Dans son nouveau « Rapport sur les mouvements des populations », la Commission mouvement de populations (CMP) fait état d’une augmentation du nombre de déplacés internes au Mali, entre janvier et septembre 2021. Elle déplore une augmentation de 23 955 de personnes déplacées en deux mois.
Le nombre de personnes déplacées internes au Mali est passé de 377 781 personnes, au 31 juillet 2021, à 401 736 au 30 septembre 2021. Soit une augmentation de 23 955 de personnes déplacées en deux mois, rapporte le dernier rapport de la Commission mouvement de populations (CMP), publié le jeudi dernier. Cette augmentation, précise l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR, membre du CMP), s’explique par « l’aggravation des conditions sécuritaires dans les régions de Ségou, Mopti et Tombouctou au cours des deux derniers mois ». Une situation qui a entraîné de plus en plus de déplacements forcés.
Des violences de divers acteurs
« De janvier à septembre 2021, dans un contexte marqué par l’insécurité et la pandémie à coronavirus, les groupes armés ont poursuivi leurs attaques contre les populations civiles dans le Nord et le Centre du pays », lit-on dans ce rapport de cinq (5) pages. À côté des menaces des groupes armés, il existe aussi les violences intercommunautaires et des affrontements, précise la même source. Ces violences sont à la base de ces « importants déplacements de populations tant à l’intérieur du territoire malien que vers les pays limitrophes ».
Ce nouveau rapport sur la situation sécuritaire au Mali évoque également la crise dans la région de Ségou. « La situation sécuritaire dans le cercle de Niono (région de Ségou) reste instable, et marquée par l’augmentation des attaques directes ou indirectes visant les populations civiles dans les communes de Sokolo, Mariko, Dogofry, Kala Siguida et Diabaly. L’accès aux champs est devenu presque impossible. Certaines récoltes ont été brulées par des individus dans le cercle », informe le rapport, qui indique qu’au total 28 écoles, 177 salles de classe sont occupées par des PDI, dans ce cercle. Alors que la rentrée scolaire 2021-2022 est annoncée pour début novembre.
Les femmes et les enfants, les grandes victimes
Les femmes représentent 55 % de la population déplacée interne, tandis que les enfants de moins de 18 ans représentent 64 %, les hommes 45 %. Quant aux personnes de plus de 60 ans, elles représentent 2 % des déplacés. Le tableau des déplacés internes fait ressortir que la région de Mopti enregistre le taux le plus élevé de PDI, avec 159 027 individus. Elle est suivie par Gao, qui cumule un taux de 97 850 déplacés internes. La région de Kayes est celle qui enregistre moins de déplacés, avec seulement 2 435 individus.
Les déplacés de retour représentent 606 617, entre septembre 2012 et septembre 2021, indique la même source.
« Afin de répondre aux besoins des populations déplacées internes, rapatriées et retournées, la Commission Mouvement de Populations (CMP) recueille et analyse les informations sur les mouvements de populations à l’intérieur du Mali, afin de fournir une situation complète des mouvements de populations et à la demande de ses partenaires », souligne-t-on. Les membres de la Commission sont : la Direction générale de la protection civile (ministère de la Sécurité intérieure), UNHCR, OCHA, PAM, UNICEF, ACTED, NRC, DRC, HI, Solidarités International, CRS, OIM, et DNDS. Plusieurs autres entités participent régulièrement aux rencontres de la Commission.
La Rédaction
Source : Sahel Tribune