Le président de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) a animé, ce mardi 9 mai 2023, un point de presse essentiellement consacré à l’état des préparatifs du scrutin référendaire prévu pour le 18 juin prochain, au siège de sa structure à Badalabougou. Au cours de cette rencontre avec les hommes de média, Me Moustapha CISSE a déclaré que l’AIGE était prête pour la tenue du référendum à la date indiquée. «Nous avons tous les moyens matériels et humains pour pouvoir accomplir cette mission», a-t-il rassuré.
Après la convocation par le gouvernement, le 5 mai 2023, du collège électoral à l’occasion du référendum constitutionnel prévu pour le 18 juin, le président de l’AIGE, était devant la presse, hier mardi, pour édifier l’opinion nationale et internationale sur les dispositions prises par sa structure pour relever cet immense défi, si on sait que des retards importants sont enregistrés dans la mise en œuvre du chronogramme des réformes et des élections prévues par la transition.
Cette convocation du collège électoral arrive au moment où l’installation des coordinations de l’AIGE n’est pas effective dans aucune localité à travers le pays. À cela s’ajoutent l’identification des sièges des différentes coordinations, la formation des membres sans oublier l’accès à la carte biométrique.
D’entrée de jeu, Me Moustapha CISSE a assuré que la date du 18 juin a été fixée par le gouvernement conformément à la loi électorale et sur proposition de l’AIGE.
«Nous vous avons convié à ce point de presse pour introduire un sujet d’une préoccupation nationale et internationale ; c’est la convocation du collège électoral pour la tenue du scrutin du référendum le 18 juin», a-t-il déclaré.
En tant que structure chargée de la gestion et de l’organisation des élections au Mali, l’AIGE, de l’avis de son président, n’est pas surpris par cette décision des autorités.
En effet, depuis la mise en place de l’AIGE en octobre 2022, beaucoup d’activités, a-t-il fait savoir, ont été réalisées.
«Nous savons que l’élection est aussi cela, être prêts à tout moment de pouvoir assurer le rôle et les prérogatives qui nous sont dévolues par la loi électorale», a-t-il insisté.
Même si la convocation du collège électoral est une prérogative de l’État en matière d’organisation des élections, il a assuré que sa structure avait été associée à cette décision des autorités de la transition.
«Je voudrais vous dire que le collège électoral a été convoqué en totale concertation avec l’AIGE au regard de l’article 146 de la loi électorale», a-t-il persisté.
Pour lui, la tenue de scrutin est une ligne que l’AIGE a tracée en collaboration avec les autorités.
«Nous avons toujours dit que nous nous inscrivons dans le respect des délais tels que déclinés au moment de notre installation», s’est-il justifié.
Pour lui, l’organisation de ces différents scrutins, avec notamment l’élection présidentielle en 2024, s’inscrit dans le cadre des engagements pris par le Mali au plan national et international.
Selon le conférencier, l’AIGE a été créée pour renforcer les connaissances en matière électorale et notre pays dispose aujourd’hui les compétences nationales pour pouvoir tenir ces élections.
«En ce qui concerne l’AIGE, nous sommes prêts», a-t-il tranché net.
Alors que certains observateurs estiment que la mise en place et l’opérationnalisation de l’AIGE et ses démembrements accusent un retard important, Me Moustapha CISSÉ trouve que le processus suit son cours normal.
«Nous avons accompli aujourd’hui plus de 90% des étapes de procédure», a-t-il dit.
Avant d’ajouter que l’article 5 de la loi électorale les autorise à bénéficier à tout moment de l’appui de l’administration territoriale en matière d’organisation des élections.
«Nous nous sommes inscrits dans cette dynamique pour demander à l’administration avant aujourd’hui de procéder à la désignation des membres des démembrements de l’AIGE dans le respect de la loi», a-t-il fait savoir.
De son propos, il ressort que ce travail a été fait et que l’AIGE est aujourd’hui en possession de ces actes pour procéder à l’installation des différentes coordinations.
Dans les jours à venir, a-t-il assuré, l’AIGE va sillonner tout le pays pour l’installation des coordinations dans un délai de 48 heures.
«Nous ne sommes pas en retard, que tous les sceptiques sachent que nous nous mettrons au travail pour qu’à la date du 18 juin nous soyons au rendez-vous de la tenue de ce scrutin», a fulminé Me CISSE.
Alors que nous sommes à moins de 39 jours de la tenue de ce scrutin, Me Moustapha CISSE tranche sans ambages : «Nous avons tous les moyens matériels et humains pour pouvoir accomplir cette mission», a-t-il poursuivi.
Parmi les préoccupations soulignées par les confrères, il y a la non-effectivité du processus d’actualisation des données biométriques, de la confection et la distribution des cartes biométriques devant servir de cartes d’électeurs ; la tenue du référendum à la veille des épreuves du BAC ; sans oublier l’élaboration du fichier électoral.
Concernant ce dernier point, le président de l’AIGE a assuré que les travaux du fichier sont en cours.
Compte tenu du délai imparti, le président de l’AIGE a précisé que le référendum ne pourra pas se faire sur la base du nouveau découpage administratif.
En termes clairs, il s’agit d’organiser le scrutin avec le fichier actualisé de 2020.
À ce niveau, il a précisé que nous avions environ 8 millions d’électeurs dans l’ancien fichier auxquels s’ajoutent 500 mille autres issus de la dernière révision des listes électorales effectuée entre le 1er octobre et le 31 décembre 2022. Ce qui fait un total cumulé de 8 500 000 électeurs pour le scrutin du 18 juin prochain.
Concernant les éléments d’identifications des électeurs, il a affirmé que loi indique que l’élection se fera avec la carte biométrique nationale.
Mais, a-t-il précisé, compte tenu des délais et des contextes dans lesquels nous sommes, les cartes vont continuer à être éditées sous la supervision de l’AIGE.
Mais au cas échéant, Me CISSE a assuré que sa structure est en train de réfléchir sur la possibilité de l’utilisation des cartes d’électeurs pour le prochain scrutin qui seront complétées, dit-il, par des éléments d’identification nationale que nous connaissons, à savoir ; les cartes d’identité ; les cartes NINA, les permis et les cartes consulaires, etc.
Sur la coïncidence du référendum avec le BAC, il a indiqué que les autorités prendront les décisions par rapport aux deux dates.
Enfin, sur la sécurité du scrutin, il a affirmé que c’est trop tôt pour donner un avis tranché sur la question.
Avant de terminer, le président de l’AIGE a invité les partis politiques et les organisations de la société civile à s’impliquer dans l’organisation de ce scrutin qui, dit-il, porte sur un texte majeur régissant la vie de la nation.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info Matin