Permettez-moi de vous remercier de votre invitation que j’ai été fort heureux d’accepter. Il y a à cela deux raisons : la première, c’est qu’il s’agit d’une cérémonie traditionnelle ancrée dans votre Ordre, le premier de tous les Ordres dans l’histoire ; la seconde c’est que c’est aussi une fête intellectuelle, exaltant les facultés créatrices de chacun de nos juristes.
En ma qualité de Président de la République, le Barreau du Mali me témoigne la marque du bienveillant intérêt qu’il porte aux Institutions de notre pays.
En ma qualité de Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, je me réjouis de la loyauté et de l’intelligence avec lesquelles, en toute indépendance, vous préparez et exposez les éléments qui contribuent à éclairer les juridictions dans l’appréciation du droit des parties.
J’ai le bonheur et le plaisir de remercier les honorables Bâtonniers, avocats de pays amis, Monsieur le Président de la Cour de Justice de la CEDEAO, Madame le Président de la Cour de Justice de l’UEMOA, représentant à vos côtés, respectivement vos confrères de leurs pays, et les Juridictions de notre sous – Région, qui donneront à l’événement, avec le talent qui caractérise votre fonction, et l’impartialité, l’intégrité et la création de la jurisprudence qui symbolisent la leur, je n’en doute pas, leur temps et le meilleur d’eux-mêmes.
Mesdames et Messieurs les Avocats, Chers Maîtres.
Depuis que le peuple malien m’a mis en charge d’exercer mes missions prévues et édictées par la Constitution, j’ai constamment veillé à faire respecter votre profession à la fois sur le plan juridique et social.
Juridiquement, tous vos actes sont librement débattus et votre indépendance a toujours été garantie.
Socialement, presque économiquement pourrait-on dire, vous avez toujours traité avec votre clientèle, librement et sans entraves ni interventions.
J’ai constamment veillé aussi avec le gouvernement, à ce que soit assuré le monopole de la plaidoirie par les avocats devant toutes les juridictions, à l’inviolabilité de vos Etudes, et à l’immunité de la Défense.
La résonance quasi-universelle de cette double indépendance est grande sur le plan abstrait de votre liberté de penser et plus concret de votre liberté d’action.
Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre, successeur de celui qui portait jadis, dans les procès, le « bâton » de Saint Yves, patron de la Justice, vous et vos confrères, et j’en suis heureux, opposez aux impératifs sociaux actuels qui étouffent l’individu dans une technique, un mécanisme et un matérialisme grandissants un souffle revigorant, ascétique, presque mystique, qui se trouve être une voix qui est celle d’un homme dépouillé d’attitudes : un provincial qui a couru à travers le monde, un homme ordinaire très intelligent, un écrivain à l’aise dans vingt domaines de la pensée mais obstiné à élucider sa pensée propre, enfin un homme qui n’est pas misanthrope.
Messieurs les Bâtonniers, Mesdames et Messieurs les Avocats
Tous nos compatriotes revendiquent avec joie, à des titres divers, mais non moins élogieux et méritants, leur juste part dans la belle victoire remportée par notre jeune malien Maître Maxime POMA classé premier le 6 Décembre 2017 au concours d’art oratoire organisé à port au-Prince (République de Haïti) par la Conférence Internationale des Barreaux de Tradition Juridique commune (C.I.B). et l’Organisation Internationale de la Francophonie (O.I.F). Tout le monde admire la rapidité des réactions et la vivacité d’esprit qui font l’avocat habile, plus encore-au moins au cours des débats-que le pouvoir de réfléchir en profondeur à des questions souvent abstraites. Jeune homme, cher Maître POMA, empruntez à vos illustres prédécesseurs qui ont tant fait honneur à votre profession et à notre pays. Vous et les lauréats de ces journées, commercez avec notre Antiquité, puisez en Socrate et Démosthène, Antigone aussi, en Demba DIALLO et tant d‘autres, rongez-vous les ongles à l’étude de nos lois et du Droit Communautaire, celui de notre sous-région.
On est en effet émerveillé par la force de la parole sans éclats, quand on sait de quoi on parle.
Mais au-delà, le grand public ne sait pas toujours que pour une affaire effectivement plaidée, il y a souvent dix affaires transigées, des projets d’assignation et de conclusions rédigées, mais qui vous rappellent toutefois à des devoirs vis-à-vis de vos clients. A titre d’exemple, le secret s’impose d’une manière intransigeante, face à quelque autorité que ce soit. Pendant la guerre, un éminent avocat, Maître Pithon, a payé de sa vie le respect de ce principe, en refusant, sous la torture, de livrer à la Gestapo ce que Gabriel Péri lui avait confié.
Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Mali
Je comprends parfaitement votre souci de voir les prochains scrutins se dérouler suivant les règles de l’art ; je puis vous donner la certitude que les autorités ayant en charge l’application de la Loi Electorale et celles en charge d’en assurer les correctifs en cas de besoin accompliront dans la plus parfaite loyauté et dignité leur mission individuelle, sociale et nationale. Il y va de l’intérêt de notre pays, de sa renommée et de la pérennité de la démocratie au Mali.
Cette observation qui fait corps avec notre propre jurisprudence en la matière est à votre honneur, car le Bâtonnier et les membres du Conseil de l’Ordre ont de tout temps été élus par leurs confrères, suivant des règles et des procédures préétablies relatives à la durée, à la sincérité, au renouvellement et à la bonne moralité de l’expression des suffrages.
Mesdames et Messieurs les Avocats
Aujourd’hui et ici, me vient à l’esprit une expression du Cardinal Jean Eminence Zerbo (sommité des Catholiques, voisin des Protestants, ami des Musulmans et des autre cultes), que je partage volontiers : « Mon pays a mérité assez d’affection populaire et j’estime à un merveilleux chef-d’œuvre et exemplaire, qu’il soit toujours vierge de sang et de sac, sous un si long orage ». Notre époque s’inscrit malheureusement comme l’une des plus tourmentées, des plus excessives et des plus intolérantes de l’histoire de notre pays. Partout au monde, sur notre belle planète se rallument bûchers d’hérétiques et de sorciers, tandis que font rage guerres fratricides et implacables. Et si ce temps enfante encore des hommes et des femmes, modèles parfaits de l’équilibre harmonieux d’ouverture, de tolérance, de lucidité et de bon sens, modèles et exemples pour les siècles et les peuples à venir, nous ne pouvons avoir à leur égard qu’estime et encouragements.
Mesdames, mesdemoiselles et Messieurs les Avocats
Comme vous le savez, selon la Convention des Nations-Unies sur le crime transnational de 2001 « une infraction est de nature transnationale si elle a été commise dans plus d’un Etat, si elle est commise dans un Etat, mais qu’une partie substantielle de sa préparation, de sa planification, de sa conduite ou de son contrôle a lieu dans un autre Etat, si elle est commise dans un Etat, mais qu’elle implique un groupe criminel organisé qui se livre à des activités criminelles dans plus d’un Etat ou, enfin, si elle est commise dans un Etat mais a des effets dans un autre Etat ! »
La criminalité transnationale est aujourd’hui l’une des sources les plus pernicieuses de l’insécurité et l’un des fléaux qui menacent le plus la paix sociale, la sécurité des personnes, la stabilité politique et le développement économique, social et culturel des pays de la sous-région. Les pratiques criminelles ont favorisé la corruption, gangrené la vie politique, ébranlé les valeurs, délité le tissu économique et plombé le développement. Les formes de criminalité transnationale les plus fréquentes en Afrique de l’ouest sont : le trafic de stupéfiants, d’armes, d’êtres humains, la migration clandestine, la cybercriminalité, la prise d’otage, le terrorisme, la piraterie maritime, la fraude et l’évasion fiscales, le blanchiment d’argent etc.
Les enjeux liés à la criminalité transnationale sont de sept (7) ordres au moins :
– L’enjeu de la paix sociale et de la sécurité de la personne humaine ;
– L’enjeu de la démocratie et des droits humains ;
– L’enjeu de la stabilité politique et du développement économique ;
– L’enjeu des ressources naturelles et des convoitises extérieures ;
– L’enjeu de la souveraineté nationale remise en question par des groupes armés étrangers ;
– L’enjeu de l’intégration régionale mise à mal par les revendications identitaires ;
– L’enjeu de la paix et de la sécurité internationale troublées par la criminalité transnationale organisée.
Au regard de ces enjeux, la criminalité transnationale constitue une très grave menace. En effet, l’imbrication des conflits locaux avec la criminalité transnationale, l’extrémisme religieux violent et le terrorisme, le développement de multiples réseaux de criminalité, l’ampleur des défis sécuritaires, leur transversalité et leur imprévisibilité, la mobilité des criminels, les moyens énormes et modernes dont ils disposent pour perpétrer leurs actes ignobles, l’envergure de leurs opérations dans l’espace et le temps, l’endoctrinement et l’enrôlement des enfants mineurs, sont autant de menaces pour le monde entier. Pour toutes ces raisons, la criminalité transnationale doit être combattue dans toutes ses ramifications tant au niveau national qu’international. Elle impose aux Etats non pas des combats singuliers qu’aucun d’entre eux ne pourrait emporter, mais une action commune, une stratégie de sécurité collective.
Si les trafiquants de cigarettes, d’alcools, de véhicules et de bétail volés, d’êtres humains, de drogue et d’armes, entre autres, sont peu connus et peu organisés, les terroristes, eux, sont bien connus, disposent d’organisations structurées, de budgets consistants, d’objectifs idéologiques ciblés et d’ambitions parfois étalées sur la place publique et sur les «réseaux sociaux », à travers les médias et l’internet. Quatre groupes terroristes se sont manifestés ces dix dernières années en Afrique de l’ouest : Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), Ançar-Eddine, le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et Boko haram.
Trois formes de criminalité transnationale ont des effets dévastateurs sur la sécurité humaine, l’économie et la gouvernance des Etats ouest-africains. Elles se manifestent notamment par la montée de la violence et du crime. Cela est aggravé par la prolifération des armes légères et de petit calibre.
1- Les réseaux de la drogue, pour se donner bonne conscience, procèdent parfois par ce qu’il est convenu d’appeler pudiquement le « blanchiment moral ». C’est par exemple le sponsoring d’activités sportives, humanitaires, voire caritatives. (soutien à des équipes de football, construction d’écoles, etc). il y a là à l’évidence une menace à la gouvernance politique face à laquelle « les gouvernements africains doivent agir de toute urgence pour protéger l’intégrité de leurs institutions » (David O’Regan, » Cocaïne et instabilité en Afrique »).
2- Le terrorisme : l’acte terroriste vise avant tout à semer la terreur et l’effroi. Il repose sur la recherche du plus grand effet psychologique et du maximum de publicité, suivant le principe : « mieux vaut tuer un seul et être vu de mille que de tuer mille et être vu d’un seul ». Aucun continent n’est épargné par ce fléau qui pourtant ne répond à aucune définition conventionnelle unanimement acceptée. L’action terroriste ne peut nullement en aucun cas être comparée aux actes de guerre ou de guérilla qui sont régularisés par le droit international, tandis que les motivations de l’action terroriste sont religieuses, politiques ou idéologiques. Le terrorisme est un phénomène récent en Afrique de l’Ouest. Les terroristes ont fait une lente descente de la côte méditerranéenne vers le Sahel par les frontières de la Mauritanie, du Niger et du Mali qu’ils ont allégrement passées avec armes et bagages. Au Mali, en particulier, ils se sont installés d’abord dans des oasis puis dans les massifs de l’Adrar des Ifoghas. Les prises d’otages et les rançons aidant, ils en ont fait un sanctuaire allant jusqu’à y cacher des tonnes d’armes conventionnelles et même y aménager de véritables fabriques de bombes artisanales. Cela a été révélé à l’opinion publique malienne et internationale à la suite de l’intervention française SERVAL contre ces criminels et leurs acolytes. En 2007, le GSPC a déclaré son allégeance à Al Qaïda central et a pris la dénomination d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). En 2012, AQMI a fait des émules qui se dénommés ANÇAR-EDDINE et MUJAO. Parallèlement, s’est developpé un autre mouvement terroriste au Nigéria, d’inspiration salafiste, dénommé Boko Haram qui sévit régulièrement dans ce pays, mais aussi au Tchad, au Niger et au Cameroun.
La connivence entre trafiquants de drogue et terroristes fait qu’en Afrique de l’Ouest et plus généralement dans la bande Sahélo-Saharienne, la criminalité transnationale a un impact sur la vie politique, économique, sociale et culturelle qui déstabilise fortement la gouvernance globale des Etats. D’un point de vue strictement doctrinal, le salafisme s’oppose au soufisme qui est la forme de pratique de l’Islam la plus répandue en Afrique de l’Ouest.
La pénétration de l’Islam en Afrique occidentale s’est faite pacifiquement, notamment à travers le commerce transsaharien. L’islam a peu à peu pénétré le tissu social tout en tolérant les pratiques païennes. Cette tolérance a sans doute été l’un des facteurs majeurs de l’incrustation durable de l’islam dans les cultures locales au point de devenir une valeur intrinsèque de la société noire africaine. Ainsi, des siècles durant, les sociétés Ouest-africaines ont développé un islam tolérant sur le rite islamique malékite et le soufisme, courant mystique qui met l’accent sur l’expérience religieuse personnelle tout en s’ouvrant vers des valeurs culturelles environnantes.
Mais depuis le début des années 1970, on a vu la région infiltrée par des prêcheurs venant le plus souvent du Moyen-Orient, du Pakistan, de l’Afghanistan etc pour répandre une autre forme de lecture, de compréhension et surtout de pratique d’un islam « pur et dur », rigoriste et peu tolérant.
3- Le trafic d’armes :
Déjà au milieu des années 1990, une mission des Nation-Unies estimait que huit millions d’armes légères et de petit calibre devaient être en libre circulation en Afrique occidentale, hors du contrôle des Etats. Cette situation a été aggravée dans les années 2000 par la crise ivoirienne et surtout par la crise libyenne de 2011. L’intervention de l’OTAN, en Libye a créé un tel chaos que les arsenaux d’armes sont devenus des dépôts à ciel ouvert où tout le monde s’est servi sans compter : rebelles et révolutionnaires, milices privées, terroristes, trafiquants en tout genre. C’est là que des hordes de l’armée libyenne qui seraient d’origine malienne se sont largement servi en armes lourdes et légères et ont débarqué au Mali avec les conséquences que vous savez. Des mouvements islamistes djihadistes proches d’AQMI ont profité de cette situation pour se mettre en scène. L’OTAN a signalé la disparition de 10.000 missiles au moins qui pourraient constituer un danger mortel à la fois pour les pays voisins de la Libye et les régions hantées par des terroristes, notamment le Sahel-Sahara et la Corne de l’Afrique.
Pour faire face à tant de défis, il faut une coopération internationale fondée sur la solidarité et la confiance. Cela s’est particulièrement et concrètement manifesté à l’égard du Mali par une action vigoureuse et appropriée de la France.
La lutte contre la criminalité ne peut être seulement sécuritaire. Elle a d’autres dimensions, notamment économiques et sociales. Il conviendrait donc de prendre d’autres initiatives.
La première de ces initiatives devraient peut être consister en le contrôle effectif et efficace des frontières. La deuxième devrait être une réforme du secteur de la sécurité et la troisième des mesures économiques, sociales et culturelles d’accompagnement de la réforme. Chacune de ces initiatives requiert des moyens matériels, humains et financiers colossaux qui dépassent très largement les capacités d’un seul Etat. D’où l’intérêt et la nécessité d’une réponse collective. La lutte contre la criminalité transnationale appelle des stratégies nationales et régionales, une coopération transfrontalière bien pensée, efficace, une coopération multilatérale, bilatérale et même décentralisée au niveau des zones frontalières. Le G5-SAHEL prend en compte ces considérations. Sa détermination et ses résolutions à combattre les crimes contre l’humain et le divin épouvantent déjà ces criminels.
Le peuple malien, le peuple tout entier ne veut pas de guerre, parce que, une guerre suffit à détruire le travail des civilisations de plusieurs siècles. Notre pays a souscrit à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 Décembre 1948 et à la charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du 27 juin 1981. Ses constitutions et la pratique l’attestent : nous sommes un Etat de Droit. Au Mali, il y a bien longtemps que nous avons pris rendez-vous avec le destin, et l’heure est venue de renouveler notre promesse, dans son ensemble et dans sa pleine mesure, dans ce qu’elle a de fondamental : le respect et la préservation des libertés individuelles et publiques, quelles que soient les circonstances. La condition humaine est nécessaire et suffisante pour la jouissance des droits de l’homme.
Chers Frères et Sœurs, Amis Avocats
Etes-vous des intellectuels ? Sans aucun doute, et de grands. Mais vous êtes et surtout des hommes d’action, soumis à une rigoureuse discipline, à une confraternité à nulle autre pareille. Je pense à la communication des pièces par exemple, qui doivent toutes être remises à l’avocat de la partie adverse, pour qu’il puisse en prendre connaissance et les discuter en toute connaissance de cause. Toute pièce non communiquée, et c’est à votre honneur, serait impitoyablement écartée des débats. De cette rigueur naît un équilibre salutaire pour le droit positif.
Mesdames et messieurs les Avocats
J’ai retenu depuis longtemps que votre fonction se résume par trois qualités essentielles : c’est une activité intellectuelle, indépendante et désintéressée. Monsieur le Bâtonnier Hamaciré N’DOURE, paix à son âme, disait toujours en effet que l’avocat exerce un sacerdoce. Il est bien connu que l’avocat est le défenseur de la veuve et de l’orphelin.
Au seuil du nouvel an, je prie Dieu qu’il vous procure tout de même d’autres clients en plus pour vivre, et, femmes et hommes de la réflexion, de l’abstraction, lisant beaucoup, apprenant chaque jour, je vous souhaite à toutes et à tous une bonne et heureuse année. Veuille Dieu que la Rentrée Solennelle du Barreau soit toujours le prélude et le socle d’un foisonnement d’idées et d’actes pour la protection des libertés et le renforcement de la démocratie.
Enfin, Monsieur le Bâtonnier, je voudrais vous remercier des paroles aimables que je viens d’entendre, sachant qu’ici, mon éloquence ne serait pas à la hauteur de ma gratitude. Et, à votre exemple lorsque vous terminez les actes que vous échangez entre vous, je vous prie de me considérer,
Votre bien dévoué.
Info-matin