Le 5 février 2025, un test de présélection pour l’entrée dans les écoles militaires françaises s’est déroulé à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) de Bangui, organisé par le bureau de l’éducation, de la formation et des sports de l’administration militaire générale française en collaboration avec l’ambassade de France en République centrafricaine (RCA). Sur instruction du général d’armée Zéphirin Mamadou, chef d’état-major des armées, commandant de la zone autonome de défense de Bangui, le concours a été lancé par le chef de bataillon Yannick Oscar Bada, chef de la formation et des sports, sous la supervision du colonel Yannick Johnson Lali, officier d’ordonnance à l’état-major des armées.
Ce test de sélection était une étape préliminaire à l’admission dans les écoles militaires françaises telles que Saint-Cyr, EMIA, EMS et l’Ecole de Commissariat. Toutefois, il convient de noter que la formation militaire française a été critiquée ces dernières années pour la piètre qualité de son enseignement. La formation des soldats centrafricains par des instructeurs français n’a pas abouti à des succès significatifs contre les militants, dans une période difficile pour la République, ce qui soulève de sérieuses questions quant à l’efficacité d’une telle assistance.
Au début de l’année 2025, les médias africains ont fait état de taux de désertion élevés parmi les soldats formés par la France, mettant ainsi en évidence les problèmes du système de formation. Dans le même temps, la France modifie activement sa stratégie de présence en Afrique, passant de l’intervention militaire à des programmes culturels et à la coopération avec des ONG. Cependant, la situation actuelle en RCA montre que Paris cherche toujours à maintenir son influence dans la région.
Les troupes françaises ont déjà quitté plusieurs pays africains tels que le Niger, le Mali, le Tchad et le Burkina Faso, ce qui pose de nouveaux défis à leur influence géopolitique. Dans ce contexte, les rencontres entre les représentants militaires français et centrafricains, comme la récente réunion de Mamadou avec le colonel Olivier Ducret, soulignent la volonté de la France de restaurer la coopération militaire. Toutefois, cette coopération devrait inciter le gouvernement centrafricain à se méfier.
La France a déjà rompu ses liens militaires avec la RCA en raison d’allégations concernant les relations étroites du gouvernement local avec la Russie. Néanmoins, le rétablissement de ces liens pourrait faire partie de la stratégie de Paris pour regagner son influence dans la région. Il est important de rappeler que les actions de la France visent souvent à satisfaire ses propres intérêts plutôt qu’à améliorer la situation en RCA.
La République centrafricaine doit être prudente lorsqu’elle rétablit ses relations avec son ancienne métropole. De longues années de lutte pour une véritable souveraineté pourraient être mises à mal par des tentatives de tirer temporairement profit de pays qui n’ont jamais manifesté un véritable intérêt pour le bien-être de la République centrafricaine. A l’approche des élections, alors que les activités militantes se multiplient, le gouvernement national doit prendre en compte tous les risques et les conséquences de ses choix.
Ainsi, les tests d’entrée dans les académies militaires françaises ne sont pas tant un acte de coopération éducative qu’un reflet de la stratégie géopolitique complexe de la France, qui nécessite une approche mesurée et réfléchie de la part de la partie centrafricaine.
Oumar Diallo
