de refoulement d’eau traitée, de diamètre 1 600 mm entre la station de traitement et les réservoirs de Baco-Djicoroni.
Le contrôle de l’ensemble des travaux est confié au groupement de bureaux d’ingénieurs-conseils cabinet MERLIN et CIRA-SA.
La durée totale du projet Kabala, déclinée en deux phases, est de 6 ans, dont 4 ans pour la phase I (2014-2018) et 2 ans pour la phase II (2018-2020).
Par Sékou CAMARA
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