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Moussa Keïta : Le «Sauveur» perd son combat contre la maladie

Après avoir lutté pendant plusieurs mois contre la maladie qui le rongeait, le célèbre médecin sportif est décédé dans la nuit de lundi à mardi, à l’âge de 69 ans

 

On ne reverra plus Moussa Keïta sur un tatami ou sur un terrain de football. Celui qui a été pendant plusieurs décennies médecin attitré des sélections nationales de football a tiré sa révérence dans la nuit de lundi à mardi, des suites d’une longue maladie.

L’un des médecins sportifs les plus connus du Mali, le «Sauveur» ou Moïse, comme on l’appelait familièrement, avait été admis à l’Hôpital du Mali la semaine dernière et souffrait de cancer, indique une source proche du Réal de Bamako dont il était également le médecin. Suite à la dégradation de son état de santé, l’Amicale des anciens footballeurs du Réal de Bamako (AMAFREB) avait lancé un SOS, lundi, pour l’évacuation du malade à l’extérieur. Trop tard, car quelques heures seulement après cet appel d’urgence de l’AMAFREB, le médecin sportif a rendu l’âme à l’âge de 69 ans.
L’annonce de la mort de Moussa Keïta a provoqué une vive émotion dans le monde du sport, en général et celui du football et des arts martiaux, en particulier. Parallèlement à sa carrière de médecin sportif (il était kinésithérapeute), Moïse pratiquait également le taekwondo et participait à presque toutes les activités de la Fédération malienne de taekwondo (FEMAT).

Ainsi, après l’annonce de sa mort, mardi, le monde sportif a unanimement rendu hommage à celui qui a traîné sa bosse partout dans le monde avec les sélections nationales et qui restera à jamais comme l’un des grands serviteurs du sport national. Né en 1952 à Bèdèya, Cercle de Siby, Région de Koulikoro, Moussa Keïta a fait ses études fondamentales dans sa ville natale, avant d’intégrer l’école des infirmiers du Point G.

Après l’obtention de son diplôme, il travaillera pendant plus d’une décennie à la PMI centrale de Bamako (Protection maternelle et infantile) aux côtés de Cheick Oumar Kane, le premier kiné du Mali, nous a-t-on dit. Fort de cette expérience, il intègre le staff médical de l’équipe nationale, les Aigles, en tant que kiné.

Le «Sauveur» occupera ce poste pendant près de 40 ans (38 pour être précis) et accompagnera les sélections nationales de football partout dans le monde. Toujours souriant et disponible, Moïse entretenait de bonnes relations avec tout le monde : joueurs, encadrement technique, dirigeants de la fédération, supporters… Lors des missions à l’extérieur, Moïse était toujours aux petits soins pour la délégation, notamment les joueurs. Il passait toutes ses journées à faire la navette entre les chambres des joueurs et s’employait toujours à prodiguer des conseils «aux jeunes» (c’est le mot qu’il aimait utiliser, quand il parlait avec les joueurs).

UN PASSIONNE D’ARTS MARTIAUX-Ce que beaucoup de gens ne savent pas, c’est que Moussa Keïta était également un grand passionné d’arts martiaux. Non seulement, il pratiquait le taekwondo (il était ceinture noire, 5è dan), mais il était également membre du corps médical de la Fédération malienne de taekwondo (FEMAT) et arbitre de poomsae. «Moïse était rigoureux dans tout ce qu’il faisait, je le connaissais très bien parce qu’on s’entraînait ensemble tous les samedis au dojo du Rail. à chaque séance d’entraînement, il nous apportait de l’eau, c’était quelqu’un qui n’avait aucun problème avec les gens.

Il était disponible et s’entendait avec tout le monde», témoigne Maître Yacouba Traoré, ceinture noire, 6è dan de taekwondo. «Il a fait plusieurs missions avec la Fédération malienne de taekwondo. Je me rappelle, c’est lui qui a accompagné Daba Modibo Keïta à Manchester lors du Championnat du monde qualificatif des Jeux olympiques. Il a fait beaucoup d’autres missions avec nous, c’était un grand professionnel. Il se sentait concerné par la santé de tout le monde et c’est pour cette raison qu’on l’appelait par le sobriquet Le Sauveur.

La mort de Moïse est une immense perte pour le taekwondo malien», souligne le secrétaire général de la FEMAT. Selon Maître Yacouba Traoré, après chaque séance d’entraînement, Moussa Keïta donnait des conseils sur les premiers soins à apporter quand il y a accident. «C’est lui qui nous a appris la technique de la Position latérale de sécurité (PLS).

Quand j’ai commencé à dispenser des cours d’arbitrage de poomsae, il a été l’un des premiers à y participer. Il suivait les cours régulièrement et est devenu, sans surprise, arbitre de poomsae», fait remarquer Maître Yacouba Traoré.
Aujourd’hui à 10h au cimetière de Lafiabougou, la terre se refermera définitivement sur le célèbre médecin sportif qui laisse derrière lui, une veuve et huit enfants. Dors en paix Sauveur !

Souleymane Bobo TOUNKARA

Source : L’ESSOR

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