À l’appel d’un collectif d’organisations de la société civile et de partis politiques de l’opposition, une manifestation s’est tenue ce vendredi 5 juin à Bamako. Parmi les organisateurs, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (la coalition de l’opposition) et la CMAS de l’influent imam Mahmoud Dicko. Pour tous, un seul mot d’ordre : demander la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta
En début d’après-midi, à Bamako, la place de l’Indépendance était déjà envahie par la foule, les klaxons et les vuvuzela résonnant jusque dans les rues adjacentes. Des militants ont même passé la nuit sur place, selon les organisateurs, Bamakois et Maliens de l’intérieur du pays venus réclamer de meilleures conditions de vie.
Ils ont ensuite déployé leurs tapis de prière. L’imam Oumarou Diarra de la CMAS, l’une des associations organisatrices du rassemblement, a dirigé la grande prière du vendredi. Puis le silence a rapidement laissé place aux slogans. « Vive la République, vive la démocratie ! » ont tonné certains militants.
Sur l’estrade, des organisateurs rassemblés autour d’une figure religieuse : celle de l’imam Dicko. A ces côtés, la société civile, EMK, Espoir Mali Koura et les partis politiques d’opposition, le FSD, le Front pour la sauvegarde de la démocratie. Car au-delà des demandes sociales de la rue, la manifestation a aussi des implications politiques.
Tous se sont accordés sur un même mot d’ordre : demander la démission du président de la République pour une meilleure gouvernance. « Il n’y a pas de sécurité, pas d’école, trop de corruption et la goutte d’eau a été les résultats tronqués des élections législative », résumait en colère l’un des organisateurs.
La coalition, le Rassemblement des forces patriotiques exige la démission du président IBK, selon la déclaration finale. Après la fin du rassemblement, des manifestants se sont dirigés vers le quartier Sébénikoro, devant la résidence du président IBK pour réclamer sa démission.
Aujourd’hui on n’a pas d’eau, d’électricité, les jeunes sont au chômage, la corruption a atteint un degré énorme. Les hôpitaux sont fermés, l’éducation est bafouillée. C’est un bilan catastrophique !
Une journée de mobilisation à l’appel d’une coalition de la société civile, de religieux et de partis politiques de l’opposition.
Des négociations pour annuler le rassemblement
Cette manifestation était annoncée depuis le 30 mai, mais des tractations, des négociations ont eu lieu toute la semaine pour faire annuler le rassemblement. En effet, l’ampleur potentielle de cette contestation inquiète à Bamako. Ce jeudi, les familles fondatrices de la ville avaient reçu les organisateurs pendant plusieurs heures leur demandant d’annuler cette manifestation. Sans succès.
Mercredi, c’était les parlementaires qui avaient invité le Front pour la sauvegarde de la démocratie et la CMAS de l’imam Dicko à l’Assemblée nationale. « Ils nous ont proposé un petit bonbon », déclare l’opposant et ancien ministre Choguel Maïga.« Le vote d’une motion de censure contre le gouvernement si l’organisation du rassemblement était abandonnée ou suspendue », précise-t-il. Là encore sans succès.
Source: mosaiqueguinee