En cette période où l’Etat, à travers ses représentants à tous les niveaux, a l’obligation de tout mettre en œuvre pour que les Maliens se retrouvent autour de l’essentiel : la construction de la nation malienne, c’est le moment qu’a choisi Ahmoudou Ag Ilène, ministre des maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine, pour mettre les maliens établis à l’extérieur dos à dos. Sinon comment comprendre sa volonté de vouloir créer, en lieu et place du Haut Conseil des Maliens de l’extérieurs (HCME), une nouvelle Association qu’il se propose de dénommer «Confédération des Associations des Maliens de l’Extérieur (CAMEX) ?
Décidément, ne devait pas être ministre de la République qui le veut. Quand on est ministre, sans y être préparé, on ne peut être que souvent très mal inspiré. Et, c’est actuellement le cas de Ahmoudou Ag Ilène, ministre des maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine.
Sa décision de vouloir créer la CAMEX en lieu et place du HCME est une grosse erreur. Et, si c’est une plaisanterie, il faut d’ores et déjà dire qu’elle de mauvais goût. Au regard de cette initiative très mal inspirée, nous sommes obligés de douter sur sa capacité de poser une action salvatrice dans le sens de l’intégration africaine, s’étant position sur une rampe de lancement de la division des maliens établis à l’extérieur.
Silencieux depuis la mise en place du Gouvernement de Transition dirigé par le Premier Ministre Moctar Ouane, sûrement parce qu’en panne d’idées, l’on constate que sa première initiative, qui serait lumineuse à son sens, est une véritable catastrophe.
Le Président de la Transition et le Premier Ministre, doivent rapidement trouver la méthode pour demander au Ministre de surseoir dans les plus brefs délais, à son idée qui va davantage diviser les maliens établis à l’étranger.
Malgré que le Haut Conseil des Maliens de l’extérieur ait été créé en 1991 sur une recommandation expresse de la Conférence Nationale, avec l’objectif de rassembler l’ensemble des maliens établis à l’extérieur afin de les impliquer au maximum dans le processus de développement du pays, que ne fut pas notre surprise de voir certains compatriotes, souvent pour leurs intérêts et conforts personnels, s’installer dans des projets de dissidence.
Depuis quelques années, il est connu de tous que ces dissidences sont le plus souvent animées par les mauvais perdants lors du renouvellement des Instances des structures de base du Haut Conseil des Maliens de l’extérieur.
Si le HCME, structure créée avec la bénédiction de l’Etat au lendemain du 26 mars 1991, n’est pas parvenu à fédérer tous les maliens établis à l’étranger, que le Ministre sache pour de bon que sa CAMEX n’augure pas de lendemains meilleurs pour notre pays. Celui qui est bien informé sur le rôle important des maliens établis à l’extérieur dans le développement du pays, au regard de leurs contributions, ne va jamais s’aventurer dans la mise en place d’un dispositif qui va les divertir et les distraire. Mais, il cherchera plutôt à les écouter pour dégager des voies et moyens pour rendre efficace le HCME, afin qu’il joue pleinement le rôle que l’état lu a confié.
La CAMEX créera plus de problèmes que de solutions. Et, simplement pour cela, un ministre averti, réfléchira mille fois avant de vouloir ouvrir la boîte de pandore. Vouloir aujourd’hui, travailler à la mise en place d’une Confédération des Associations des Maliens de l’Extérieur, est comme lancer une invitation à un désordre indescriptible. Tous les maliens établis à l’extérieur et en manque de légitimité, vont penser que l’heure a sonné pour eux de voir la réalisation de leur dessein inavoué : avoir un poste de responsabilité dans cette nouvelle structure. Et, que faire des anciens responsables des Conseils de base des maliens de l’extérieur ? Face aux difficultés et à la perturbation de la quiétude de nos compatriotes établis à l’extérieur, nous pensons tout simplement que cette initiative ministérielle est très mal inspirée.
Cependant, on constate que Ahmoudou Ag Ilène, ministre des maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, n’est pas le seul membre du Gouvernement de Transition qui soit en panne d’idées. Certains, depuis leur nomination jusqu’à nos jours, n’ont pas encore posé un seul acte significatif. Un petit sondage révélera que 95% des maliens ne pourront pas coller un visage sur le nom de certains membres du Gouvernement, tant ils passent inaperçus. Sans idées, pas d’actions. Et, sûrement, c’est ce qui explique la situation de morosité généralisée dans laquelle le pays s’est installé.
Et, du coup, l’on est en droit de se demander si certains ministres de la Transition malienne ne sont pas en panne d’idées et manquent totalement d’initiatives.
Assane Koné
Source : Arc en Ciel