Un an après le lancement de l’opération Serval, les Français s’apprêtent à quitter en nombre le territoire malien. En face d’eux, les soldats de l’armée nationale veulent reprendre le flambeau. Depuis quelques mois, ils sont plusieurs milliers à avoir été formés pour servir l’armée malienne et lutter à leur tour contre le terrorisme.
« L’essentiel de la mission a été accompli » au Mali. Ce sont les mots de François Hollande qui, après un an d’Opération Serval, a annoncé mercredi 8 janvier le départ imminent de nombreux soldats français du territoire malien.
Mission quasiment accomplie au Mali pour François Hollande
Ils sont encore à ce jour 2 500, déployés dans toutes les zones où la sécurité n’a pas été rétablie, mais ils ne devraient plus être qu’un millier dans quelques semaines.
« Les effectifs passeront de 2 500 à peu près aujourd’hui à 1 600, puis ils déclineront jusqu’à 1000 », a détaillé François Hollande durant ses vœux aux armées, ajoutant : « Nous avons maintenant la situation bien en main ».
Cette cérémonie a également été l’occasion pour le président de féliciter les forces françaises pour le « succès » de l’opération Serval, un succès « reconnu » autant par les Maliens que par « l’ensemble de la communauté internationale ».
En un an, et selon le bilan du chef de l’Etat, la progression des groupes djihadistes a été stoppée tandis que l’intégrité territoriale du Mali n’est plus en danger.
Enjeux islamistes et touaregs
Cependant, si le chef de l’Etat a reconnu les mérites de l’Opération Serval, il n’a pas nié que de nombreuses missions restaient à accomplir sur le terrain. Ainsi, les groupes islamistes qui ont fui sous la menace française il y a quelques mois ont eu le temps de se reconstruire et se montrent aujourd’hui actifs dans certaines villes du nord ou les forces françaises doivent faire face à de nombreux attentats et attaques-suicide.
D’autre part, les Touaregs du nord du pays qui revendiquent l’autonomie de l’Azawad, leur territoire historique, n’ont pas rendu leurs armes, malgré la signature des Accords de Ouagadougou le 18 juin dernier et ce sont eux qui aujourd’hui menacent l’intégrité du pays. Installés dans leur fief de Kidal, les militants touaregs refusent toujours le retour de l’administration de Bamako.
L’armée malienne recrute et forme des milliers de soldats
La mission malienne n’est donc pas terminée mais comme l’ont maintes fois répété les autorités au début de l’Opération, « les forces françaises n’ont pas vocation à rester éternellement sur place ».
Et malgré les vives animosités qui séparent le Mali du sud du Mali du nord, les forces armées nationales semblent désormais prêtes à prendre le relai de l’Opération Serval. Depuis plusieurs mois, plusieurs milliers de Maliens ont été formés aux métiers des armes et sont aujourd’hui prêts à reprendre ce flambeau.
Le 29 décembre et le 2 janvier derniers, plus de 2 000 soldats fraîchement formés ont été déployés dans les services de l’armée de terre et de la garde républicaine. Leur mission, annoncée par les autorités : « défendre l’intégrité du territoire national, assurer la sécurité des personnes et des biens et surtout lutter contre le terrorisme ».
Durant les deux cérémonies qui ont célébré la sortie d’école de ces soldats, de nombreux dignitaires maliens ont pris la parole pour saluer les nouveaux défis de l’armée.
« Le Mali compte sur vous », a ainsi scandé le chef d’état-major général adjoint des armées, Didier Dakouo, le 2 janvier dernier. « Les autorités du pays vous accompagneront dans vos sacrifices ultimes de tous les jours et vos aînés seront les guides bienveillants ».
SOURCE / JOLPRESS