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Les humeurs de FACOH: Considérations politiques sur les Assises nationales de la Refondation

Tout avait été prévu sauf ça mais l’évènement vint comme un cheveu sur la soupe et coupa le sommeil aux Maliens. La chute d’IBK en août 2019 conduisit à une instabilité sans nom pour le Mali et dont la dernière séquence, la plus grave, fut la nomination de Choguel Kokalla Maïga le 8 juin 2021 comme Premier ministre. L’homme, après le M5-RFP dans lequel il avait peiné à s’imposer comme leader, récolta les fruits de sa résistance suite au départ de Moctar Ouane, le 24 mai 2021 et l’avènement d’un nouveau régime ayant à sa tête le lieutenant colonel Assimi Goïta venu remplacer Bah Ndaw jugé défaillant.

Ce dernier, sans doute, pour des raisons liées à la proximité dans les études au temps de la défunte URSS, choisit le président du MPR comme chef du gouvernement de la transition repensée. Sitôt nommé, le seigneur des Carpates annonça sa volonté d’organiser des Assises nationales de la Refondation (ANR) avant l’organisation des élections générales en février 2022. La classe politique cria au complot immédiatement, songeant sans doute que cette stratégie cachait une volonté de prolongation de la Transition. Dès le départ, les termes de référence (TDR) définis par le gouvernement de Choguel Maïga, ne firent pas l’unanimité au sein de la classe politique qui le cria haut et le fit savoir à la Transition qui répondit qu’elle n’en avait cure. Un chronogramme fut vite établi qui décida de l’organisation desdites Assises entre le 11 décembre 2021 et le 30 décembre.

Par mesure de précaution, la Primature prit soin de préciser que la refondation concernait l’Etat et non la nation jugée l’une des plus vieilles d’Afrique noire. Si encore les ANR avaient pris la forme d’une conférence nationale bis, on y aura compris quelque chose, mais cette façon de faire sous le diktat de Choguel Maïga dans le brouhaha des communes, des cercles et des régions avec des intervenants tirés sur le volet, ne convainc personne sur les résultats attendus. Quoi qu’il en soit, ces Assises se tiennent maintenant sur quasiment 80 % du territoire national au moment où les Maliens sidérés par l’intox de l’insécurité croyaient que l’Etat était absent de ces zones décrites comme rouges et dans lesquelles, semble-t-il, aucune consultation électorale n’était possible.

Les partis politiques et regroupements de partis politiques représentant en vérité le cerveau du pays ayant décidé de bouder le contexte, on est curieux de savoir de quoi vont accoucher ces veillées politiques. Sans faire de l’élitisme, vouloir construire un pays en dehors de son élite nous fait penser au Cambodge des Khmers Rouges des années 1974-1978 où une fameuse chasse aux sorcières fut organisée contre les intellectuels rendus responsables de tous les maux du pays et massacrés pour des faits présumés.

Selon toute probabilité, la Transition sera prolongée sur  des recommandations des ANR et on saura plus quand prendra fin cette transition quand on sait que le CMLN en  1968, venu pour 6 mois avait duré 23 ans sous différentes couleurs politiques.

Les cent jours de Napoléon Bonaparte s’évadant de l’île D’Elbe pour perturber la restauration monarchique française ne purent empêcher celle-ci de se poursuivre et on peut penser que cette Transition en dépit des reculs et des tentatives de restauration de l’ordre ancien UDPM ne sera pas à un obstacle dans la marche du Mali vers la démocratie.

Facoh Donki Diarra

(écrivain)

Source: Mali Tribune

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