Selon un rapport de l’AFP citant plusieurs sources, les éléments russes combattant les terroristes aux côtés des forces maliennes dans le pays, ont occupé la base militaire de la ville de Ménaka, quelques jours après le départ des forces françaises.
La force Barkhane poursuit son processus de retrait du Mali après que le président français Emmanuel Macron a annoncé le retrait de ses forces du Mali à la suite de tensions politiques entre Paris et Bamako. Plus tôt cette semaine, les forces françaises ont restitué aux Forces armées maliennes, la base de Menaka dans le nord-est du Mali, après près d’une décennie à la tête de la force anti-insurrectionnelle Barkhane contre les djihadistes.
L’armée française a déclaré avant de partir qu’elle serait « très vigilante aux attaques d’information », qui pourraient inclure l’organisation de manifestations anti-France ou l’enterrement de corps pour donner l’impression que la France a commis des atrocités.
L’Agence France Presse a rapporté, que « plusieurs dizaines » de mercenaires russes de la société militaire privée Wagner Group sont arrivés mercredi sur la base. Selon les médias, certaines sources locales ont également indiqué avoir aperçu une dizaine » de Russes. Cette information n’a pas encore été confirmée par des sources officielles mais le Mali communique très peu sur ces activités.
Les nations occidentales ont accusé à plusieurs reprises Moscou d’envoyer des mercenaires du groupe Wagner, notoire pour ses opérations passées en Afrique, en Syrie et en Ukraine, au Mali pour aider à soutenir la junte militaire.
En avril, l’armée française a déclaré avoir filmé des mercenaires russes en train d’enterrer des corps près de la base de Gossi, dans le nord du Mali, pour accuser à tort les forces françaises au départ de laisser derrière elles des charniers. La vidéo est intervenue après qu’un utilisateur de Twitter a publié des images de cadavres pixélisés enterrés dans le sable et a accusé la France d’atrocités. L’état-major français a qualifié la vidéo Twitter d’ »attaque d’information » et a déclaré que le profil était « très probablement un faux compte créé par Wagner ».
Les relations entre Bamako et Paris n’ont cessé de se détériorer, propulsées par la résistance de la junte à fixer une date rapide pour rétablir le régime civil et les accusations de Bamako selon lesquelles la France incitait la région à adopter une ligne dure contre elle.
L’effondrement s’est accéléré l’année dernière, alors que la junte resserrait ses liens avec Moscou, faisant venir des «instructeurs militaires» que la France et ses alliés condamnaient comme des mercenaires recrutés par le groupe pro-Kremlin Wagner. En janvier de cette année, l’ambassadeur de France à Bamako a été expulsé et le mois suivant, la France a annoncé le retrait de ses troupes du Mali.
AFP