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Mali: une association réclame la reprise du procès du chef de l’ex-junte

Une association malienne de défense des droits de l’homme a réclamé vendredi la reprise du procès d’Amadou Sanogo, chef de l’ex-junte (2012-2013), accusé d’avoir ordonné l’assassinat de 21 soldats en 2012.

« Nous demandons la reprise rapide du procès du général Amadou Sanogo et l’ouverture d’enquêtes après le rapt et l’assassinat d’élus et de fonctionnaires dans le centre du Mali », a déclaré à l’AFP Me Moctar Mariko, président de l’Association malienne de défense des droits de l’homme (AMDH).

Il s’exprimait en marge de la présentation d’un rapport copublié avec la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) sur le fonctionnement de la justice malienne.

Le général Sanogo a mené en 2012 un coup d’Etat militaire au Mali. Lui et seize autres prévenus, tous d’anciens militaires, sont accusés « d’assassinat et de complicité d’assassinat » à la suite de la découverte en décembre 2013, près de Bamako, d’un charnier supposé contenir les restes de 21 parachutistes appelés « bérets rouges ».

Ces « bérets rouges » avaient disparu en 2012 alors qu’il étaient accusés d’être impliqués dans un contre-coup d’Etat contre le général Sanogo.

Me Mariko a déclaré ne pas comprendre « la lenteur de la justice malienne sur ce dossier ».Selon lui, l’ancien ministre de la Justice Mamadou Konaté avait annoncé la poursuite du procès « pour très bientôt ». Mais le procès « n’a pas eu lieu », et « nous demandons pourquoi il traîne », a dit l’avocat.

Le procès avait commencé en novembre 2016 dans la localité de Sikasso, dans le sud du Mali, mais il avait été ajourné, la défense ayant rejeté les conditions dans lesquelles avaient été faites les analyses des ossements découverts dans le charnier.

« Pour refaire des analyses, ce n’est quand même pas compliqué ? Que cache-t-on ? », a demandé Me Mariko.

Au delà du cas du général Sanogo et de ses coaccusés, le rapport établi conjointement par la FIDH et l’AMDH relève que des progrès ont été réalisés dernièrement pour poursuivre de nombreuses violations des droits de l’Homme commises au Mali, mais que d’autres, notamment des crimes sexuels, restent largement impunies.

« L’ampleur et la gravité des crimes en cours d’instruction ou de jugement sont inédits dans l’histoire contemporaine du pays », déclare le rapport.

« Toutefois, le rapport décrit aussi comment d’autres affaires n’ont toujours pas fait l’objet de procès. Comme les crimes sexuels perpétrés de manière systématique par les groupes djihadistes au Nord Mali en 2012-2013 », indique le document, qui évoque aussi des massacres et des enlèvements.

 

AFP

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