« Eco, monnaie unique de la Cedeao : Impacts et perspectives pour l’économie malienne » était le thème du panel de haut niveau organisé samedi au Conseil national du patronat du Mali (CNPM) par la promotion Drissa Keita des Sciences économiques de l’Ecole nationale d’administration (ENA) dans le cadre des activités de célébration de son 20è anniversaire. Présidée par la ministre de la Promotion de l’Investissement privé, des Petites et moyennes entreprises et de l’Entreprenariat national, Mme Safia Boly, la cérémonie a enregistré la présence du directeur national de la BCEAO pour le Mali, Konzo Traoré, du représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) au Mali, Réné Tapsoba, de l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani et de plusieurs autres personnalités.
L’objectif du panel de haut niveau était de contribuer à une appropriation, par les agents de l’administration et les acteurs du secteur privé et de la société civile, de la monnaie unique de la Cedeao et de ses implications sur l’économie nationale.
Au cours de la rencontre, les échanges ont porté, entre autres, sur la définition d’une monnaie commune en union monétaire et ses fonctions ; les fonctions d’une banque centrale en union monétaire ; les procédures pratiques de l’opérationnalisation de la monnaie unique de la Cedeao (Eco) ; les changements ou innovations que va apporter l’Eco de la Cedeao par rapport au Fcfa ; les enjeux et les impacts potentiels (positifs ou négatifs) de l’Eco sur l’économie et la société malienne ; les perspectives découlant de l’entrée en vigueur de la nouvelle monnaie commune.
Le président de la promotion Drissa Keita, Boubacar Diop a expliqué que beaucoup de rumeurs tournent autour de la nouvelle monnaie Eco. C’est pourquoi, ils ont organisé cette rencontre pour permettre au maximum de personnes de comprendre le mécanisme de cette monnaie. L’objectif général est donc de donner le maximum d’information. « Quant on a l’information, on est libre de prendre une position par rapport à telle ou telle chose. Sans une bonne information, on prend toujours de mauvaise décision. C’est de dire aux uns et aux autres de s’informer, je pense que la meilleure façon c’est d’avoir les techniciens en la matière », a-t-il expliqué.
De son côté l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani a salué les organisateurs pour le choix de ce thème. Il a indiqué qu’eu égard à l’importance et à l’actualité du sujet, on s’aperçoit que la question monétaire reste une espèce de chasse gardée pour seulement les initiés en l’occurrence les Banques centrales et les institutions spécialisées, alors qu’elle devrait être accessible à toutes les populations parce qu’elle est l’expression de la volonté des états. « On est appelé à se poser les questions est-ce que la création d’une monnaie unique permettra de résoudre les problèmes économiques réels auxquelles la sous région, Cedeao est confrontée ? », s’est-il interrogé. Selon lui, l’existence d’une monnaie unique peut-être, peut aider à résoudre certains problèmes, mais les problèmes économiques réels, le niveau de développement des Etats et le niveau des échanges entre les pays concernés sont des questions très importantes qu’il faut aborder sur d’autre plan que seulement de la monnaie.
La ministre de la Promotion de l’Investissement privé, des Petites et moyennes entreprises et de l’Entreprenariat national a, pour sa part, souligné que cette conférence est une bonne initiative car elle répond à un constat de manque d’information pour la population en général et pour plusieurs personnes qui sont dans des milieux, peut-être un peu plus sélectifs. Pour Safia Boly, une monnaie est un instrument de souveraineté, elle est aussi l’instrument qui est utilisé pour améliorer la vie économique des citoyens. « Pour ce qui est de l’économie, nous nous sommes rendus compte qu’il y a beaucoup d’avantages par rapport à une monnaie commune, beaucoup de choses que nous pouvons tirer, beaucoup de marchés qui vont s’ouvrir à nos différentes petites et moyennes entreprises (PME) et aussi la possibilité de pouvoir renforcer les entreprises », a-t-elle développé. Ajoutant qu’il y a beaucoup d’impacts positifs par rapport aux différentes zones économiques spéciales.
Amadou
GUÉGUÉRÉ
Source: Journal l’Essor-Mali