Engagés dans la lutte contre les pratiques nuisibles à l’environnement, les Mouvements Sociaux, regroupant des acteurs de 16 pays d’Afrique, mènent une caravane Ouest africaine depuis le début du mois de novembre 2023. Ce 15 Novembre, ils étaient à Kouroukanfouga, dans le cadre de l’étape du Mali, pour parler de ce sujet important.
Il s’agit de la caravane ouest africaine, la Convergence globale des luttes pour la terre et l’eau Ouest africaine (CGLTE-OA) et l’Alliance des chefs traditionnels et coutumiers de l’Afrique qui sillonnent toute la sous-région avec un seul mot d’ordre « protéger » l’environnement des attaques barbares, causées par des populations qui ne mesurent toujours pas son impact négatif.
Quatrième du genre, cette caravane a pour thème général :« Le changement climatique l’un des défis environnementaux, agricoles et économiques en Afrique ». Le thème spécifique choisi pour l’étape du Mali est : « La quête de la justice climatique, le rôle et les responsabilités des chefs coutumiers, religieux et rois de l’Afrique dans la lutte contre les phénomènes du changement climatique ».
Pour mieux évoquer ce thème et sensibiliser des acteurs clés, les caravaniers étaient dans le Mandé, bastion de la première charte des droits de l’homme (Kouroukanfouga) inspiratrice de l’humanité sur les bonnes conduites citoyennes. Sur place, toutes les couches ont été mobilisées pour la circonstance. L’objectif est de contribuer au renforcement de la lutte contre les phénomènes de changement climatique par l’éveil de conscience et la promotion de l’agroécologie paysanne comme alternative aux fausses solutions à travers un plaidoyer auprès des communautés et des autorités en vue de garantir la souveraineté alimentaire.
Ainsi, il s’agit, pour les caravaniers, de se faire entendre auprès des autorités locales, nationales, régionales et internationales notamment en prélude à la prochaine Conférence des Parties sur le climat « COP 28 ».
Dans une déclaration commune livrée à la fin des travaux à Kouroukanfouga, les caravaniers expliquent : « Nous voulons montrer notre engagement pour une justice sociale et climatique africaine, basée sur le respect des souverainetés nationales. Proposer des solutions adaptées à nos cultures, à nos savoirs et à nos écosystèmes, à l’image de la Charte de Kurukan Fuga, élaborée en 1236 pour le vivre ensemble dans la paix, avec une gouvernance participative, équitable où les femmes étaient représentées » explique Massa Koné, porte-parole des caravaniers.
Selon eux, cette charte historique posait déjà les bases des valeurs culturelles de « l’entente, la concorde, l’amour, la liberté, la fraternité, le respect de la Terre ». Outre cette déclaration commune, plusieurs personnes ressources sont intervenues pour sensibiliser les vieux, les jeunes et les femmes présents à la cérémonie sur les bonnes pratiques visant à protéger l’environnement. En plus des citoyens, les Mouvements Sociaux interpellent aussi les différents États à adopter les textes favorisant la protection de l’environnement.
Le Mandé adhère à la cause !
Enthousiasmées par l’initiative, les populations de la zone du Mandé ont complètement adhéré à la cause. A cette rencontre dans le Mandé, un accueil chaleureux a été réservé aux caravaniers. En plus des populations fortement mobilisées, les autorités administratives, politiques et coutumières du Cercle de Kangaba étaient également là. Du chef de village, au représentant des femmes, du maire à la représentante du préfet de Kangaba, tous sont unanimes qu’il faut protéger la nature. « Sans sécurisation et contrôle de nos patrimoines communs : la terre, l’eau et les semences paysannes par et pour les communautés, sans leur participation active dans les prises de décisions et leadership, notamment la participation des femmes et des jeunes, nous ne pouvons pas agir et avoir un développement qui réponde aux enjeux et défis liés au réchauffement climatique, à la souveraineté alimentaire, aux choix économiques, énergétiques et environnementaux, à la paix et à la cohésion sociale… », estime Mme Traoré Aminata Sanogo, 2e adjointe au préfet de Kangaba.
Il faut noter que sur les 16 pays concernés, 8 pays étaient représentés à l’étape du Mali. Ainsi après le Mali, les caravaniers, qui ont été sillonné le Burkina Faso, la Guinée Conakry, la Côte d’Ivoire et la Mauritanie, se dirigent désormais au Sénégal.
Amadou Kodio/Afrikinfos-Mali