Mais une rentrée scolaire, du 1er septembre au dernier jour du mois juin est le premier signe d’une école malienne qui aspire à la perfection. Le souvenir lointain des années dont on ignorait la coloration exacte (blanche ou autre) emplit le coeur d’une joie immense. Et cela, il convient d’ajouter la fierté éprouvée par les élèves et étudiants pour l’exécution parfaite des programmes officiels.
Leurs félicitations, chaleureuses, à l’endroit du corps enseignant pour sa pédagogie et son engagement, accroissent les perspectives d’une amélioration du modèle éducatif. Les parents d’élèves s’en réjouissent et reprennent la relève à la maison pour une consolidation des acquis. L’État, dans son rôle d’accompagnateur et de remparts contre la décrépitude, se responsable à hauteur de souhait.
L’école malienne se hisse désormais au rang d’une véritable instance de socialisation et citoyennisation. Elle forme désormais des intellectuels, amoureux de la patrie et épris de liberté, de justice et de démocratie inclusive. L’école assure l’employabilité nationale et internationale de ses apprentis. Elle a su tirer profit du phénomène de l’internalisation en favorisant la recherche scientifique.
Donc désormais, les étudiants et enseignants s’illustrent dans les découvertes scientifiques. Désormais les conditions pour une industrialisation du Mali sont à notre portée. Le développement est dès lors une perspective augurée car notre richesse naturelle nous est désormais profitable. Les maliens fixent, désormais, le cours de l’or, du coton…mais hélas !
Oui hélas… l’école malienne, celle de la république, a perdu ses lettres de noblesse. Elle les a perdues parce que la démocratie a fait d’elle un objet de conquête du pouvoir et d’auto-enrichissement. Elle a perdu ses lettres de noblesse en raison de la défaillance de tous ses soutiens. L’enseignement n’est plus ce qu’il fut à la naissance de la république Mali. Les acteurs, États et éducateurs, se rejettent les fautes. La démocratie, dans un pays à fort taux d’alphabétisation, est pointée du doigt. Pourtant elle est pratiquée ailleurs et l’école s’y porte à merveille. C’est donc notre façon de vivre la démocratie qui blanchit ou presque les années scolaires !
La corruption à grande échelle et à ciel ouvert, l’aversion pour le mérite, le déni des lois, l’irresponsabilité des autorités et des parents et la déliquescence morale républicaine a sonné le glas de l’école de la république. Les abus de la res publica ont empêché la satisfaction, à temps, des revendications légitimes des enseignants. L’école est passée d’existence agonisante à trépas en raison de l’abandon du corps enseignant. Et après le feuilleton de l’article 39, on peut craindre que les enseignants du supérieur ne s’engagent dans la même voie. En effet, leur fameux article 66 pourrait bien venir jouer le trouble-fête car « dura lex Sed lex »!
Vive la république
Dr Moussa Dougouné