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…Mohamd Haîdara, président de la fédération malienne des sports équestres : «Aujourd’hui, grâce à notre sponsor officiel Pmu-Mali, le sport équestre est une réalité au Mali» «J’aimerais bien que mon nouveau mandat soit placé sous le signe de la production de la race améliorée au Mali»

Plébiscité pour un nouveau mandat de 4 ans à la présidence de la Fédération malienne de sports équestres, Mohamed Haïdara révèle ses ambitions, dans cet entretien exclusif qu’il a bien voulu nous accorder en début de semaine. Il s’agira pour lui de faire de la Fédération malienne des sports équestres une référence au Mali, voire en Afrique. Pour ce faire, il compte beaucoup sur les partenaires, à savoir le département des Sports, le Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) ainsi que le Pmu-Mali en tant que sponsor officiel de cette fédération. D’ores et déjà, il place ce nouveau mandat sous le signe de la production de la race améliorée au Mali. Entretien !

Aujourd’hui-Mali : Quels sont vos sentiments après l’Assemblée générale du dimanche passé au cours de laquelle votre mandat a été renouvelé par les délégués ?

Mohamed Haïdara : Ma réélection à la présidence de la Fédération malienne des sports équestres m’offre l’opportunité de remercier encore une fois tous les présidents des Ligues pour m’avoir fait confiance et puis m’avoir porté à la tête de cette institution. Je mesure à quel point ça peut être difficile de faire plus parce qu’on a déjà beaucoup fait. Donc, beaucoup d’espoirs sont fondés sur cette réélection. Les amoureux du cheval aimeraient que je mène la fédération à un niveau beaucoup plus élevé. Ce que je tâche de faire comme il le faut. Sur les 11 Ligues, tout le monde a voté pour moi. Donc, je mesure encore plus le poids de cette charge et je demande à tout un chacun de bien vouloir m’aider à faire de cette fédération un exemple au Mali.

Avez-vous été surpris de votre réélection ?

Sincèrement, ma réélection n’était pas une surprise. Mais la preuve et unique raison était que j’étais le seul candidat. Cela était déjà un plébiscite. Mais penser que les 11 Ligues allaient voter à l’unanimité pour moi était beaucoup plus difficile à obtenir. Mais cela a été une réalité.

Ya-t-il eu beaucoup de changements par rapport à l’ancien bureau ?

Je ne pense pas. C’est vrai que j’ai ma cheville ouvrière en la personne de Affo Samba Koné qui a dû quitter le bureau pour des raisons professionnelles. Il est appelé à d’autres fonctions qui feront qu’il ne sera pas tellement disponible comme je l’aurai souhaité.  Donc, il m’a demandé gentiment de quitter le bureau. J’ai accepté avec beaucoup d’amertume d’ailleurs. Mais il est toujours avec moi parce que je l’ai nommé conseiller juridique. Donc, tous les actes que je vais entreprendre par rapport à des dispositions au niveau de la fédération, il me conseillera et il fera en sorte qu’il n’y ait pas de faux pas à ce niveau. Sinon, à part ça, j’ai vu la venue d’un nouveau membre, Aboubacrime Maïga, un Agent de la Douane, qui apporte beaucoup à l’hippisme aujourd’hui au Mali. Donc, j’ai demandé à ce qu’il se joigne à nous pour essayer de faire avancer la Fédération. Donc, à part ça, il n’y a pas eu beaucoup de changements. Peut-être l’autre changement est le fait que, pour une fois, nous avons une dame au niveau de la Fédération malienne des sports équestres. Il s’agit de Mme Doucouré, elle est propriétaire de chevaux aussi. Donc, je lui ai demandé de se joindre à nous pour qu’il y ait une touche féminine au niveau de la Fédération et qu’on ne pense pas tout simplement que le sport équestre est un sport d’hommes. Voilà, elle était la bienvenue parmi nous.

Sous quel signe placez-vous ce nouveau mandat ?

J’aimerais bien que mon nouveau mandat soit le mandat de l’innovation et de la propulsion de la Fédération malienne de sports équestres. Le mandat passé, j’avais fait la promesse aux Maliens qu’on allait faire venir des sangs améliorés au Mali pour qu’ils compétissent. Cela est chose faite.  Nous avons aujourd’hui des chevaux de sang amélioré. Et pour la petite histoire, je viens de faire deux nouvelles acquisitions qui sont déjà à Bamako. Ces arrivées ont suscité beaucoup d’engouement et les gens les ont beaucoup appréciées. Donc, j’aimerais bien que le nouveau mandat soit placé sous le signe de la production de la race améliorée au Mali. Je suis en train de voir avec la Direction du Pmu-Mali qui est notre sponsor officiel, puisque son aide est indéfectible et indispensable à la promotion du sport équestre au Mali. Je suis en pourparlers avec le directeur général du Pmu-Mali pour, entre autres, préparer l’organisation d’un salon du cheval au Mali. Nous sommes en train de travailler là-dessus. Car, le Mali est une terre de culture du cheval. Donc, il n’y a pas de raison qu’on puisse faire un salon du cheval au Burkina Faso, au Sénégal, au Niger et qu’on ne puisse pas faire un salon du cheval au Mali.

Le cheval fait partie de notre culture sociale. Quand on quitte Bamako et qu’on va partout au Mali, le cheval fait partie de la vie de tous les jours à l’intérieur du pays, pour aller faire les commissions, pour l’agriculture, pour les manifestations folkloriques et autres activités.

Le Malien a toujours utilisé le cheval. Donc, nous avons quelque chose à montrer au monde entier par rapport aux chevaux. Je ferai en sorte que ce salon du cheval puisse être une réalité.

Ensuite, j’aimerais bien qu’on puisse produire des sangs améliorés au Mali. Donc, je suis en train de voir avec la Direction du Pmu-Mali pour qu’on puisse faire une acquisition d’étalons pour faire des croisements au niveau des zones de production.

Ensuite, qu’on puisse faire venir un vétérinaire spécialisé pour qu’on puisse inséminer les juments dans les zones de production de chevaux. En ce moment-là, ce sont des chevaux qui pourront courir à partir de 2 ans. Donc, j’ai 4 ans devant moi, si tout va bien, d’ici 3 ans, à la fin du mandat, nous aurons produit des chevaux de race améliorée nés au Mali. Ce qui fera, qu’aujourd’hui, nous sommes en train d’aller acheter des chevaux au Sénégal et qui sait, demain, ce sont les Sénégalais, les Burkinabés, les Nigériens qui viendront acheter des chevaux au Mali.

Peut-on dire que la Fédération malienne de sports équestres se porte de plus en plus bien ?

Tout à fait. A la Fédération malienne de sports équestres, nous avons une gestion très saine. Côté finances, nous n’avons pas de déficit, nous n’avons pas de problèmes. Nous avons fermé l’année avec 7 millions F cfa dans le compte. Chose qui n’avait jamais été vu au Mali auparavant, une Fédération qui clôture son année avec un excédent. Donc, notre gestion est très saine. Mais la particularité de la Fédération malienne de sports équestres, c’est que le président que je suis ne prend jamais de décisions unilatérales. Tout ce que j’entreprends au niveau du bureau, c’est en commun accord avec les autres membres du bureau. C’est vrai que ma voix prime des fois par rapport à certaines dispositions, mais à tous les niveaux, nous discutons tous ensemble, nous faisons tout, ensemble. Si demain, vous voyez que la Fédération a telle ou telle chose, ce n’est pas l’œuvre du président seul, c’est une action collégiale. Je remercie beaucoup le fait que nous ayons cette convivialité entre nous au niveau de la Fédération malienne de sports équestres.

Quels sont vos secrets ?

Mes secrets sont la sincérité, la franchise et l’esprit de fair-play. Je suis quelqu’un qui est dans les chevaux depuis de très longues années. J’ai déjà gagné le Grand Prix de la Nation, j’ai déjà gagné plusieurs Grands Prix. Donc, la victoire ne me fascine pas au niveau de la Fédération malienne de sports équestres. Ce que je veux, c’est de promouvoir le sport équestre au Mali, faire en sorte que ce sport ait d’autres adeptes tous les jours.

Quelles sont les perspectives au niveau de la Fédération malienne de sports équestres ?

Tout d’abord, je vais annoncer que nous allons assister au salon du cheval d’El jadida au Maroc sous la présidence du Roi à partir du 14 octobre 2018. La Fédération marocaine va prendre en charge trois personnes. Ce serait le président, le commissaire général et un jockey qui va monter sur un cheval là-bas. J’ai demandé encore une fois l’aide du Pmu-Mali pour que d’autres membres de la Fédération puissent profiter de ce salon aussi, pour voir autre chose. Et comme ça, au retour, nous aurons quoi dire par rapport à comment faire pour améliorer la race chevaline au Mali. Donc, j’ai demandé cela au niveau de la Direction du Pmu-Mali, on me l’a accordé. Le Pmu-Mali va prendre en charge 3 personnes que je vais amener avec moi. Donc, nous serons 6 personnes au salon de cheval du Maroc pendant 10 jours. Et ce serait une bonne chose pour les autres membres de la Fédération malienne de sports équestres.

Quels sont vos rapports avec le département des Sports et le Comité national olympique et sportif du Mali ?

Nos rapports sont au beau fixe. Lors de notre Assemblée générale ordinaire, il y avait le représentant du Comité national olympique et sportif, qui a eu à dire du bien sur la Fédération malienne de sports équestres. Il n’y a aucun problème au niveau de n’importe quelle Ligue de l’intérieur. Tout va très bien. Toutes les Ligues organisent les courses comme il le faut. Tout ce que nous entreprenons au niveau de la Fédération, le Cnosm est en ampliations. Donc, le Cnosm est au courant de tout ce que nous sommes en train de faire, même par exemple ce déplacement sur le Maroc. Il est au courant. Vraiment, tout va très bien.

Du côté du département des Sports, les choses sont au vert aussi. Parce que, par leur truchement, nous avons eu un financement pour sécuriser le champ hippique. Cela leur a valu 290 millions Fcfa. Ce qui nous a permis de fermer hermétiquement le Champ hippique pour faire en sorte que les prédateurs fonciers ne viennent nous déranger encore. Donc, nous sommes chez nous et tout se passe très bien. Maintenant, ce que je demande au département des Sports, c’est de s’allier à la Fédération pour qu’on puisse mettre en place une commission tripartite Fédération malienne de sports équestres/ministère des Sports/Direction Pmu-Mali pour qu’ensemble nous voyions comment faire pour améliorer les infrastructures au niveau du Champ hippique de Bamako. Parce que plus on investit, moins les gens sont enclins à essayer d’avoir des convoitises par rapport à notre patrimoine. Mais s’il n’y a pas d’infrastructures, s’il n’y a pas d’investissements au Champ hippique, les gens vont se dire que c’est une place vide qu’ils peuvent utiliser. Alors qu’on peut investir au Champ hippique de Bamako qui peut générer des ressources et pour la Fédération et pour la Direction nationale des Sports par le Pmu-Mali qui peut investir dedans. Et nous pouvons en tirer profit.

Donc, je profite de l’occasion pour lancer cet appel qu’ensemble ministère des Sports/Fédération/Pmu-Mali qu’on se mette ensemble pour murir un projet de développement au niveau du Champ hippique. Et on pourra s’en sortir tranquillement. Et je nourris d’autres projets avec la Direction du Pmu-Mali. Ce qui fait que dans les années à venir, nous allons faire bouger les lignes au niveau de la Fédération, s’il plaît à Dieu.

 Etes-vous concrètement satisfait du partenariat avec le Pmu-Mali ?

Tout à fait. Comme dirait l’autre, nous pouvons toujours faire mieux. Aujourd’hui, grâce au Pmu-Mali, le sport équestre au Mali est une réalité. Il y a des courses chaque dimanche sur toute l’étendue du territoire. Cela est une bonne chose et je le mets à l’actif du Pmu-Mali qui nous octroie une subvention d’un certain montant. L’ancien directeur du Pmu-Mali, le ministre Arouna Modibo Touré, a doublé notre subvention. J’avoue sincèrement que cela nous a permis de maintenir le cap. Cette fois, comme nous avons fait amener les sangs améliorés, j’ai demandé encore l’apport du Pmu-Mali pour nous aider à payer les primes de ces chevaux. J’ai eu aussi un avis favorable à ce niveau-là. Et quand l’année va commencer, l’exercice budgétaire va commencer au mois de janvier et le Pmu-Mali se chargera de payer les primes des sangs améliorés. C’est pour dire que notre relation avec le Pmu-Mali est au beau fixe. Nous ne pouvons demander mieux.

Quel appel aux amoureux des courses de chevaux au Mali ?

Ce que je demanderai au public aujourd’hui, c’est de fréquenter les hippodromes. Il se passe quelque chose tout le temps au Champ hippique de Bamako ou dans les autres hippodromes de l’intérieur du pays. Nous avons de très bons chevaux, de bons entraîneurs qui arrivent à maintenir les chevaux à un niveau supérieur. Ce qui est à encourager. La preuve, l’année dernière, quand nous étions partis à Bassam, sur 19 trophées, nous avons ramenés 12 à Bamako. Donc, les entraîneurs se sont mis avec de très bons chevaux et de bons jockeys. Ce qui a fait que nous avons eu un résultat honorable en Côte d’Ivoire.

 Et à quand l’ouverture de la nouvelle saison ?

Comme chaque année, la nouvelle saison s’ouvre le 1er dimanche du mois de novembre. Pour cette année, ce serait le 4 ou le 11 novembre 2018. Les premières courses vont commencer à Bamako et à l’intérieur du pays aussi. Et chaque dimanche tout le monde m’envoie un rapport d’activités par rapport à ce qui s’est passé. Et en temps réel, je sais exactement que telle Ligue est à tel niveau, telle autre Ligue est à tel niveau. Les choses se passent bien.

Réalisé par El Hadj A.B. HAÏDARA

 Aujourd’hui-Mali

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