Quand l’art se mêle de politique. L’exposition « Pacte Mali » a été lancée hier à la Galerie Medina de Bamako. Elle va durer un mois dans la capitale malienne. Les artistes y exposent des œuvres qui illustrent leurs principales préoccupations du moment. Et ce alors qu’une révision de la Constitution a justement été annoncée par les autorités de transition. Une exposition en forme d’engagement citoyen.
Avec notre envoyé spécial à Bamako, David Baché
Une vingtaine d’artistes, une dizaine de conférenciers, un objectif : faire en sorte que tous les Maliens s’approprient leur Constitution et se rassemblent autour d’elle, comme un pacte commun.
Boubacar Baba Tandina, artiste plasticien de Tombouctou, expose « Le vélo de la réconciliation ». « Cela représente la diversité que l’on a chez nous. Et puis une répétition du mot Constitution. Si la Constitution n’est pas regroupée et pas comprise, il n’y aura pas de réconciliation, ni de paix. » Et le vélo ? « Pour qu’il y ait une direction, pour que le Mali avance. »
Le projet a été initié par le directeur de la Galerie Medina, Igo Diarra pendant les mois de contestation populaire qui ont précédé le coup d’État militaire du mois d’août dernier.
« L’oeuvre s’appelle “le Manque”. Ce sont mes deux jumelles à la maison pendant les périodes de grève. je pense que quand un enfant est en manque d’éducation, l’enfant s’expose au danger », explique Daouda Traoré, artiste plasticien de Sikasso. Le danger est-il les militaires ? « Oui, car lorsque l’on voit les militaires, ça veut dire que l’on a besoin de sécurité. » Pour lui, telles sont les priorités du pays : l’éducation, la sécurité. « La base », dit-il.
Les autorités de transition ont promis qu’une nouvelle Constitution serait proposée dans les mois à venir par référendum. Les œuvres de l’exposition Pacte Mali apparaissent dès lors comme autant de propositions pour l’élaboration du nouveau texte fondamental malien.
L’exposition « Pacte Mali » est à voir à la Galerie Medina de Bamako pendant encore un mois.
RFI