En 2022, le Mali a consolidé son statut de grand producteur d’or sur le continent africain, en expédiant sur le marché international 69,3 tonnes de ce métal précieux, soit une hausse de 8,4% par rapport à 2021. Ces exportations ont généré 2 001 milliards FCFA (3,24 milliards de dollars), soit 134 milliards FCFA de plus que l’an dernier.
L’or représente l’une des principales recettes d’exportations du Mali. Les ventes du métal contribuent à environ 1/4 des ressources fiscales du pays. Cette performance est soutenue par la production industrielle qui représente plus de 95,5% des quantités exportées.
Avec 66,2 tonnes les mines d’or industrielles ont enregistré une progression de 4,4% en 2022 portées par les canadiens Barrick et B2Gold, respectivement premier et deuxième producteur du pays, suivis de l’australien Resolute Mining et du Sud-africain AngloGold Ashanti. Le gouvernement anticipe toutefois sur une baisse de régime de ces acteurs en 2023.
Moins importante, la production artisanale pèse moins de 5% annuellement. Rappelons que les principales destinations de l’or malien sont l’Afrique du Sud, suivie de la Suisse et de l’Australie.
Troisième producteur d’or en Afrique, après l’Afrique du Sud et le Ghana, cependant, la contribution totale des sociétés minières, au développement local, est insignifiante. Les attentes des communautés locales, en ce qui concerne l’amélioration de leur niveau de vie (éducation, formation, création d’emplois, infrastructures) ne sont pas comblées.
Force est de reconnaitre que, l’orpaillage concurrence la production industrielle, l’orpaillage ne cesse de grandir au Mali, depuis 2012 et les troubles dans le pays. Selon la Chambre malienne des mines, rapporte Reuters, le pays compterait plus d’un million de mineurs artisanaux, répartis sur 350 sites aurifères. La production d’or du secteur informel est par nature difficile à quantifier, les évaluations vont de 10 à 36 tonnes sur 70 tonnes d’or exportés par le Mali, troisième producteur. L’orpaillage pourrait donc fournir plus de la moitié de l’or malien. En revanche les autorités du Mali ne semblent pas s’inquiéter de l’essor de l’orpaillage
Le secteur minier est très vital pour l’économie nationale. Seulement, les autorités ne disposent pas de moyens efficaces de contrôle de la production annuelle de ces multinationales.
M.Yattara
Source : L’Alternance