Le chef de la diplomatie française est convoqué le 20 juin dans une enquête pour “atteinte aux biens publics et autres infractions”. Mais il assure ne pas avoir reçu de convocation officielle pour l’instant.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est convoqué par la justice malienne dans une enquête pour “atteinte aux biens publics et autres infractions”. Un juge d’instruction du pôle économique et financier de Bamako “invite Monsieur Jean-Yves Le Drian à se présenter à son cabinet le lundi 20 juin 2022 pour affaire le concernant”, précise, mercredi 11 mai, la convocation d’un tribunal de Bamako, qui a été authentifiée à l’AFP par la justice malienne.
L’association Maliko, proche de la junte actuellement au pouvoir au Mali, a porté plainte et s’est constituée partie civile. “Les procédures et règles instituées par la législation malienne, en particulier le décret (…) portant code des marchés publics ont été allègrement violées à l’occasion de l’attribution du marché susmentionné”, affirme le document qui accompagne la plainte.
“Aucun fondement juridique”
Le Quai d’Orsay a indiqué à l’AFP n’en avoir pas été informé. “Aucune notification ni information d’aucune sorte ne nous est parvenue par les canaux appropriés”, a-t-il assuré. De son côté, une magistrate malienne a estimé que “cette convocation” n’avait “aucun fondement juridique”.
Selon un document officiel, l’affaire date de 2015, lorsque Ibrahim Boubacar Keita était président du Mali. A cette époque, une société française, Oberthur Technologie, a obtenu pour une dizaine d’années le marché de fabrication des passeports biométriques maliens. La justice cherche à comprendre si Jean-Yves Le Drian, qui était à l’époque ministre de la Défense, a appuyé le dossier.