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Mise en oeuvre de l’accord pour la paix: l’ONU sanctionne, OULD MATALY proteste

Conformément au régime des sanctions prévues par la résolution 2374 de 2017, cinq personnes sont, depuis, ce mardi 9 juillet 2019, sont frappés à nouveau par les Nations-Unies pour entrave à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Parmi les personnes sur la nouvelle liste figurent le député RPM, l’honorable Mohamed Ould MATALY, et l’homme d’affaires, Ahmed Ag Albachar, conseiller spécial du gouverneur de la région de Kidal. Ce qui fait dire à des observateurs que ces sanctions sont loin de crédibiliser l’État du Mali au regard de ses liens avec ces personnalités.

Après Mohamed Ousmane Ag MOHAMEDOUNE, de la CPA ; Ahmoudou Ag ASRIW (du GATIA) et Mahamadou Ag RHISSA (du HCUA) en fin d’année 2018, la liste des responsables des mouvements signataires de l’Accord pour la paix sanctionnés par l’ONU pour leur entrave au processus de paix s’alourdit. Ainsi, ce mardi 9 juillet 2019, le Conseil de sécurité de l’ONU a ajouté cinq nouvelles personnes accusées de s’opposer à la paix. Comme les trois premiers Maliens fichés en décembre dernier, ils sont interdits de voyage.

Parmi les noms ajoutés à la liste des Maliens sanctionnés pour entrave à l’application de l’accord de paix de 2015 est désigné Ahmed Ag Albachar, homme d’affaires et conseiller spécial du gouverneur de la région de Kidal. Il est accusé par l’ONU d’implication dans des attaques contre des Casques bleus, des soldats maliens ou la force G5-Sahel. Il est aussi reproché à ce membre influent du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad d’entraver la distribution de l’aide humanitaire, à Kidal. Dans la région de Kidal, «aucune action humanitaire ne peut être réalisée sans qu’il en soit informé et qu’il ait donné son accord», estime l’ONU.

Du côté de la Plateforme, Mohamed Ould Mataly, député élu à Bourem, est accusé frappé pour s’être opposé à des restructurations administratives à Gao. Le député élu au compte du parti au pouvoir (RPM) est accusé de s’opposer à la réorganisation de l’administration à Gao, et serait toujours selon l’ONU impliquée dans divers trafics.

Les trois autres responsables des mouvements signataires fichés sont : Houka Houka Ag Alhousseini était le chef islamiste d’Iyad Ag Ghaly responsable de la région de Tombouctou. Il est accusé d’avoir des liens avec des organisations terroristes.

Mohamed Ben Ahmed Mahri est accusé de fournir un soutien financier à des organisations criminelles et de diriger un réseau de trafic de cannabis transfrontalier ; et Mahri Sidi Amar Ben Daha est l’un des responsables militaires du Mouvement arabe de l’Azawad (pro-gouvernemental).

Instauré en 2017, le régime de sanctions de l’ONU contre des individus accusés d’entraver le processus de paix au Mali diffère d’un autre régime de sanctions onusiennes contre le terrorisme dans le monde.

Honorable OULD MATALY réagit

« C’est des règlements de compte de la France contre ma famille pour notre engagement pour le Mali »

Joints au téléphone par nos soins, ce mercredi 10 juillet 2019, l’honorable Mohamed Ould MATALY, député élu à Bourem (Gao) a exprimé sa surprise et surtout son indignation de voir son nom sur la liste des nouvelles sanctions de l’ONU au Mali.

Au cours de notre conversation téléphonique, il a balayé d’un revers de la main toutes les accusations portées contre lui et accuse l’ex-puissance coloniale (France) d’être derrière ces sanctions de l’ONU.

« La France nous en veut pour notre engagement pour le Mali. Car, nous avons mis en échec son projet de partition du pays. Vous vous rappelez des événements de Tambankort où mon frère, Mahri Sidi Amar Ben DAHA, dit Yoro, a joué un très grand rôle dans l’action militaire. On m’accuse de faire entrave à un découpage administratif à Bourem. Pourtant, c’est des questions qui doivent passer par la commission des réformes institutionnelles et non pas forcément en lien avec l’application de l’Accord de paix. En fait, on dit que je suis un trafiquant, mais trafiquant de quoi ? Je veux qu’on apporte la preuve ! », s’est-il défendu.

Selon lui, la France ne lui a jamais pardonné pour ses prises de position en faveur de l’unité du Mali pendant l’occupation djihadiste et pendant le processus de négociations.

« Ils nous ont dit directement que nous avons mis leur plan à l’eau et que la France va nous sanctionner sans que notre pays puisse nous sauver », a-t-il témoigné.

Pour ce natif de Almoustarat, les Maliens doivent faire attention à ces genres de mesures qui visent à isoler et museler ceux qui sont attachés à l’unité nationale et l’unicité du pays dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de paix. N’ayant rien à se reprocher, l’élu de Bourem n’entend pas changer de fusil d’épaule surtout avec le soutien total de l’ensemble du peuple malien. « Je me suis battu pour mon pays, c’est ça le plus important, et je m’en fous s’il y a des gens qui m’accusent aujourd’hui de trafiquant ou de Djihadistes », a-t-il conclu.

Soutien de la jeunesse de Gao

Une autre source locale jointe au téléphone depuis Gao exprime aussi son incompréhension face à ces nouvelles sanctions. Selon cet agent ONG, la France instrumentalise dangereusement le Conseil de sécurité des Nations Unies contre des personnalités comme Ould MATALY qui n’ont jamais caché leur attachement au Mali.

Selon ce jeune leader, le député est accusé d’entrave parce qu’il se bat pour la prise en compte des préoccupations des Maliens dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord.

La sanction de l’honorable Mohamed Ould Mataly, député élu à Bourem, est révélatrice du dessein inavoué des forces occupantes pour ne pas jouer le jeu des néocolonialistes.

« C’est un homme que j’ai connu depuis mon bas âge. Il a toujours été un homme de dialogue, il a toujours choisi de faire la politique. Et depuis 1997, il a toujours voulu être député de Bourem sans succès. Mais il n’a jamais pris les armes. C’est à la faveur des législatives de 2013 qu’il est devenu député avec Chato CISSE », nous a-t-il confié. Enfin, notre interlocuteur indique que dans les jours à venir, la jeunesse de Gao va se mobiliser pour défendre son héros contre l’impérialisme français.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source: info-matin

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