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Meeting du 10 février du Haut Conseil Islamique du Mali : Les intentions de Mahmoud Dicko maintenant claires IBK cédera t- il au chantage ?

Comme annoncé, ils étaient des milliers de fidèles musulmans à prendre d’assaut les gradins du Stade du 26 Mars, le dimanche  10 février 2019, pour un grand meeting de prières, de bénédictions, de pardons, mais aussi d’interpellations pour la stabilité du Mali. Cette initiative est de l’imam Mahmoud DICKO, président du Haut Conseil Islamique du Mali, sous le parrainage du Chérif de Nioro. Outre les religieux, des hommes politiques tels Soumaïla CISSE, Chef de File de l’Opposition ; Oumar MARIKO ; Housseyni Amion GUINDO, Président de la CODEM et membre du groupement politique COFOP (Coalition des Forces Patriotiques)…

Lecture d’une déclaration solennelle par Mamadou DIAMOUTANI ; interventions du président Mahmoud DICKO ; Kassim SANOGO, représentant le Chérif de Nioro ; la présidente de l’Union Nationale des Femmes Musulmanes du Mali (UNAFEM) ; d’Aboubacar DOUCOURE au nom des Jeunes Musulmans du Mali ; Mohamed TRAORE, membre du Haut Conseil Islamique…ont été les temps forts de ce grand meeting du Haut Conseil Islamiques. Ce meeting aura servi de cadre pour comprendre comment l’iman Mahmoud DICKO entend se servir de certains dossiers pour se venger du Premier ministre qui aurait versé sa sauce en mettant fin à la commission de médiation instaurée à la primature par Abdoulaye Idrissa Maiga, et qui servait à l’imam de se la couler douce en silence avec un budget de 500 millions de FCFA.

La ligne d’attaque du très respecté imam est très simple. Il se sert du massacre de Kolongo, dans le cercle de Bankass, le 1er janvier 2019, qui aura vu les terroristes assassinés 37 civils. A la suite du massacre,  les députés ont jugé nécessaire d’interpeller le Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA (SBM), le lundi 7 janvier 2019 à l’Assemblée Nationale pour en savoir davantage. Ce jour là, les propos tenus par le Premier ministre, à savoir que son gouvernement n’a aucune responsabilité dans ce massacre servent depuis d’armes de guerre pour l’imam Mahmoud DICKO pour prendre sa revanche sur le PM. Ainsi, les orateurs qui se sont succédé au micro ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié de l’inertie du gouvernement qui a laissé tout faire dans ce pays. L’exposition de la drogue, de la « chichia » (autre drogue), la prolifération des bars aurait donc augmenté la criminalité, avec pour conséquences des assassinats de masse.

Pour nous sortir de cette impasse, il faut récompenser les plus méritants et punir les fautifs. Ce qui ne se fait plus au Mali, selon eux. Toutes les religions condamnent les assassinats. Il faut rétablir la peine de mort. C’est la position des associations musulmanes du Mali. Le droit de l’homme récompense -t-il les criminels ? Avant de signer les conventions internationales, il faut d’abord penser aux us et coutumes du pays, dénoncent-ils, non pas sans se rabattre sur un sujet que le gouvernement a complètement abandonné (le programme d’éducation sexuelle complète) ! Pour eux, il faut criminaliser la pratique de l’homosexualité au Mali. DICKO et ses compagnons ont dit à qui veut entendre qu’ils vont désormais s’intéresser à la chose publique, donc à la politique. « Nous, les musulmans, nous allons nous impliquer dans la politique ; nous ne resterons plus dans les mosquées. Il faut dire ce que Dieu a dit, c’est seulement de cette manière que le pays sera mis sur le bon chemin, sur la bonne  voie ». Issa Kaou DJIM, membre influent aux côtés de l’imam DICKO, va jusqu’à  affirmer que les imams doivent être des députés, car la prolongation du mandat des députés est, à ses yeux, une trahison du peuple. « Notre force est notre unité. La jeunesse musulmane, la jeunesse en particulier est victime d’un complot des dirigeants. Nous voulons aujourd’hui une jeunesse responsable et consciente. Ce complot est hourdi par l’extérieur et mis en en œuvre par nos dirigeants. Les jeunes sont devenus des torchons, des serviettes qu’on jette après usage. Les jeunes sont devenus des marches-pieds pour ceux qui aspirent à diriger le pays. La preuve est la prolifération des débits de boissons, d’alcools, du cannabis qui font que les jeunes ne sont plus avec leur esprit. Il faut l’éveil de conscience des jeunes. Que l’islam soit ce repère. La plus grande menace pour le pays est la déperdition des jeunes, une bombe à retardement. Il existe la plateforme des Jeunes Musulmans du Mali. Cette nouvelle association n’est pas celle de circonstance. Il existe une permanence au siège du Haut Conseil. Notre défi : à chacun son temps. Nos anciens nous ont légué un pays, une bonne éducation, à nous de prendre le relais, sans violence, dira Aboucacar DOUCOURE aux jeunes musulmans du Mali. « Les femmes sont sorties massivement pour prendre d’assaut les gradins : que les dirigeants du pays et les imams parlent le même langage. Les femmes sont les premières victimes des conflits. Les femmes s’inquiètent de la dégradation du système scolaire.

Le clou de cette dépravation est le projet d’éducation sexuelle complète, pour ne pas dire l’homosexualité. Le Haut Conseil est dans son rôle en initiant ce meeting. Le Mali va changer, inchallah », dira Ba Kadidia au nom des femmes Musulmanes du Mali. Le chérif Bouillé HAIDARA du Nioro n’était pas au Stade du 26 Mars, il s’est fait représenter par un certain Abdoul Karim DRAME. Pour ce dernier, le chérif de par son esprit, sa bénédiction et ses adeptes était présent au meeting. Et de d’exposer : « Le vendredi dernier, le Chérif de Nioro, dans sa Zawiya, a insisté sur la mauvaise gouvernance. Il a soutenu le pouvoir en 2013, mais les dirigeants ont trahi le peuple. Il a conseillé plusieurs fois le Président IBK, mais sans être écouté, notamment sur le cas Boubèye. Huit mois avant les élections, le Chérif de Nioro a déclaré la guerre au pouvoir. C’est pourquoi, il a soutenu un autre candidat au 1er tour.

Aujourd’hui, le Chérif est contre le pouvoir et tous ceux qui sont avec le Chérif sont contre ce pouvoir ». Et l’envoyé du Cherif de Nioro Mohamed Ould Cheickna dit Bouillé HAIDARA, d’apporter un message de son maitre au Président IBK en ses termes : « Je serai contre ton régime jusqu’à ce que tu te débarrasses du Premier Ministre Soumeylou Boubèye MAIGA ». Toujours dans ses propos, il dira : « Que le PM Démissionne ! Si le Président l’écoute, il restera avec le Président, et il reviendra à de meilleurs sentiments. Si IBK ne l’écoute pas, le jour où il se lèvera, il ne retournera pas. Il faut s’attendre à tout. Bouillé a dit à IBK de ne pas confier à Soumeylou les portefeuilles de l’Intérieur, des Affaires Etrangères, la Défense et de la Justice. Il n’a pas écouté Bouillé.

Sous ATT, c’est Boubèye qui a été le 1er à signer avec l’extérieur, le fameux code des personnes et de la Famille. Qu’IBK sache que Soumeylou est son premier ennemi. Nous sommes des boucliers de Personnes âgées comme Bouillé, Mahmoud DICKO et autres… ». C’est aux environs de 12 heures 10 minutes que le Président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCI-Mali), l’imam Mahmoud DICKO est monté sur le podium.

Quelques propos de Mahmoud Dicko

«Ils veulent nous distraire pour s’occuper de l’essentiel de notre pays. Derrières les soi-disant conflits communautaires, se cache la guerre de religion. Du Mali au Cameroun, en passant par le Burkina, la Centrafrique, il n’y a pas de guerre ethnique et communautaire. Nous connaissons ceux qui l’animent. Il faut arrêter le cycle infernal de la violence au Mali… Si jamais le Président de la République n’écoute pas le Chérif de Nioro en chassant Soumeylou de la Primature, il doit s’attendre à tout… ». La question est de savoir si le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, va-t-il céder à ce chantage de mauvais goût des gens qui n’ont leur place que dans les mosquées ?

Salif Diallo

 

Source: Le Matinal

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