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Négociations d’Ouagadougou : L’accord préliminaire signé sous les conditions du Mali

Comme annoncé et après onze longs jours de négociations parfois très difficiles, le gouvernement et les groupes rebelles ont signé hier mardi  18 juin à Ouagadougou  un texte intitulé « Accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali ». Cet accord dit intermédiaire vise à permettre un retour de l’administration générale  à Kidal et la tenue de la présidentielle du 28 juillet sur l’ensemble du territorial  national.

 

Les dirigeants d'Ansar Dine et de l'Azawad assistent aux négociations sur le Mali menées à Ouagadougou, le 8 juin 2013  © AFP

Les dirigeants d’Ansar Dine et de l’Azawad assistent aux négociations sur le Mali menées à Ouagadougou, le 8 juin 2013
© AFP

Le gouvernement et les groupes rebelles ont paraphé hier mardi  à Ouagadougou  l’ « Accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali ». cette signature qui intervient après onze jours de discussions parfois sulfureuses, a eu lieu lors d’une cérémonie présidée par le président du Faso, médiateur de la Cédéao, en présence de l’émissaire du président, Tiébilé Dramé, les représentants des groupes rebelles, les représentants de l’UA, l’ONU ainsi que les experts militaires.

 

Le document qui précise en son article premier et qui a été signé au nom du Mali par le ministre de l’Administration territoriale, le Colonel Moussa Sinko Coulibaly, représentant le ministre de la Défense, et des groupes armés par Bilal Ag Acherif et Algabass Ag Intalla, va  permettre l’organisation de l’élection présidentielle dans toutes les régions du nord à et Kidal. Pour y arriver, les deux camps acceptent, au sein d’une commission mixte de sécurité, de travailler dès la signature du texte au retour de l’armée et de l’administration générale et des services sociaux de base.

 

Comme exigé par les autorités maliennes, l’accord prévoit un cessez-le-feu immédiat, un cantonnement des combattants du nord du pays et un redéploiement des forces de sécurité du Mali dans la zone. Le tout sous l’encadrement de la Minusma et de la force française Serval, afin d’éviter le moindre débordement.  Aussi, les poursuites judiciaires contre les chefs rebelles sont maintenues contrairement à des propagandes véhiculées par certains médias étrangers. Selon ces médias étrangers, un accord non-écrit aurait été en fin de compte conclu pour que les mandats d’arrêt ne soient pas exécutés. Ces allégations sont difficiles à être vérifiés, donc infondés.

 

En vue de parvenir à un accord définitif,  soixante jours après son élection, le prochain président du Mali engagera des pourparlers de paix, notamment pour définir les stratégies de développement de la zone. Tout cela se fera sous l’engagement des Nations unies.

 

La nouvelle page semble tournée, puisque depuis hier, les rebelles touaregs ont commencé à abandonner le terme « Azawad » au profit du mot « notre communauté » alors que les groupes sédentaires  faisant partie intégrante du processus de paix et de stabilité se sont, lors d’une deuxième cérémonie organisée pour eux et au cours de laquelle ils, engagés à reconnaître le préaccord signé.

Markatié Daou, envoyé spécial

Tiebile Dramé, émissaire spécial du Chef de l’Etat

 

« Le plus dur est à venir »

Approché par nos soins après la signature de l’Accord préliminaire à la tenue de l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix, l’émissaire du chef de l’Etat, Tiébilé estime que «  le plus est à venir : la restauration de la paix et de la stabilité du pays particulièrement à la partie nord du pays »s. Pour lui, la  signature de cet accord est une première étape importante. Mais, a-t-il poursuivi, «  il appartiendra aux uns et aux autres de se surpasser en s’engageant dans la voie de la paix et de la stabilité ».

 

Il indique que «  les 18 mois d’épreuves marqués par la rébellion, la partition du pays, l’occupation des 2/3 du territoire national, le coup d’Etat militaire, doivent servir de motif pour chacun d’œuvrer à l’essentiel : la paix et la stabilité ».

Tiébilé Dramé de dire que  le Mali est aujourd’hui à l’image de son souverain historique, Soundiata Kéita, fondateur de l’empire du Mali qui a passé 7 ans par terre avant de se relever. Il estime  que le Mali s’est relevé aujourd’hui grâce à l’ONU, l’UE, la Cédéao, la France, le Tchad.

Il explique aussi  que «  le redéploiement des Forces armées et défense du Mali n’est pas le plus dur. Il fait partie, du processus global de stabilisation du pays. A l’image de la signature de cet accord avec le MNLA et le HCUA auquel la Coordination du Mouvement des forces patriotiques de résistance (CMFPR) et du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) a adhéré, l’émissaire de Bamako dit avoir la conviction que «  le Mali se relèvera ». Il dit également « comprendre pourquoi en un moment donné l’exaspération avait gagné les Maliens ». Mais, a-t-il expliqué, les pouvoirs publics se sont engagés à créer les conditions du retour de la paix et de la stabilité. Pour lui, « la présente n’est que la preuve de cet engagement en faveur de la paix ».

Markatié Daou

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