De nos jours, plus rien ne va à l’Office Malien de l’Habitat. Venu en 2019 pour sortir la boite de l’asphyxie favorisée par la gestion mafieuse de ses prédécesseurs, l’actuel DG, intime Ami de Karim Keita et de Seydou Coulibaly de CIRA, a davantage plombé l’OMH. Il a précipité son agonie à cause de sa gestion solitaire et si rien n’est fait, c’est la mort programmée de l’OHM. Voici quelques raisons.
L’Office Malien de l’Habitat a du mal à respirer à cause d’une dette d’environ 147 milliards de nos francs. Tenez-vous bien, ce scandale a été installé par la gestion des précédents Directeurs Généraux politiques ou qui étaient à la solde des politiques. Des responsables qui ont impuissamment assisté à ce chaos, murmurent le nom de Dramane Dembélé de l’ADEMA sous le règne duquel l’OMH a été fortement déstabilisé à cause de ses initiatives qui ont fait évaporer des caisses de la structure des dizaines et des dizaines de milliards et l’endetter jusqu’au coup.
En 2019, au regard de l’atmosphère inquiétante qui y régnait, les autorités de l’époque ont jugé nécessaire de faire venir Sekou Demba. Intime Ami de Karim Keita, fils du président déchu IBK, et Seydou Coulibaly, il est appelé de la Côte d’Ivoire, où il y habitait et placé à ce stratégique poste pour dit-on sauver l’OHM qui était au bord du précipice. Derrière cette communication, se cachait certainement l’objectif principal, c’est à dire trouver un homme qui pourrait faire l’affaire du régime ou du clan Karim Keita.
A son installation, régnait un climat de stabilité. Cette atmosphère ne tardera pas à prendre l’allure d’un véritable déséquilibre. Après avoir su le fonctionnement de la boite et aussi étudié suffisamment ses collaborateurs, le DG a décidé de s’enfermer dans sa tour d’ivoire avec pour seule directive : la gestion solitaire. Il est au début, au milieu et à la fin de tous les projets. Et dans la plupart de l’exécution des marchés et d’autres décisions, il met les chefs de division les plus concernés devant le fait accompli. Le dernier en date, c’est le communiqué diffusé sur les antennes de l’ORTM à l’endroit des occupants illicites des logements sociaux. Le personnel de la structure a été surpris d’apprendre l’information au même titre que le malien lambda.
Affaire du marché de peinture donné à la société CIRA
S’il y a un dossier qui a le plus attiré l’attention des maliens ces derniers temps, c’est bien la gestion scandaleuse de l’affaire de peinture des logements sociaux attribué à Seydou Coulibaly de la société CIRA. Conclu pour la peinture de plus de 3000 logements, Seydou, aux dires des sources proches de l’OMH, n’a même pas exécuté 15% du contrat. A la grande surprise de tout le monde, l’opérateur aurait reçu la totalité de l’argent devant servir à faire la peinture des 3000 et quelques logements : le montant est estimé à 1 milliards 5 cent millions de nos francs. Comment cela est-il possible ? Seul le DG actuel a une réponse à la question.
100 millions décaissés pour dégager les voies
Les dossiers lourds n’en finissent pas. Selon des indiscrétions, l’OMH avait entamé des actions afin de dégager les voies obstruées par des constructions sollicites au niveau du site de N’Tabacoro. L’entreprise bénéficiaire, le Génie militaire, aurait proposé un budget de 400 millions sur lesquels 100 millions auraient été décaissés pour le démarrage des travaux. La surprise des maliens fut grande puisque le projet semble apparemment ne pas voir le jour. Pour raison, le Génie militaire n’aurait pas reçu la somme débloquée en son nom. Et le calvaire est toujours le quotidien des habitants du site. Quant au dossier pour la suite, il est couvert de poussière dans les tiroirs du DG.
Plus de 6 milliards de loyers non recouvrés
L’OMH roule à perte à cause de l’inertie de la société dans le recouvrement des frais de location. Selon des sources proches de la boite, les habitants des site des 3 700 logements et quelques (N’Tabacoro et Kati) sont à leur troisième année sans paiement des frais de loyers. Le manque à gagner est estimé à plus de 6 milliards de nos francs. Et jusqu’à présent, aucune action n’est entreprise afin de recouvrer cette importante manne qui pourrait être utile en cette période de transition.
Un marché de logiciels « de gré à gré » donné au fils de Mountag Tall
C’est l’un des dossiers brulants qui fait bruit au niveau de l’OHM aujourd’hui. Le fils de l’un des acteurs clés du Mouvement du 5 RFP, Me Mountaga Tall, a eu un marché de logiciels à l’office Malien de l’Habitat. Le coût ? Personne ne peut avancer un chiffre exact ! Un marché « de gré à gré ? » on est tenté de répondre par l’affirmatif car plusieurs sources proches de l’OHM ignorent le moment où l’appel pour l’exécution du marché a été officiellement lancé.
Les agents du bénéficiaire du marché en tout cas sont sur le terrain ; ils passent de bureau à bureau afin de savoir les besoins en logiciels des responsables de la boite. Est-ce la manière ? Pourquoi pas de séances de travail entre le DG et le personnel afin de se comprendre sur la nécessité de commander des logiciels, convenir de leurs utilités en cette période de difficultés financières ? Mais non, les chefs sont mis devant le fait accompli par le DG qui est le seul à savoir les tenants et aboutissants d’un tel projet en ce moment de soudure.
Un autre marché de 25 milliards donné à Seydou Coulibaly de CIRA
L’Office Malien de l’Habitat envisage de bâtir des logements sociaux sur un nouveau site sis à Samako. L’espace a été déjà acheté avec un particulier ; toutes les études nécessaires pour la réalisation sont faites et le marché est déjà donné à une société immobilière pour la circonstance.
Selon des indiscrétions, c’est le patron de CIRA qui a bénéficié tous les marchés du projet. C’est lui qui a vendu l’espace à l’OMH ; c’est lui qui a fait les études et c’est aussi lui qui est chargé de construire les logements. Comment cela est-il possible ?
L’OHM en rupture régulière d’eau et d’électricité
Une véritable honte pour un service aussi important. L’Office malien de l’Habitat a plusieurs factures impayées en eau et électricité. Ce qui fait qu’il reçoit à tout moment la visite des agents de ces deux sociétés qui coupent leurs fournitures. Et au lieu de régler les factures, la Direction semble pratiquer les habitudes des Maliens, c’est à dire négocier les agents sur le terrain en leur donnant souvent 5000 francs afin d’avoir l’eau et l’électricité pendant quelques semaines, une sorte clémence.
Au regard de tous ces faits graves, il revient aux autorités de prendre des mesures appropriées qu’il faut afin d’éviter à l’OHM le sort d’autres services étatiques partis en faillite à cause de la mauvaise gestion.
Le 22 septembre, le président de la transition est appelé à faire la remise des clés de certains bénéficiaires des logements sociaux. Ce dossier aussi est une véritable bombe qui pourra exploser à tout moment. Comment le ministère de l’Habitat, l’OMH et la commission d’attribution des logements sociaux ont-ils trié les dossiers ? Cela fera l’objet d’un article dans nos prochaines parutions.
Kèlètigui Danioko
Source: LE PAYS