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Politique : Bouba Keïta, toujours prisonnier ?

Depuis le 18 août, et le changement de régime, beaucoup de choses se sont passées. L’ex-président IBK est allé se faire soigner à Abu Dhabi, son fils Karim et le général Diawara sont portés disparus, les anciens Premier ministre et président de l’Assemblée nationale ainsi que les autres généraux détenus sont désormais libres de tous mouvements. Mais cela ne semble pas être le cas du plus inconnu d’entre eux, Bouba Keita, fils d’IBK.

 

On se rappelle que dans sa lettre, publiée par Jeune Afrique en septembre, il expliquait sa séquestration. Quelle est sa situation aujourd’hui? A travers les personnes qui ont pu rendre visite à l’ancien président, et aussi à travers un tweet de Bouba lui-même, on a appris qu’on lui avait rendu son téléphone à l’arrivée de l’ex-couple présidentiel et on suppose qu’il a aussi droit à des visites désormais. Dès lors, pour le commun des mortels que nous sommes, nous en avions conclu qu’il était, tout comme les autres ex-détenus, libre de ses mouvements. Mais non. Il est toujours interdit de sortie et n’aurait même pas vu le goudron qui passe devant chez lui depuis les événements, selon la formule utilisée par notre source. On se demande bien pourquoi et la question mérite d’être posée quand on voit que même les généraux qui avaient été arrêtés sont, eux, libres de leurs mouvements.

Que reproche-t-on exactement à Bouba, lui qui n’était ni de près ni de loin mêlé aux affaires? Ou alors nous cache-t-on quelque chose le concernant? A cet égard, il serait bon, dans un Etat de droit digne de ce nom, et que prônaient le Président et le Vice-président de la Transition lors de la prestation de serment, que son dossier soit transmis à la justice. Sans quoi, cette privation de liberté n’a absolument aucune raison d’être et n’a que trop duré.

Cette privation de liberté est non seulement illégale mais c’est un autre boulet aux chevilles de la transition qui doit déjà faire face à des grèves de plus en plus accrues et à la montée en puissance des djihadistes dans le centre du pays.

Le nouveau Mali passe par le respect des lois que nous avons instaurées, notamment dans la constitution de 1992 qui est toujours en vigueur.

Toute privation de liberté d’un individu en dehors de la loi est une attaque à nos libertés à tous. A travers ce cas unique et inique, c’est toute la Transition qui est interpellée, mais aussi l’AMDH (Association malienne des Droits de l’Homme) et le CNDH (Commission nationale des Droits de l(Homme), qui devraient se saisir de ce cas.

Président Bah N’Daw, Vice-président Assimi Goïta et Premier ministre Moctar Ouane, le peuple malien attend mieux de vous. N’avez-vous pas plus urgent que de continuer à séquestrer, au sens propre du terme, ce monsieur ?

Bouba Keita serait-il plus menaçant ou plus menacé que tous les autres anciens dignitaires du régime IBK?

La question reste en suspens.

Aïchatou Konaré

Source : Mali Tribune

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