Un an après son décès, la famille, les anciens collaborateurs et amis de Pierre Buyoya se réuniront à Bamako, ce samedi 18 décembre, pour lui rendre hommage.
A l’occasion du premier anniversaire de la mort de Pierre Buyoya, ancien Haut représentant de l’Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel, sa famille, ses anciens collaborateurs et amis se réuniront à Bamako, ce samedi 18 décembre, pour lui rendre hommage. A l’âge de 71 ans, alors qu’il venait de démissionner de son poste, le président Buyoya, comme on l’appelait, est décédé le 17 décembre 2020 des suites de la Covid-19.
Au cours de cet évènement, qui se tiendra à Azalaï hôtel Salam, les personnes invitées vont certainement ressortir du carton des souvenirs les moments partagés avec un homme qui a laissé des traces dans les cœurs et les esprits. Surtout au Mali où, arrivé en 2012, Pierre Buyoya avait su tisser des liens forts avec les acteurs aussi bien politiques que de la société civile, en tant que chef de la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel). « Il ne s’est jamais découragé, le système de maintien et de préservation de paix sur le continent ont perdu une personne inestimable », avait témoigné l’ancien premier ministre malien Moussa Mara, lors des obsèques.
Implication et engagement sans relâche
Dans ce pays en pleine crise, la pire de son histoire récente, le président Buyoya s’est distingué par son implication et son engagement sans relâche sur tous les fronts pour un retour de la stabilité. Comme à Alger où de longs mois de négociations entre les acteurs du conflit malien, sous l’égide de la communauté internationale, ont débouché au final sur l’Accord pour la paix et la réconciliation (APR), en 2015. Mais aussi à Ouagadougou en 2013.
Alors qu’un 1/3 du Mali était sous l’occupation des groupes extrémistes violents, Pierre Buyoya faisait partie des diplomates qui ont facilité les accords de Ouagadougou, qui ont permis la tenue de l’élection présidentielle de 2013, et aussi le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma). C’est la force sur laquelle s’est construite la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). En février 2020, il avait déclaré devant la presse être « favorable » au dialogue avec les groupes dits djihadistes.
« Homme de paix et de dialogue »
C’est l’épisode d’Alger qu’a d’ailleurs rappelé Abdoulaye Diop, qui fut l’un des négociateurs de l’APR, lors de ses obsèques. L’ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) [qui occupe le même poste dans le gouvernement de transition après avoir été directeur de cabinet du président de la commission de l’UA] a salué sur le média burundais Iwacu « un fervent défenseur de l’unité, de l’intégrité territoriale du Mali » qui, avec le « franc-parler » qui le caractérisait, « a tout fait pour que nous [les acteurs maliens] puissions arriver à un accord ». « Je garde le souvenir d’un homme de paix et de dialogue, de réconciliation, avait ajouté Abdoulaye Diop, qui nous parlait du fond du cœur, surtout sur les difficultés et tensions communautaires qui auraient pu surgir au Mali, sans doute sur la base de son expérience propre au Burundi. »
Les hautes fonctions occupées, comme celles de président du Burundi, son pays natal, n’en ont pour autant pas fait une personnalité qui manque d’humilité. A Bamako, où il l’a connu et côtoyé dans un cadre professionnel, le chercheur Ibrahim Maïga se souvient d’un « homme affable », qui, malgré sa longue carrière de gestion politique, recourait à l’expertise de chercheurs sur les dynamiques locales. « Très intéressé par l’intégration africaine, il était un partisan de la nécessité pour les Africains d’avoir des solutions à leurs problèmes », rappelle Maïga.
Source : Benbere