Les Assises Nationales de la Refondation (ANR) recommande, dans ses conclusions, la prorogation de la Transition d’une durée, oscillant entre 6 mois et 5 ans. La CMAS (Mouvement des sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko) s’y oppose. Energiquement. Et appelle les Maliens à ne plus reconnaître les autorités de la Transition à compter du 27 février prochain.
Dans cette interview, qu’il nous a accordée, la semaine dernière, il nous explique les raisons de cette décision, appuyée par un autre parti politique, le PSDA d’Ismaël Sacko. Interview imaginaire. Ou presque.
Ya imam, salamou Aleykoum !
Aley koumma salam Le Mollah Omar, le seul Mollah en République du Mali. Que me vaut l’honneur de la visite d’un Mollah, par ces temps difficiles pour le Mali, notre patrie commune ?
Imam, pourquoi voulez-vous appeler les Maliens à ne plus reconnaître les autorités actuelles, à partir du 27 février prochain ?
D’abord, c’est cette date qui est annoncée par les autorités actuelles comme la fin officielle de la Transition. Ensuite, c’est cette même date, qui est annoncée dans la Charte de la Transition pour l’élection de nouvelles autorités civiles pour continuer les réformes institutionnelles annoncées. Mais, visiblement, rien n’a été fait pour organiser l’élection présidentielle.
Pourquoi, selon vous ?
Parce que ces militaires n’ont qu’une intention d’en finir avec cette Transition, qui n’a que trop duré. Et si rien n’est fait, elle se prolongera pour cinq autres années. Nous rejetons ce chronogramme des autorités de la Transitions, qui viole la Charte de la Transition.
Pourtant, imam, c’est ce que les assises nationales ont recommandé à l’unanimité.
Je le reconnais ! Mais, cette recommandation viole la Charte de la Transition, qui reconnaît la fin de la Transition le 27 février prochain.
Alors, que proposez-vous ?
En tout cas, le PSDA d’Ismaël Sacko et la CMAS invitent les Maliens à ne plus reconnaître les autorités de la Transition, à partir du 27 février prochain.
Que pensez-vous des cinq ans supplémentaires, réclamés par les autorités de la Transition pour mener à bien les réformes entamées par les militaires au pouvoir ?
Cinq ans me semblent vraiment trop pour une Transition à qui 18 mois ont été, initialement accordés.
Au même moment, imam, l’Afrique entière et sa diaspora soutiennent, entièrement, la Transition malienne.
Je n’en disconviens pas ! je persiste et je signe : la Charte de la Transition a indiqué le 27 février 2022 comme la fin de la Transition. C’est tout.
Et si le peuple malien, dans son écrasante majorité, accorde cinq ans supplémentaires aux autorités de la Transition, qu’y a-t-il encore à redire ?
Cela ne nous empêchera pas de donner notre point de vue, car nous faisons partie intégrante de ce peuple, dont vous nous rabâchez les oreilles. Alors ?
Imam, est-ce que la position actuelle de votre Mouvement n’est pas dictée par le fait que les militaires au pouvoir ont pris, depuis plus d’un an, leur distance avec vous ?
Pourquoi dites –vous ça ?
Parce que si vous étiez l’autorité morale ou le conseiller occulte de la junte militaire, vous n’auriez jamais lancé un tel ultimatum aux autorités de la Transition.
Ah bon ?
Beh oui !
Dans ce cas, au revoir ! Nous n’avons plus rien à se dire.
Interview réalisée par Le Mollah Omar
Source : Canard Déchainé