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Offensive des FAMa et création de l’AES: péril sur la base arrière des terroristes

La montée en puissance des Forces armées maliennes en vue de réaffirmer leur présence sur certaines localités stratégiques et la mutualisation des efforts des pays dits des trois frontières (le Mali, le Burkina et le Niger) constituent une réelle menace pour les terroristes qui ont fait notamment de cette zone leur base arrière. Après avoir terrorisé pendant longtemps les populations, ils se trouvent aujourd’hui acculer jusque dans leur dernier retranchement.

« La peur a changé de camp », « Ceux qui ont terrorisé les populations se trouvent aujourd’hui être terrorisés ». Ce sont entre autres des expressions du Directeur de l’information et des relations publiques de l’Armée (DIRPA), le Colonel Major Souleymane DEMBELE, indiquant que les Forces armées maliennes (FAMa) prennent désormais l’initiative des attaques et des traques contre les terroristes. Quelques années plus tôt, c’était tout autre scénario. On était à l‘époque des replis stratégique et tactique. Cela est désormais un triste souvenir avec l’équipement et le renforcement des capacités de notre outil de défense face au défi sécuritaire.
En adoptant la posture offensive, les Forces armées maliennes sont décidées à marquer leur présence sur l’ensemble du territoire national, tout en neutralisant les forces obscurantistes qui vivent de la terreur, de l’horreur et du chaos. Il s’agit notamment de DAESH, de Al-Qaïda et de leurs alliés appelés par certains des ‘’fils égarés de la nation’’. Une stratégie jusque-là payante parce qu’elle contribue à déstabiliser l’ennemi et à affecter son influence sur les communautés, mais aussi elle permet à l’Etat d’exercer sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire.
Conformément à cette dynamique, malgré les tentatives de sabotage, les FAMa poursuivent leur progression en vue d’occuper toutes les emprises de la MINUSMA chassée du pays pour défaut résultat.
« La nature a horreur du vide. C’est pourquoi il est important pour l’armée d’occuper ces camps pour avoir un contrôle sur le territoire. Mais aussi de se déployer dans d’autres localités. Ensuite d’interrompre les mouvements des groupes terroristes. Celui qui occupe son territoire dérange les terroristes car ils profitent de l’absence de l’Etat pour s’implanter et de développer leurs activités », nous a indiqué un observateur.
A cet effet, cette progression et la détermination des FAMa constituent sans doute une menace pour les terroristes qui pourraient chercher d’autres bases arrière, a déclaré notre interlocuteur tout en affirmant que la zone des trois frontières et une partie de Kidal pendant des années sont devenues le sanctuaire de ces groupes. La progression et les offensives pourraient les obliger à changer de base comme il a une fois été le cas en Mauritanie et en l’Algérie.
Déjà, les premiers résultats sont sans commentaire et sont appréciés par la hiérarchie militaire, à l’image du ministre de la Défense et des anciens combats, Sadio CAMARA, qui déclarait ceci lors de la réception des équipements militaires : « L’Armée malienne est en posture offensive et les terroristes sont en déroute ». Aussi, a-t-il ajouté « ceux qui ont déclenché cette guerre ont éprouvé notre outil de Défense et ont également testé notre capacité et notre volonté politique à assurer la sécurité de notre territoire et de l’ensemble de nos citoyens. Aujourd’hui, M. le Président, ces gens savent ce que vaut le Mali ».
Au-delà de ces efforts au plan national, notre pays est engagé dans l’Alliance des États du Sahel (AES) dont il est le précurseur en vue de la mutualisation des moyens de lutte des trois pays de la zone de Liptako-Gourma dite la zone des trois frontières considérées comme la zone de retranchement des terroristes. Cette alliance est un pas important dans la détermination de ces pays de combattre ces forces du mal.
Et l’un des éléments importants, a indiqué Dr Aly Tounkara, directeur du Centre des Etudes Sécuritaires et Stratégiques au Sahel(CE3S), c’est l’évolution dans un avenir proche des soldats du Mali, du Burkina et du Niger sous un même commandement commun dans le cadre de la lutte contre les groupes violents radicaux, notamment dans la partie dite Liptako-Gourma.
« Ce qui a beaucoup manqué à la Force conjointe du G5 Sahel qui, malheureusement, n’a pas connu d’actions réellement conjointes entre les États. Les actions de la Force conjointe n’ont jamais été placées sous un commandement cohérent et constant sans interférences », a regretté M. Tounkara.
Cette approche pourrait inquiéter la quiétude des terroristes basés dans cette zone, mais aussi les obliger à abandonner cette partie où ils commettent des exactions contre les civils, pilent et violent les femmes.
A ce jour, avec la montée en puissance des FAMa, la détermination politique d’occuper le territoire national et la mutualisation des efforts, il y a une énorme chance que les terroristes cherchent à délocaliser leur base arrière.

PAR SIKOU BAH

Info Matin

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