Depuis quelques mois les populations maliennes se plaignent de la cherté des denrées de premières nécessités. Du côté des autorités, des solutions sont en construction. Mais, la situation que traverse le Mali n’est pas anodine. Le contexte actuel avec la double crise sanitaire à coronavirus et l’instabilité sécuritaire qui a fait plus de 358 212 déplacés internes début 2021 n’ont pas pas été exempts. Les besoins d’assistance alimentaire concernent plus de 950 000 personnes, avec des violences intra-communautaires en hausse dans le centre-sud du pays selon un rapport de situation de OCHA ne facilitent pas la mobilité et la récurrence des cultures agricoles sur plus de surfaces.
Tracasseries routières et cherté des denrées
A côté de ces périodes tumultueuses, se greffent aussi d’autres facteurs comme la corruption sur les corridors maliens. Un phénomène qui peut conduire de façon indirecte à la hausse des prix des denrées car, les commerçants après le cumul des dépenses jusqu’à destination doivent non seulement récupérer leur prix de revient, mais aussi faire des bénéfices pour maintenir leur activité lucrative.
De l’autre côté, les tracasseries routières sont parfois être à l’origine ou responsables des pertes de marchandises voire des retards de livraisons. C’est un véritable casse-tête pour les commerçants qui quittent les profondeurs des régions pour les grandes villes afin d’écouler leurs marchandises. Et un constat amer qui peut se traduire par la rareté ou la cherté de certaines denrées sur les marchés.
A côté de cet état de choses, des textes de loi qui conditionnent les flux commerciaux sur les axes routiers ne sont pas toujours connus par les populations. Ceci peut se traduire par le non respect de certaines normes d’aliments transportés chez les commerçants, à celui du code de la route chez les transporteurs et même l’abus de pouvoir chez des agents routiers.
Sensibilisation et information
Pour lutter contre l’ignorance des normes ainsi que la corruption, des partenaires techniques aux côtés du barreau du Mali, travaillent en collaboration avec les autorités maliennes pour contribuer à l’édifice de la bonne gouvernance.
Une bonne gouvernance qui passe par la gestion efficiente des ressources et des recettes du pays. Le citoyen en s’acquittant par exemple de ses impôts contribue, comme le met avant depuis quatre ans la composante 3 de Mali Justice Project, à l’édification économique nationale. Ceci se traduit sur le terrain par le « non à la corruption » du citoyen qui contribue parallèlement à « la bonne gouvernance comme gage du développement ».
C’est donc pour contribuer de façon constructive au développement des pays, que lors de la 30ème session du Comité Exécutif de l’Union africaine du 27 au 29 janvier 2017 à Addis-Abeba le 11 juillet a été désigné comme Journée africaine de lutte contre la corruption. Depuis, cette journée est célébrée à travers le continent africain sous des prismes différents en fonction des objectifs et ambitions de chaque pays.
Au Mali du 11 au 16 Juillet 2021, c’est une série d’activités sur une semaine qui s’alternent avec Mali Justice Project, des partenaires stratégiques et les autorités maliennes dans la région de Sikasso. La journée placée sous le thème : « Lutter contre les tracasseries routières pour garantir la sécurité alimentaire au Mali », met l’accent cette année sur l’informer et la sensibilisation des transporteurs, commerçants et agents de contrôles sur les méfaits de la corruption sur l’économie, la sécurité alimentaire et le commerce. Il s’agit aussi pour les organisateurs d’attirer l’attention des « populations et tous les acteurs sur les dangers liés à la corruption et les tracasseries routières » et enfin, faire l’état des lieux sur les mécanismes mis en place pour lutter contre la corruption au Mali en général et dans les régions.
Depuis quatre ans, la Composante 3 du Projet Mali Justice met en œuvre un programme de mobilisation des usagers des corridors commerciaux Sikasso – Koury, Sikasso – Hérémakono et Sikasso – Zégoua, afin d’accroître leur engagement dans la lutte contre la corruption et les tracasseries routières. Ces mobilisations se font à travers une campagne médiatique multimédia mais aussi des séances de causeries d’information et de sensibilisation publiques avec des partenaires au niveau local.
Le programme MJP travaille avec les secteurs formel et informel de la justice et avec la société civile pour faire avancer les réformes institutionnelles, élargir l’accès à la justice et lutter contre la corruption. Avec la mise en place de l’application mobile KAKOFO, il est devenu aisé de dénoncer les mauvais comportements des usagers sur les corridors commerciaux de Sikasso.
Source: journaldumali