Le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara a affirmé lundi à Libreville, capitale gabonaise, avoir fourni plus de précisions sur les sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre le Mali à son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba, dont le pays siège au conseil de sécurité de l’ONU depuis le 2 janvier en qualité de membre non permanent.
“Comme le Gabon est au conseil de sécurité des Nations Unies, j’ai pu lui donner des informations plus précises sur ce que nous attendons de l’évolution”, a notamment déclaré le président Ouattara lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec son homologue gabonais, dans le cadre de sa visite au Gabon depuis lundi.
Toujours au sujet des sanctions infligées au Mali par la CEDEAO, le président ivoirien s’est dit “très malheureux de voir les maliens soumis à des sanctions”. “Nous avons tenté de faire le minimum de sanctions possibles pour ne pas impacter les populations. Notre souhait serait que la situation se normalise le plus tôt possible”, a-t-ajouté.
Ces sanctions impactent également plusieurs pays de la région, notamment la Côte d’Ivoire et le Sénégal qui sont les principales portes d’entrée et de sortie des marchandises du Mali, pays enclavé, a-t-il reconnu.
La CEDEAO a décidé de fermer ses frontières terrestres et aériennes avec le Mali, tout en gelant les avoirs de ce pays à la banque centrale de l’Afrique de l’Ouest, afin de contraindre la junte au pouvoir au Mali à proposer un calendrier électoral raisonnable.
“C’est à notre corps défendant que nous avons mis ces sanctions en place. Nous souhaitons qu’elles soient vite levées”, a-t-il expliqué.
“Pour cela, il faut un chronogramme crédible. Une application de ce chronogramme. Faire des élections dans un délai rapproché”, a affirmé le président Ouattara avant de marteler : “il est inacceptable qu’un régime militaire reste en place un quinquennat. Il vaut mieux faire des élections”.
M. Ouattara a demandé à la junte malienne de prendre des initiatives, de redémarrer les négociations, de proposer une durée raisonnable de la transition et de respecter la durée de cette transition dans des conditions acceptées par les négociateurs de la CEDEAO. Cependant les autorités maliennes jugent de leur côté ces sanctions illégales.
Source: Agence de presse Xinhua