Arrêtés le 24 mai dernier par les militaires, avant d’être poussés à la démission le lendemain, l’ancien président de la Transition, Bah N’Daw et son Premier ministre, Moctar Ouane, restent assignés à résidence. Face à cette »privation de liberté », Amnesty International exige »la libération immédiate » des deux personnalités.
En plus des deux personnalités, les généraux Mohamed Lamine Ballo et Souleymane Doucouré, qui avaient été nommés, respectivement, ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile et ministre de la Défense, sont également détenus au camp militaire de Kati. » Les privations de liberté, depuis bientôt deux mois, d’anciens hauts dirigeants maliens, ne se justifient pas et doivent être levées immédiatement et sans conditions « , a déclaré Amnesty International, hier mercredi 14 juillet, dans un communiqué. « Les droits à ne pas être détenu arbitrairement, à la liberté de mouvement et à la liberté d’expression de ces quatre personnalités ainsi que ceux de certains membres de leurs familles sont entravés. Les autorités ont invoqué des raisons de sécurité qui ne peuvent justifier ces détentions illégales et autres violations« , a déclaré Samira Daoud, Directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. « L’assignation à domicile prolongée de ces personnalités a été ordonnée entre autres par le colonel Goïta, sans autorisation judiciaire. Elle s’apparente à une détention arbitraire en violation de l’article 4 de la Constitution malienne et de l’article 9.1 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par le pays« , a-t-elle ajouté.
Le communiqué précise qu’après plusieurs jours de détention à Kati, les personnalités ont été assignées à résidence à partir du 28 mai 2021. Le président Bah N’Daw a été amené au Camp A des Forces armées et le Premier ministre Moctar Ouane dans sa résidence privée.
Ces arrestations sont survenues suite à la nomination du nouveau gouvernement de Transition, le 24 mai dernier, dont le Colonel Modibo Koné et le Colonel Sadio Camara, deux acteurs du putsch du 18 août, avaient été écartés par Moctar Ouane, qui venait d’être reconduit à la tête du gouvernement de Transition.
Moussa Bilaly Sidibé
Source: l’Indépendant