La remise du rapport 2023 de l’OCLEI, ce vendredi 29 novembre 2024 au Palais de Koulouba, a marqué une nouvelle étape dans l’engagement de la Transition à intensifier la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite au Mali.
Ce vendredi 29 novembre 2024, le général Assimi Goïta, Président de la Transition, a officiellement reçu le rapport annuel 2023 de l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI) lors d’une cérémonie au Palais de Koulouba. Cet événement a réuni les membres du gouvernement, les représentants des institutions et des organisations de lutte contre la corruption, témoignant de l’importance de cet enjeu pour le Mali en transition.
Un engagement renouvelé contre l’enrichissement illicite
Dans son allocution, le général Goïta a réaffirmé l’engagement de la Transition à combattre fermement la corruption et l’enrichissement illicite. « Cette cérémonie est une occasion privilégiée pour réaffirmer devant le peuple malien l’engagement ferme de la Transition à lutter résolument contre l’enrichissement illicite et toutes les formes de délinquance économique et financière qui minent notre pays. » Le Chef de l’État a également rappelé que cette lutte constitue « un pilier essentiel du Programme d’Action du Gouvernement, » ciblant particulièrement la fin de l’impunité et des détournements de biens publics.
De son côté, Dr Moumouni Guindo, Président de l’OCLEI, a présenté les principaux résultats et recommandations de l’office pour 2023. « L’OCLEI a mené des actions significatives dans les domaines de la prévention, des déclarations de biens, et de la répression des infractions économiques, » a-t-il souligné, en insistant sur la nécessité de renforcer la sensibilisation et la coopération interinstitutionnelle.
Des avancées dans la prévention et la transparence
L’OCLEI a, cette année, intensifié ses efforts de prévention, notamment à travers des partenariats avec les communautés religieuses pour diffuser des messages sur les conséquences de la corruption. « Le message anticorruption a touché plus de 3 000 fidèles dans 49 paroisses et six diocèses, » a précisé Dr Guindo. Ces initiatives s’inscrivent dans une approche globale visant à sensibiliser les citoyens et à prévenir l’acquisition de biens illicites.
Le général Goïta a salué ces efforts et a mis en avant la digitalisation de l’administration publique comme un levier clé pour réduire la corruption. « La numérisation des services publics est aujourd’hui synonyme de simplification des procédures et d’un renforcement de l’efficacité des prestations publiques, » a-t-il déclaré.
Les défis des déclarations de biens et la répression
L’un des points critiques relevés par le rapport concerne la baisse continue du dépôt des déclarations de biens à la Cour suprême depuis 2018. En 2023, l’OCLEI a enregistré un taux de traitement de 95,84 % des déclarations reçues, mais le nombre global reste insuffisant. Dr Guindo a plaidé pour « la mise en place d’un processus efficace de relance des assujettis à l’obligation de déclaration de biens. »
Sur le volet répressif, six dossiers d’enrichissement illicite présumé ont été transmis à la justice. Ces enquêtes ont révélé des écarts significatifs entre les revenus déclarés et le patrimoine détenu par certains agents publics, avec un montant illicite présumé atteignant 1,8 milliard de francs CFA. « La qualité de notre développement et notre aspiration à la justice sociale et à l’équité dépendent de notre capacité commune à lutter efficacement contre les infractions économiques, » a martelé le Chef de l’État.
Projets et renforcement institutionnel
Lors de la cérémonie, Dr Guindo a également abordé la nécessité de construire un siège dédié à l’OCLEI pour améliorer les conditions de travail des agents. « Cette demande s’inscrit pleinement dans la politique du Gouvernement visant à offrir aux agents de l’État de bonnes conditions de travail, » a assuré le Président Goïta, promettant un suivi attentif de cette requête.
Sur le plan international, l’OCLEI a consolidé ses partenariats avec des institutions comme la Banque mondiale et l’Unité spéciale d’Investigations de l’Afrique du Sud. Cela traduit la volonté du Mali de renforcer les synergies dans la lutte contre l’enrichissement illicite.
Une dynamique collective pour un Mali nouveau
La cérémonie s’est conclue sur une note d’espoir et de mobilisation. Le général Goïta a exhorté l’ensemble des acteurs impliqués à redoubler d’efforts : « Je reste confiant en l’avenir, et c’est ensemble que nous devons mener cette lutte afin de léguer aux générations futures un Mali pacifié et prospère. »
Dr Guindo, quant à lui, a réitéré l’engagement de l’OCLEI à poursuivre ses actions malgré les défis persistants. « Le combat contre la corruption est l’affaire de tous, et nous devons rester déterminés à construire une gouvernance transparente et équitable, » a-t-il conclu.
Avec cette cérémonie, le Mali réaffirme sa volonté de faire de la lutte contre la corruption un pilier de sa transition vers un État de droit.
Chiencoro Diarra
Source : Sahel Tribune