La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali a installé un forage d’eau potable dans la ville de Gao, qui permet d’améliorer les conditions de vie des personnes déplacées internes
À Gao, ville malienne meurtrie par les enlèvements, les tueries, les assassinats ciblés, les vols de bétails, l’enlèvement de personnes, les braquages, la vie reprend petit à petit son cours pour des milliers de déplacés internes.
Ces damnés de la terre dont la vie a basculé, ont vu leur quotidien s’améliorer grâce à un forage d’eau potable installé par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).
La mise en œuvre de ce projet a permis à près de 2 964 personnes déplacées qui résident provisoirement dans le camp de Sosokoïra, situé à la périphérie de Gao (nord), d’avoir un accès facile à l’eau potable.
Ces déplacés qui proviennent des communes de Talataye, Indelimane, Tessit, Tin Hamma, Djebock, Intilit, Ansongo, Ménaka et d’Anchawadji, endurent des conditions de vie difficiles dans le camp, soulignent la direction régionale du développement social de Gao et la Minusma. Ils sont exposés aux intempéries, à l’insécurité, à la déscolarisation des enfants et à l’absence d’eau potable.
Pour les résidents du camp de Sosokoïra, la réalisation de ce projet est une aubaine. Mme Hadija Walet Hamad Ahmad, une déplacée de Talataye depuis plus d’un an et mère de cinq enfants, affirme qu’elle devait parcourir des kilomètres pour trouver de l’eau potable avant l’installation de ce forage.
« Avant la mise en œuvre de ce projet de forage, comme toutes les personnes du camp, j’allais puiser de l’eau au centre-ville de Gao, soit chez les particuliers qui ont des forages, soit au fleuve ou à la citerne qui approvisionnait de temps en temps en eau pour nos besoins de cuisine et de lavage. Je consacrais au moins deux heures par jour pour rechercher de l’eau pour la famille. Aujourd’hui grâce au forage installé dans mon camp par la Minusma, j’ai de l’eau en 5 – 10 minutes, sans avoir à me déplacer loin », a-t-elle raconté.
Et la femme cinquantenaire d’ajouter : « Il arrivait parfois que je ne trouve pas du tout de l’eau à boire. J’étais donc obligée de faire appel aux voisins car, nous sommes très solidaires ici. Parfois, c’est les autres qui viennent me demander de l’eau. Maintenant, j’ai accès facilement à l’eau du forage en peu de temps ».
Ce projet humanitaire a été financé par une contribution danoise de plus de 272 000 000 de Francs CFA (plus de 450 000 dollars) à travers le Fonds fiduciaire des Nations Unies pour la paix et la sécurité au Mali.
Neuf autres forages sont en cours de réalisation, dans sept communes de la région de Gao. Mis en œuvre par l’ONG NOVA-Mali en partenariat avec la direction régionale de l’hydraulique de Gao, ce projet vise à améliorer l’accès durable à l’eau potable en quantité suffisante pour 16 478 bénéficiaires directs, dont 8 567 femmes.
Source : AA