La Coordination des DAF-DFM-DRH-CPS passe à la vitesse supérieure
La Coordination des comités syndicaux des Directions Administratives et Financières (DAF) de la Présidence et de la Primature, des Directions des Finances et du Matériel (DFM) des départements ministériels, des Directions des Ressources Humaines (DRH) et les Cellules de la Planification et de la Statistique (CPS), n’est-elle pas en train de prêcher dans le désert ? Et pour cause ! Malgré ses multiples grèves, aucune suite favorable n’a été accordée à ses doléances. Pire, le ministre de l’Economie et des Finances a, dans une correspondance, demandé à ses homologues, de faire une rétention sur le salaire de tous les agents qui ont observé la grève. Et face à l’échec de toutes les tentatives pour la convocation de la commission de conciliation, la Coordination durcit le ton. En effet, elle vient de déposer sur la table du ministre du Travail et de la Fonction Publique, chargé des Relations avec les Institutions, un préavis de dix-neuf jours de grève, à compter du 1er avril 2019.
Après la dernière grève de la Coordination des comités syndicaux des DAF de la Présidence et de la Primature, des DFM, DRH, CPS des différents départements ministériels, il était entendu que l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) déposerait un préavis à défaut d’un accord entre le gouvernement et la Coordination. Il ressort du constat que les engagements du bureau exécutif de l’Untm à travers son secrétaire général, Yacouba Katilé, n’ont pas été tenus à hauteur de souhait.
Mieux, Mme le Ministre du Travail et de la Fonction publique, chargée des Relations avec les Institutions, Mme Diarra Raky Talla, dans toutes ses correspondances à l’endroit de l’Untm a souhaité un cadre de conciliation sans succès. En conséquence, face à l’échec de toutes les tentatives pour la convocation de la commission de conciliation, la Coordination des DAF- DFM- DRH – CPS des départements ministériels se propose d’observer dix-neuf (19) jours de grève, allant du lundi 1er au 19 avril 2019. Un préavis a été déposé dans ce sens sur la table du ministre de tutelle.
Le coordinateur des comités syndicaux des DAF de la Présidence et de la Primature, des DFM des départements ministériels, des DRH et des CPS, M. Issa Sinayoko, a adressé une correspondance aux directeurs, pour leur signifier que le service minimum ne sera assuré que par les cadres nommés par décret pris en conseil de ministres. Par ailleurs, il revient à l’Etat et aux organisations syndicales de se conformer aux décisions de la sixième édition 2018 du Comité de la liberté syndicale de l’Organisation internationale du Travail (OIT). C’est-à-dire que l’esprit du service minimum, à la lumière de ces décisions, se résume à certains secteurs vitaux expressément cités dans la résolution. Il rappelle aussi aux directeurs et chefs de services que l’article 116 de la Constitution du Mali de 1992 précise que tous ces traités, conventions ou accords dont le Mali est signataire, dès leur publication, priment sur les textes nationaux.
Pour conclure M. Sinayoko hausse le ton, en déclarant qu’il ne sera plus passif face à la violation de la Constitution par des représentants de l’Etat dans le seul but de se maintenir à leurs postes ou de camoufler leurs médiocrités. Par conséquence, les auteurs de la Constitution répondront de leurs actes devant la Section Administrative de la Cour Suprême.
A titre de rappel, la Coordination des DAF- DFM- DRH – CPS demande que les contenus du décret N° 2018-0541/P-RM du 05 juillet 2018 soient en intégralité élargis aux personnels de la DAF de la Présidence et de la Primature, des CPS, et des DFM des départements ministériels, que la prime de sujétion pour risque soit ramenée à 25 % du salaire au lieu de 10% pour le personnel des deux DAF et des DFM, que les contenus du décret N°2018-0653/P-RM du 08 août 2018 soient en intégralité élargis aux personnels des DRH sectorielles. Elle est formelle que l’octroi des avantages accordés aux cadres de la Direction nationale de la planification du Développement (Dnpd), la Direction générale du Budget (DGB), la Direction nationale du Contrôle financier, (Dncf), relève d’un paradoxe, parce que ses militants sont sur la même chaine d’élaboration et d’exécution du budget d’Etat.
Les cadres des DAF de la Présidence et de la Primature, des DFM, DRH, CPS des différents départements ministériels continueront -ils d’enchainer les grèves ? Bénéficieront -ils du soutien de l’Untm ? Le gouvernement, à travers la ministre du Travail et de la Fonction publique, chargée des Relations avec les Institutions, campera-t-il sur sa position ? Wait and sea.
La Rédaction
Source: Aujourd’hui-Mali