La présence du chef du gouvernement représentant le président de la République à cette fête, est un témoignage de la solidité des liens de coopération qui unissent les deux pays
Comme chaque année, le 15 août, a été un jour de communion pour les Congolais qui célébraient l’anniversaire de la reconnaissance de l’indépendance de la République du Congo par l’Organisation des Nations Unies en 1960 et celui du renversement par le peuple du président Fulbert Youlou le 15 août 1963.
Brazzaville, la capitale de la République du Congo est à 5 heures de vol de Bamako. Mais peu importe distance. Le Mali a des liens très forts avec ce pays d’Afrique centrale, vaste de 342 000 km et peuplé de quelques 4,3 millions d’habitants. Le voyage du Premier ministre est une marque d’amitié entre les deux pays. Le chef du gouvernement représentait le président de la République Ibrahim Boubacar Keita à cette fête d’indépendance. Il était notamment accompagné du ministre du Développement rural Bocari Tréta et d’un conseiller spécial à la Présidence Cheickh Ould Lémine.
Arrivé jeudi à Brazzaville, à bord de l’avion présidentiel, Moussa Mara a rallié vendredi matin la petite ville de Sibiti, à 360 km de Brazzaville par la route de Pointe-Noire (380 km). C’est dans cette paisible bourgade forestière que le « Tout Brazzaville » s’était donné rendez-vous pour célébrer cette année le 54è anniversaire de l’accession du Congo à la souveraineté nationale et internationale.
Pour l’occasion, Sibiti, la capitale du département de la Lékoumou, s’est métamorphosée à coup de grands travaux : un palais présidentiel flambant neuf, un aéroport fraîchement construit, des routes bitumées, des logements officiels et même des stations services… Cette petite ville, fortement abimée lors de la guerre civile de 1998 au Congo, doit aujourd’hui sa vitalité à la bonne volonté de ses habitants et des responsables politiques.
Le défilé militaire et civil a eu lieu sur un grand boulevard sous la présidence du chef de l’Etat congolais Denis Sassou N’guesso, en présence de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement. Les autorités traditionnelles étaient aussi de la fête sous la conduite d’un roi reconnaissable à son accoutrement particulier. Un impressionnant dispositif de sécurité veillait.
Les forces de défense et de sécurité ont ouvert le bal du défilé en montrant leurs impressionnants équipements militaires. Ensuite ce furent les différentes composantes de la société civile qui affichaient sur des banderoles des messages de soutien aux initiatives du président Denis Sassou N’guesso. Les sociétés minières et les services gouvernementaux ont pris le relais, suivis des partis politiques et des associations.
Le Premier ministre Mara a gardé une très bonne impression des festivités de la commémoration de l’accession du Congo à l’indépendance. Il l’a confié à la presse à l’issue de la célébration, ajoutant qu’il était venu transmettre « un message d’amitié » du président Keita à son frère et homologue du Congo Denis Sassou N’guesso. Moussa Mara a expliqué aussi que sa visite était une confirmation de la bonne qualité de nos relations avec la République du Congo. « Nous avons assisté à un défilé important qui a commencé par les forces armées et de sécurité. Nous avons vu des forces armées engagées, motivées et organisées pour exercer ce à quoi elles sont destinées. Cela est une source de réconfort pour les Congolais », a constaté le chef du gouvernement qui a trouvé que le défilé civil aussi était très varié et bien coloré. « Nous en avons retenu le sentiment d’un peuple débout, mobilisé autour de ses institutions et tourné vers l’avenir dans toute la diversité de ses composantes. Nous venons donc d’assister à quelque chose de significatif pour le Congo et pour nous aussi parce que rien de durable ne peut être fait dans un pays si le peuple ne se sent pas concerné, s’il ne prend pas sur lui d’exercer sa part de responsabilité ».
Envoyé spécial
A. M. CISSE
BIENTOT UNE MAISON ET UNE BANQUE DES MALIENS DE L’EXTERIEUR
En marge de la commémoration de l’indépendance du Congo Brazzaville, le Premier ministre Moussa Mara a rencontré jeudi soir nos compatriotes vivant dans ce pays. C’était dans une salle de l’hôtel Laïco où il avait pris ses quartiers. Estimé à plus de 70 000, nos ressortissants sont actifs surtout dans le petit commerce.
La plupart des intervenants ont plaidé pour l’ouverture d’une ambassade du Mali à Brazzaville. Une représentation diplomatique de notre pays permettra, estiment-ils, de diminuer fortement les injustices dont ils se disent souvent victimes ici. Moussa Mara a vivement remercié nos compatriotes pour l’accueil chaleureux dont il a fait l’objet et promis d’étudier la question de l’ambassade avec une grande attention.
Le Premier ministre a aussi tenu à rassurer ses centaines d’interlocuteurs quant au retour de notre pays dans le concert des nations après quelques temps de difficulté. Il a expliqué que l’objet de sa visite était de prendre part à la commémoration de l’anniversaire de l’indépendance du Congo et aussi de demander le soutien de ce pays à la candidature de l’ancien ministre Mme Traoré Fatoumata Nafo au poste de directrice Afrique de l’Organisation mondiale de la santé. Moussa Mara a confié qu’il était convaincu que ce soutien était acquis.
« Nous ne pouvons pas venir jusqu’ici sans échanger avec vous. Cela est une exigence du président de la République Ibrahim Boubacar Keita », a indiqué Moussa Mara pour qui il est important de donner des nouvelles du pays à nos compatriotes vivant à l’étranger. Il leur a parlé des ambitions que le président de la République Ibrahim Boubacar Keita nourrit pour notre pays notamment dans les domaines de l’emploi des jeunes et de la lutte contre la corruption.
Parlant de la crise sécuritaire au Nord, le chef du gouvernement a soutenu que cette rébellion est une affaire purement politique qui ne peut être résolue que par le dialogue. C’est pourquoi, a-t-il souligné, le gouvernement s’est engagé dans un processus de dialogue à Alger. Il a averti que notre pays ne sera jamais divisé. « Pas d’indépendance, pas d’autonomie », a-t-il tranché, ajoutant que la laïcité est aussi une valeur qui ne peut être négociée.
Le chef du gouvernement a annoncé que le premier rond des discussions d’Alger a abouti à un accord de cessation des hostilités et une feuille de route des prochains pourparlers qui débuteront le 1er septembre. Pour lui, il sera surtout question à Alger de décentralisation, de réorganisation de l’Armée, des conditions de retour des déplacés, de la réconciliation et du développement de base.
A nos compatriotes, Moussa Mara a demandé de respecter les lois du pays d’accueil. « Si cela est fait, le Mali fera tout pour protéger ses citoyens », a-t-il promis en citant quelques exemples de rapatriement de nos ressortissants des pays en guerre, notamment de Centrafrique et bientôt de Libye.
Il a évoqué la construction dès 2015 de la Maison des Maliens de l’extérieur pour faciliter leur intégration dans le pays. Aussi, il leur a informé de la création prochaine d’une banque des Maliens de l’extérieur qui facilitera les transferts et leurs investissements. Sans oublier l’ouverture d’un guichet spécial à l’aéroport pour l’accueil des Maliens de l’extérieur.
A. M. C
source : essor