Des éléments de la garde nationale en faction devant un site objet de litige à Djélibougou en commune I opposant Mme Simpara Saran Traoré à l’opérateur économique Zoumana Traoré dit San Zou ont empêchés hier des juges du Tribunal administratif de Bamako de mener sur place des investigations sur la parcelle convoitée par ces deux opérateurs économiques.
Les juges du tribunal étaient accompagnés pour la circonstance d’une greffière, des géomètres, des huissiers de justice et d’un avocat. Selon des sources proches du dossier ce transport sur le lieu a été demandé par le tribunal pour procéder à des relever topographiques sur le différend foncier entre deux opérateurs économiques de la place.
A savoir Zoumana Traoré dit San Zou et Mme Simpara Saran Traoré. Mais la surprise des juges a été grande, lorsqu’une une fois arrivée sur le terrain ils ont été empêchés d’accéder sur le site par des hommes du Colonel Elisée Jean Dao, chef d’Etat-major de la garde nationale.«Nous avons reçu d’instruction de ne laisser passer personne » a répondu le chef des gardes en faction au président du tribunal. Ce, malgré que le président ait décliné son identité et montré les documents afférents à cette mission de terrain. Face au niet catégorique des éléments en arme, les juges qui ne voulaient pas rentrer bredouille, appela l’avocat de San Zou, Me Cheick Oumar Konaré pour lui fait part de leur incompréhension et de leur désarroi. Suite à cet appel, des instructions ont été données pour leur céder le passage. Voilà comment l’équipe accéda finalement au site pour les relevés topographique.« C’est un fait gravissime que je n’ai jamais vu ni entendu. Un magistrat en mission pour la manifestation de la vérité à droit au site à tout moment et en n’importe quelle circonstance » a regretté un membre de la délégation du tribunal administratif. Pour le professeur Clement Dembélé, président de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage qui a coïncidé avec la scène, c’est au Mali seulement que nous continuons de voire ces genres de pratique.« Le Mali est un pays en guerre, la plus part des localités comme Farabougou sont occupées par djihadistes, au lieu que les autorités envoient ces éléments pour libérer ces zones, elles les déploient pour protéger des parcelles des richissimes personnes moyennant quelques choses. Ce sont des pratiques qui doivent prendre fin si nous voulons un Mali nouveau » a conseillé Professeur Clement Dembélé. Notons que les conseils juridiques de San Zou n’ont pas fait le déplacement sur le terrain. Quant à Me Mamadou Traoré, avocat de Mme Simpara Saran Traoré, il trouve que ce dossier n’est qu’un brigandage foncier.« Au terme de ces relevés, les références de la parcelle 4B appartenant à Saran Traoré sont très claires, car ce terrain partie d’un lotissement dont le plan a été approuvé. Mais quant à la parcelle de 12640 de Zoumana Traoré, il n’y aucune donnée technique, c’est un terrain qui n’est pas répertorié sur le site et plus grave les données techniques au niveau du tribunal situent la parcelle 12640 dans la Cour d’une école publique mais pas ici… » a fait savoir l’homme de droit tout en rappelant qu’une plainte a été déposée contre des agents des Domaines et des affaires foncières.
Kassoum THERA
Source : (Aujourd’hui Mali)