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Mali : Vers une nouvelle ère énergétique après la visite du Premier ministre à EDM-SA

Lors de sa première sortie officielle en tant que Premier ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga a visité la Direction de l’Énergie du Mali (EDM-SA), un acte symbolique qui a suscité de grands espoirs parmi les Maliens, en particulier ceux concernés par la crise énergétique qui touche le pays. En choisissant ce secteur stratégique, le chef du gouvernement a clairement affiché sa volonté de réformer et d’orienter le pays vers une gestion plus souveraine et plus durable de ses ressources énergétiques.

 

Une rencontre marquée par la consultation des agents d’EDM

Bamada.net-Accueilli par le Directeur Général d’EDM-SA, Abdoulaye Djibril Diallo, et le Président du Conseil d’Administration, Abdrahamane Dembélé, le Premier ministre a pris connaissance des résultats d’une consultation menée auprès de plus de 600 agents de l’entreprise. Cette initiative, menée dans une approche participative, a permis de récolter des propositions concrètes pour améliorer la gestion énergétique du pays.

Les solutions proposées par les agents de l’EDM ont été variées et axées sur des objectifs clairs : renforcer la production énergétique locale, réduire la dépendance aux importations d’énergie, améliorer la viabilité financière de l’entreprise, et développer une meilleure gouvernance. Les propositions incluent notamment l’exploitation des opportunités régionales, telles que les interconnexions sous-régionales, et la mise en place de stratégies à long terme, tout en prenant des mesures immédiates pour stabiliser l’approvisionnement énergétique du pays.

La souveraineté énergétique : un objectif crucial

Lors de cette visite, le Premier ministre et les responsables d’EDM ont insisté sur le fait que l’objectif principal n’était pas de privilégier une interconnexion avec un pays spécifique, mais bien de renforcer la production énergétique interne. Cela afin de réduire la dépendance aux importations et d’atteindre une plus grande souveraineté énergétique. L’interconnexion électrique avec d’autres pays de la sous-région, bien qu’utile, ne doit pas se substituer à la mise en œuvre de solutions locales durables.

 

L’une des initiatives notables a été l’option d’accélérer les interconnexions avec les pays voisins. En particulier, l’interconnexion en 225 kV entre le Mali et la Guinée, dans le cadre de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), est perçue comme un levier important pour garantir une meilleure gestion des ressources énergétiques et réduire les coûts d’accès à l’électricité. Cette infrastructure, tout en soutenant le développement durable, favorisera également l’intégration régionale et la promotion des énergies renouvelables.

L’interconnexion avec la Côte d’Ivoire : une solution stratégique ou politique ?

L’interconnexion avec la Côte d’Ivoire, avancée par certains, est souvent vue comme une solution pragmatique pour combler les lacunes de la production énergétique. La Côte d’Ivoire, avec une capacité installée de près de 2 230 mégawatts, produit plus que suffisant pour couvrir ses besoins internes et dispose d’un excédent qu’elle exporte dans la sous-région. Cependant, cette solution soulève plusieurs interrogations, notamment d’ordre économique et politique.

 

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Si la Côte d’Ivoire est souvent présentée comme un modèle de réussite dans la gestion énergétique, cette option pourrait-elle devenir une simple démarche politique ? En effet, certains détracteurs de la transition malienne voient dans l’option ivoirienne une forme de soumission aux intérêts politiques d’Alassane Ouattara, le président ivoirien. Les défenseurs de cette option soulignent, cependant, l’importance de renforcer l’intégration régionale pour une gestion plus stable de l’énergie en Afrique de l’Ouest.

Cependant, même si l’interconnexion avec la Côte d’Ivoire pourrait offrir des avantages économiques immédiats, des questions restent sur la durabilité de cette dépendance et les implications pour les prix de l’électricité à long terme.

Le Ghana, un autre modèle énergétique ?

Le Ghana, qui a connu des avancées notables dans son secteur énergétique, pourrait également constituer une alternative. Grâce à des investissements massifs dans la production d’énergie, notamment par le biais des ressources gazières et hydroélectriques, le pays est devenu un exportateur majeur d’électricité dans la sous-région. Cependant, la situation énergétique au Ghana a également évolué de manière complexe. Après des années de croissance, le pays connaît actuellement des tensions en raison des fluctuations mondiales du marché de l’énergie et d’un secteur sous-financé.

La crise énergétique au Ghana, exacerbée par la guerre en Ukraine, a entraîné une dépendance accrue aux importations de gaz. Cela a limité la capacité du pays à répondre à ses besoins internes tout en continuant d’exporter de l’électricité vers ses voisins, dont la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Togo. La société civile ghanéenne a d’ailleurs exhorté les autorités à privilégier la satisfaction de la demande intérieure avant d’exporter de l’électricité.

Le dilemme : une approche locale ou régionale pour la crise énergétique ?

Pour le Mali, la solution à la crise énergétique ne réside pas seulement dans les interconnexions avec les pays voisins, mais également dans la mise en œuvre d’une véritable politique de diversification énergétique. Bien que les interconnexions sous-régionales puissent fournir des solutions temporaires, elles ne devraient pas masquer la nécessité pour le Mali de développer des capacités de production locales à long terme.

Le modèle ivoirien, bien qu’attrayant sur le papier, ne doit pas occulter les défis internes que le pays pourrait rencontrer dans le futur. Les récentes hausses des prix de l’électricité en Côte d’Ivoire, ainsi que l’instabilité du secteur énergétique mondial, rappellent que la souveraineté énergétique passe par des choix stratégiques qui ne peuvent se limiter à des solutions immédiates ou externes.

Ainsi, la nouvelle dynamique lancée par le Premier ministre Abdoulaye Maïga à travers la consultation des agents d’EDM et la promotion de la production locale d’énergie doit constituer le point de départ d’une véritable stratégie énergétique nationale. Une stratégie qui, tout en prenant en compte les interconnexions sous-régionales, mettra en avant l’autosuffisance énergétique comme levier principal pour le développement durable du Mali.

Conclusion : un défi pour les autorités maliennes

Le Mali, comme beaucoup d’autres pays d’Afrique, doit relever le défi de l’énergie avec une approche globale qui mêle innovation locale et coopération régionale. Si l’interconnexion avec les pays voisins est une solution envisageable, la priorité doit rester la souveraineté énergétique à travers le développement des infrastructures locales et l’exploitation des énergies renouvelables. La transition énergétique du Mali passera inévitablement par la mise en place de solutions durables et la volonté politique des autorités à investir dans l’avenir énergétique du pays.

 

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MLS

 

Source: Bamada.net

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