Les militaires mutins qui ont forcé le président malien Ibrahim Boubacar Keïta à démissionner ont annoncé mercredi matin la création d’un Comité national pour le salut du peuple (CNSP) censé piloter une transition politique civile vers des élections générales « dans des délais raisonnables ».
« Nous ne tenons pas au pouvoir, mais à la stabilité du pays qui nous permettra d’organiser dans des délais raisonnables consentis des élections générales pour permettre au Mali de se doter d’institutions fortes capables de gérer au mieux notre quotidien et restaurer la confiance entre les gouvernants et les gouvernés », ont assuré les jeunes officiers dans une déclaration lue à la télévision publique par le colonel-major Ismaël Wagué.
« Afin d’éviter au pays de sombrer, nous, forces patriotiques regroupées au sein du Comité national pour le salut du peuple, avons décidé de prendre nos responsabilités devant le peuple et devant l’Histoire d’assurer la continuité de l’Etat et des services publics », a-t-il poursuivi en justifiant ce coup d’Etat.
Le porte-parole du CNSP a également annoncé une série de décisions entrant en vigueur dès ce mercredi jusqu’à nouvel ordre, dont la fermeture de toutes les frontières aériennes et terrestres et un couvre-feu de 21h à 5h.
Le CNSP a aussi invité la société civile et les mouvements sociopolitiques à le rejoindre pour créer « les meilleures conditions d’une meilleure transition civile conduisant à des élections crédibles ».
Suite à une mutinerie qui a éclaté tôt mardi dans le camp Soundiata Keïta à Kati, près de Bamako, le président Keïta et le Premier ministre Boubou Cissé ont été arrêtés et amenés dans ce même camp par les mutins dans la journée. M. Keïta a ensuite annoncé en soirée sa propre démission, celle de son gouvernement et la dissolution de l’Assemblée nationale.
Ce putsch a été fermement condamné par plusieurs pays et organisations régionales et internationales.
En 2012, le coup d’Etat qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré, à quelques mois de la fin de son mandat, avait commencé par une mutinerie dans ce même camp militaire de Kati, situé à 15km de la capitale malienne.