Alors que le rapport sur les événements de Moura en mars et avril 2022 continue d’alimenter les tensions entre son pays et la communauté internationale, le Président de l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), Me Moctar MARIKO, a affirmé que le rapport sur Moura est une fabrication mensongère orchestrée par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et les médias de propagande.
Pour lui, l’objectif de ce rapport est de mettre en accusation les jeunes colonels qui ont osé défier l’ancienne puissance coloniale. C’est pourquoi, dans un entretien accordé, à une plateforme qui fait le tour des réseaux sociaux, en début de week-end, Me Moctar a déclaré que l’AMDH s’est désolidarisée de ce rapport lorsqu’elle a constaté de nombreuses lacunes dans la méthodologie de la FIDH, qui n’a pas mené d’enquêtes sérieuses. Selon lui, ils se sont contentés d’extraits de rapports d’autres ONG.
De plus, il est important de souligner que ni l’AMDH ni la FIDH ne se sont rendues à Moura.
«Dès lors que la FIDH a compris que l’AMDH ne se rangerait pas derrière elle, sous la direction de Me Mariko, elle a changé de stratégie en adoptant le principe du «diviser pour mieux régner».
Ils ont contacté certains membres du bureau de l’AMDH afin de le déstabiliser, et ont réussi à corrompre deux membres, parmi le plus âgés et l’un jeunes, en lui offrant un contrat à l’étranger», a-t-il déclaré.
Pourquoi corrompre des personnes si des preuves existent ?
En tout cas, il est tristement regrettable de constater la complicité de certains Maliens dans cette affaire, alors même qu’ils se désintéressent complètement du sort des habitants de Moura.
Leur objectif principal est de détruire la réputation des jeunes colonels et de fragiliser FAMa.
Selon lui, la FIDH a fait son rapport jusqu’à la publication sans le montrer une seule fois aux responsables de l’AMDH.
«Ils n’ont jamais voulu partager, ni organiser une réunion pour nous rendre compte des missions de Koutiala, Ségou et encore moins Moura. Moura, c’est les déclarations des journalistes de RFI et de France 24. Je ne suis pas d’accord avec cette méthode. On n’a jamais travaillé comme ça, et je ne travaillerais jamais de cette manière», persiste et signé Me MARIKO.
Ce dernier a fait savoir que l’AMDH est aujourd’hui suspendu des organisations membres de la FIDH à cause de ce dossier.
«Ils disent qu’ils nous ont suspendu parce qu’on accepte de s’aligner derrière eux pour combattre la junte militaire, parce qu’ils ont fait un coup d’Etat», a-t-il relevé.
Nous reviendrons plus en détail.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info Matin