Le parti au pouvoir, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) souffre énormément ces dernières semaines. Pour le choix de manière machiavélique des candidats aux élections législatives prévues pour novembre et décembre prochains, des cadres, élus, même simples militants du parti d’IBK claquent la porte, en cascade. La dernière et la plus surprenante de ces démissions est celle de l’ancien Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga.
Annoncée par les médias à l’approche de la campagne présidentielle dernière puis démentie par l’intéressé, la démission de l’ancien Premier et vice-président du RPM, Abdoulaye Idrissa Maiga, vient d’être une réalité. Il a, en toute responsabilité, pris la distance de ce parti qui tend vers son déclin. Dans son communiqué publié le 29 septembre 2018, il déclarait : « Après l’épisode de l’élection présidentielle du 29 juillet, j’estime en âme et conscience venu le temps de réorienter mon action au service du Mali à hauteur de mon engagement et au regard des défis auxquels reste confronté notre pays depuis le 17 janvier 2012 », avant d’annoncer : « En conséquence, j’ai décidé de mettre formellement un terme à mon adhésion au RPM ».
L’Ancien locataire de la Primature a aussi tenu à préciser qu’en adressant ce message fraternel au grand public, son vœu est que la moindre équivoque ne puisse persister dans l’esprit de ses concitoyens qui sont épris de paix, de respect et de liberté.
En tout cas, quoiqu’on dise, la démission du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga est une grande perte pour le parti RPM. Directeur de campagne d’IBK lors de l’élection présidentielle de 2013, il a démontré toute sa bonne foi, tout son amour pour le Parti et s’est battu à bras le corps. L’une des conséquences de cette démission peut être la résultante de la démission du RPM des soutiens de l’ex Premier ministre, désormais ancien fidèle du parti présidentiel.
Il est aussi important de noter qu’avant même cette démission, le parti d’IBK est confronté à un malaise indescriptible. La section de Mopti a été divisée suite au choix de l’Honorable Samassekou comme candidat du parti aux législatives de Mopti. La section de Ségou n’a pas été épargnée par ce malaise. A Kolokani, ce fut quasiment le théâtre et l’Honorable Ousmane Kouyaté a plié bagages tout en dénonçant l’implication d’un membre influent du Bureau national du RPM dans le choix des candidats à la députation dans leur localité. A Kenieba, pour ce même problème de favoritisme dans le choix de candidats aux législatives, l’Honorable Haidara Aissata Haidara a quitté le navire RPM pour embarquer dans celui de l’Asma, le parti du Premier Soumeylou Boubeye Maiga.
Ce qui est sûr, nous n’avons pas encore terminé avec les démissions dans la famille politique du président de la République. Jusqu’aux élections législatives, cette va évoluer crescendo, tant que le choix des candidats continue à se faire sur la base des violations des textes du Parti.
Toutes ces démissions prouvent le degré de malaise au sein de ce parti principal de la majorité présidentielle.
Boureima Guindo
Source: Le Pays