C’est aux alentours de 22 heures que l’avion militaire transportant Soumaïla Cissé et trois otages occidentaux est arrivé à Bamako. Les otages avaient quitté la ville de Tessalit où ils ont été remis aux militaires maliens vers 19 heures. A leur arrivée, les otages ont été accueillis par leurs proches avant d’être conduits auprès du Président de transition, Bah Ndaw.
Outre Soumaïla Cissé, cette libération d’otages a aussi concerné l’humanitaire française Sophie Pétronin, enlevée depuis décembre 2016 à Gao. Dans le même cadre, deux otages italiens qui ont fait leur première apparition depuis avril dernier ont aussi été libérés. Il s’agit duprêtre PierLuigi Maccalli, enlevé le 18 septembre 2018, dans sa paroisse de Bomoanga, située à 150 km au sud-ouest de Niamey et Nicola Ciacco se présentant comme un touriste.
Les conditions de cette libération n’ont pas encore été clarifiées même s’il est clair qu’elle est intervenue à la suite d’échange de prisonniers. C’est ainsi que depuis la fin du week-end dernier, plus de deux cent ex-prisonniers dont des djihadistes ont été relâchés à Tessalit. C’est depuis lors que les rumeurs d’une probable libération de Soumaïla Cissé et d’autres otages se sont répandues comme une trainée de poudres. Cette situation n’est donc que la suite logique de ces manœuvres. Pour autant, d’aucuns avancent aussi le paiement d’une rançon sans laquelle toute négociation devant conduire à une libération d’otages est vouée à l’échec. Concernant la rançon payée un spécialiste évoque le chiffre de 6 milliards 650 millions de FCFA équivalents à 10 millions d’euros. Généralement, c’est bien après cette période que les dessous de cette libération d’otages commencent à sortir.
Pour rappel, l’enlèvement de Soumaïla Cissé remonte au 25 mars derniers lorsqu’il faisait campagne dans le cercle de Niafunké (Tombouctou) pour le premier tour des législatives qui avaient eu lieu le 29 mars dernier. il aura fallu attendre le 27 août pour avoir ses premiers signes de vie à travers une lettre envoyée à ses proches par le biais du CICR.
Autre point à mettre au compte de cette libération d’otages c’est le rôle de médiateur joué par l’ancien député d’Abeïbara (Kidal) Ahmada Ag Bibi. Lequel n’avait visiblement pas rompu ses liens avec Iyad Ag Ghali, leader du JNIM ainsi que sa composante Ansar Dine qui a revendiqué l’enlèvement de tous ces otages. Ag Bibi avait aussi joué le même rôle crucial dans la libération des otages français enlevé à Arlit, au Niger, en 2013.
Il reste encore de nombreux otages aux mains du JNIM et d’autres groupes dans le Sahel. Leur libération serait aussi conditionnée aux mêmes arrangements sans doute.
Kibaru