Les rideaux sont tombés, vendredi dernier, sur les activités de la 11e édition de Oxyjeunes, tenue à Sikasso, sous la présidence du ministre de la Jeunesse et de la construction citoyenne, Amadou KOITA.
La région de Sikasso a vibré au rythme de cette édition du 24 au 28 dernier qui était placée sous le thème :’’Chaque enfant, une bonne nutrition !’’. Sur ce thème, les participants ont réalisé des reportages, des magazines ainsi que des tables-rondes et des dessins pour informer et sensibiliser les populations et les décideurs sur l’ampleur de la malnutrition dans notre pays.
L’on a enregistré, outre le ministre KOITA, la présence de la Représentante de l’UNICEF au Mali, Lucia ELMI ; du Gouverneur de la région de Sikasso, Bougouzanga COULIBALY; de la Directrice de la Cité des enfants, Mme KOUMARE Amina CISSE ; et de la Vice-présidente du Parlement des enfants, Bassan dite Badiallo SOW.
C’était également en présence des enfants et adolescents venus de 10 régions du Mali plus le District de Bamako.
La cérémonie qui marque la fin des activités de cette kermesse juvénile, s’est déroulée en deux temps forts.
Il y a eu d’abord la présentation des différentes productions des enfants en rapport avec la problématique de la malnutrition.
Cette présentation a été suivie des interventions des responsables.
Le plaidoyer des enfants
Pendant la semaine, les participants à Oxyjeunes se sont familiarisés avec des outils de medias, appris la photographie et à dessiner, entre autres.
A travers ces différents moyens d’expression et de communication, les enfants ont laissé parler leur cœur, en faisant des plaidoyers pour la prise en charge de la problématique de la malnutrition par les autorités et les partenaires. Ces œuvres qui ont été faites avec l’appui des encadreurs ont été présentées aux autorités et responsables des structures partenaires d’organisation de Oxyjeunes.
Outre ces productions, les enfants slameurs étaient également de la partie. A leur tour, ils ont presté sur la problématique de la malnutrition tout en exhortant les adultes à plus d’engagement en faveur de la nutrition des enfants.
Après la présentation de ces différentes productions, l’honneur est revenu à la vice-présidente du Parlement des enfants d’ouvrir la série d’interventions qui ont marqué la cérémonie de clôture. Elle a indiqué qu’au terme des 5 jours de Oxyjeunes, ils ont beaucoup appris en techniques et genres journalistiques, en nutrition et medias sociaux. Elle s’est réjouie également qu’au-delà de son caractère d’apprentissage, Oxyjeunes a été un véritable cadre de brassage qui a regroupé les enfants de toutes les régions du Mali et du District de Bamako.
«Le fait de se trouver ensemble au même endroit nous a permis de connaître combien le Mali est diversifié en culture. Cela a été également l’occasion pour tous les enfants de partager des choses et de se côtoyer », a-t-elle apprécié.
La vice-présidente a aussi interpellé les autorités et les acteurs de la société civile à prendre des mesures de protection des droits des enfants à la santé tout en menant des actions en faveur de la nutrition.
« Nous sollicitions des autorités traditionnelles, religieuses, administratives et politiques le soutien des actions et plus d’efforts en faveur de la nutrition, particulièrement la synergie d’actions de tous les secteurs. Nous sollicitons au Gouvernement plus d’engagement dans la lutte contre la malnutrition. Car, elle est une tueuse silencieuse qui menace notre développement et celui du pays entier. Enfin, nous invitons les partenaires techniques et financiers à soutenir l’UNICEF et ses partenaires dans la lutte contre la malnutrition chronique», a plaidé Mlle SOW.
Le rôle des enfants
Pour sa part, la toute nouvelle représentante de l’UNICEF, Lucia ELMI, a rappelé que Oxyjeunes est un événement annuel qui donne de la parole aux enfants ainsi que l’opportunité aux enfants de toutes les régions du Mali de se rassembler pour la promotion et la réalisation de leurs droits. Aussi, selon elle, Oxyjeunes c’est un moment de partage, d’amitié, d’échanges ; un moment privilégié pour les enfants qui se retrouvent pour discuter entre eux des défis auxquels ils font face, afin de proposer des solutions.
Ensuite, elle a indiqué que le thème de cette année est évocateur pour la région de Sikasso qui est le grenier du pays, mais qui connaît aussi le taux de prévalence de malnutrition chronique le plus élevé, soit presqu’un enfant sur trois en souffre. Connaissant les conséquences de cette maladie sur l’épanouissement de l’enfant et ses impacts négatifs sur le développement du pays, la responsable de l’UNICEF pense qu’il urge de prendre des mesures contre cette problématique. Il s’agit, selon elle, de promouvoir notamment de bonnes pratiques comme l’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois et le lavage des mains au savon avec de l’eau propre dans les familles, dans les écoles et auprès des communautés. Dans ce combat, Lucia ELMI a fait remarquer que les enfants ont de grand rôle à jouer, car ils peuvent mener des plaidoyers de changement de comportent dans leurs familles respectives.
« Ce sont souvent les voix des enfants plus vulnérables qui se trouvent dans les régions les plus reculées du pays, qu’on entend le moins. Leur manque d’accès à des plateformes de communication limite leur voix, leur visibilité…Et, pourtant, ce sont ces enfants-là qui auraient le plus besoin d’être entendus », a-t-elle soutenu.
Impressionné par les productions des enfants, le ministre de la Jeunesse Amadou KOITA, quant à lui, a salué et félicité les organisateurs de ce rendez-vous des enfants du Mali pour valoriser la diversité culturelle. De même, il a profité de cette opportunité pour prodiguer des conseils à ces enfants en leur demandant surtout de ne pas suivre certains adultes dans leur égarement. Il a souligné que notre pays traverse un contexte difficile qui exige des enfants beaucoup prudence et d’attention à faire.
Auparavant, la veille, les enfants ont fait des sorties sur des sites touristiques et historiques de la région de Sikasso en visitant successivement le Tata de Sikasso, la tombe du roi Tièba TRAORE et le musée de Sikasso. Ces visites étaient conduites par des cadres de la direction régionale de la culture de Sikasso. Celles-ci avaient pour but d’expliquer un pan de l’histoire du royaume du Kénédougou aux participants.
Par Sikou BAH
Source: info-matin