L’ancien Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Mamadou Ismaïla Konaté jette un gros pavé dans la mare de la gouvernance de la justice. C’était le samedi dernier au Musée national, lors du lancement de son livre «Justice en Afrique- Ce grand corps malade. Cas du Mali »
Il dira qu’en voyant tous ces juges, il estime que son combat n’est pas vain. « Avant que je ne sois, il y en a qui ont été tels que le juge Malick Coulibaly, qui a démissionné au Tribunal de Kati, en montrant à l’Etat que la justice n’a de sens que lorsqu’elle trouve son chemin libre et indépendant ; et du juge du Sénégal, Ibrahima Dem, qui a, lui aussi, décidé de démissionner de sa fonction de juge pour dénoncer les déviances d’une justice au Sénégal »
Et l’auteur de préciser qu’il a vu des prisons au Mali où les pensionnaires mourraient de galles et kwashiorkor et d’indiquer avoir demandé à l’Etat la création d’un musée pour la justice, afin d’avoir les hommes de justice et l’espace de la justice. Mais l’Etat a montré qu’il était pauvre.
Selon lui, « ce pays souffre de l’absence de la justice, de l’absence de la correction des juges ». Il dira avec un ton plus ferme : « Soyez juges, mesdames et messieurs les juges, sinon le pauvre, l’argent du peuple souffriront ». A l’en croire, la justice de Bamako a fait perdre l’anglais d’un prisonnier au profit du bambara, alors que celui-ci ne comprenait que l’anglais. Et de confier : « Je me suis retiré du gouvernement pour dire : Réveillez-vous, sinon la justice va se retrouver à Koulouba.
Abréhima Gnissama (stagiaire)
Mali-Horizon