L’ancien chef de la « police islamique » de Gao (nord du Mali) pendant l’occupation de la ville par les jihadistes, a été arrêté après des échanges de coups de feu avec des soldats maliens, a appris mardi l’AFP de sources militaires.
Accusé d’avoir commis de nombreuses exactions, Aliou Mahamar Touré, « l’ancien commissaire islamique de la ville de Gao, a été arrêté par les forces armées maliennes lundi après des échanges de coups de feu », a déclaré un représentant de l’armée malienne dans le Nord.
« Il a ouvert le feu pour nous empêcher de l’arrêter, nous avons riposté et il a été arrêté, Il n’est pas blessé et est actuellement en route pour Bamako, sous bonne garde », a ajouté cette source.
Cette arrestation a été confirmée par une source militaire africaine de la force de l’ONU au Mali, la Minusma, qui a parlé de « coup dur pour les islamistes » dont Aliou Mahamar Touré était « la vitrine » à Gao, plus grande ville du nord du Mali.
Donné pour mort, blessé ou en fuite vers un pays voisin du Mali, Aliou Mahamar Touré était un pilier du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) un des groupes jihadistes ayant occupé le nord du Mali en 2012, avant d’en être en partie chassés par une intervention militaire internationale lancée par la France il y a près d’un an.
Originaire de Gao, il était le Malien le plus gradé dans les rangs des islamistes armés, et n’hésitait pas à appliquer la charia (loi islamique) avec une extrême rigueur. Il a été accusé par plusieurs témoins d’avoir lui-même coupé des mains de voleurs présumés et fouetté en public des femmes qui ne portaient pas le voile islamique.