A moins d’une surprise de taille, le président sortant Habib Sylla, adossé à un bilan flatteur et ayant dans sa besace l’allégeance de nombreux poids lourds, est assuré de rempiler vendredi.
Ce n’est pas une surprise, mais encore fallait-il officialiser la nouvelle. Habib Sylla est candidat à sa propre succession. Le président sortant s’est lancé dans la bataille de sa succession à la tête du Haut conseil des maliens de l’extérieur mais avec des soutiens. Habib Sylla ambitionne de devenir le premier à obtenir le plus grand nombre de mandat à la tête de cette organisation. Il a incarné pour l’instant aux yeux de ses fieffés partisans la seule option face à une pincée de prétendants dont certains pourraient ranger aux placards leur ambition contre des strapontins de bois. Ses alliés naturels se sont recrutés au sein du bureau sortant dont beaucoup l’ont épaulé dans cette campagne. Mais, il n’est « pas assuré de l’allégeance de tous les poids lourds, parmi lesquels certains caressent le vœu de se glisser dans le fauteuil de président » a signalé un délégué sous le sceau de l’anonymat.
Ensuite, le président sortant pourra-t-il compter son bilan? Lui l’a pensé vraiment, mais « ses détracteurs ont estimé qu’il est aussi fragile que le coton ». Une pêche aux voix qui ne sera pas seulement du beurre. Parce qu’il sera jugé à l’aune de son bilan, et qu’il a un goût d’inachevé si l’on considère les retards accusés dans l’exécution des tâches. Un aléa qui n’empêche pas le président sortant d’en faire un argument de campagne, surtout que la pandémie du coronavirus a imposé les fermetures de frontières et des restrictions à l’intérieur des pays d’accueil.
Demain jeudi, il prendra un peu le pouls de sa popularité aussitôt les lampions de l’ouverture de la conférence ordinaire éteintes– septième du genre – au Centre internationale de conférence de Bamako. Vendredi, le nom du président fraîchement élu sera connu, à moins d’un obstacle majeur de dernière minute.
Kayes sous perfusion des migrants
Le Mali est un pays de forte tradition migratoire qui compte une forte communauté à l’étranger estimée à quelque 4 millions de personnes. Au vu de leur nombre et de leur apport au développement – à titre d’illustration, les deux tiers (2/3) de réalisations socio-économiques en première région, le transfert de fonds de la France au Mali de près de 120 milliards de nos francs et environ 100 000 comptes dans les institutions bancaires du pays, en juillet – août 1991, les Maliens de l’extérieur ont décidé de la création d’un organe fédératif, représentatif dénommé Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME) qui se veut un outil d’intégration et un cadre de concertation.
Le HCME est un organe consultatif à caractère associatif, apolitique, laïc, non discriminatoire et à but non lucratif. Il constitue la structure fédérative des Conseils des Maliens résidant à l’extérieur.
Georges François Traoré
Source: L’Informateur