Nous pensions tous, après la signature de l’accord de paix et de réconciliation par toutes les parties en belligérance, que nous allions connaitre des lendemains meilleurs, que le pays allait renouer avec le développement et améliorer les conditions de vie et d’existence de ses citoyens. Mais hélas, nous sommes très loin de gouter aux délices de la quiétude tant les attaques vont crescendo.
En effet, le Mali connait ces derniers temps une recrudescence de la violence due aux attaques de Misseni dans le cercle de Kadiolo, le 10 juin, de Nara, le 27 juin, de Fakola cercle de Kolondiéba, le 28 juin et des casques bleus ce jeudi 02 juillet entre Tombouctou et Goundam. Toutes ces zones ont fait l’objet d’attaques « jihadistes » perpétrées par les hommes se réclamant d’Ançardine du terroriste Iyad Ag Ali.
Peut-on avoir la paix au Mali en continuant de diaboliser le renard du désert Iyad Ag Ghaly ? La tergiversation du MNLA n’est-elle pas due à la marginalisation de Iyad Ag Ghaly qui se trouve être l’un des terroristes les plus recherchés sous mandat d’arrêt international par les Etats Unis ? A ces deux questions nous pouvons répondre par l’affirmative à cause de la récurrence des attaques qui portent toutes la signature des « fous de Dieu » d’Ansardine d’Iyad Ag Ghaly. Après les attaques au nord et au centre, le sud ne dort plus que d’un seul œil. Bamako habituée au vol de moto Jakarta à des heures indues de la nuit, sa population est aujourd’hui en proie au vol en bandes organisées et armées souvent à bord de véhicules.
Ces bandits procèdent par des attaques à mains armées et à des heures de pointe. Ce qui est aberrant ce que ces attaques se passent souvent au nez et à la barbe des forces de l’ordre, impuissantes car elles manquent d’outils adéquats pour porter la riposte. On a souvent l’impression d’assister à un film hollywoodien, tant les bandits sont suffisamment armés face aux forces de l’ordre qui n’ont souvent que leur détermination. C’est face à cette chienlit provoquée par des attaques de tous ordres que les élus de la nation ont interpellé, jeudi dernier, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile pour qu’il dise les mesures prises par le gouvernement en vue de lutter efficacement contre l’insécurité.
Alors que le Mali se bat pour endiguer le phénomène Jihadiste, le Nigéria, par l’intermédiaire de son nouveau président Muhammadu Buhari, sollicite l’aide des Etats-Unis pour venir à bout de Boko-Haram. Cette nébuleuse fanatico-islamique qui a fait allégeance à l’EI coupe le sommeil au Tchad, au Niger et au Cameroun où elle procède par des attaques kamikaze visant les commissariats et les camps militaires. La dernière attaque en date au Tchad a fait un lourd bilan de 40 morts.
L’Egypte, dont le président est un maréchal, a été le théâtre la semaine dernière, d’une des attaques « jihadistes » les plus sanglantes dans la péninsule du Sinaï qui ont nécessité une forte mobilisation de l’armée qui a du faire intervenir ses forces aériennes. Ces attaques ont eu lieu trois mois seulement après celles perpétrées au musée du Bardo à Tunis, qui fit 19 morts, dont 17 touristes étrangers. C’était le mercredi 18 mars 2015 soit quelques jours seulement après celles de Sousse par un prétendu jihadiste isolé de l’EI qui tira mortellement à bout portant sur des touristes Britanniques, Belges et Allemands sur une plage.
Le bilan officiel fit état de 38 morts. En Irak, en Syrie comme au Nigéria toutes les attaques sont revendiquées après coup par l’EI. Décidément l’Etat Islamique, on ne sait la création de qui, a décidé de donner du fil à retordre à l’occident judéo-chrétien et à ses alliés. Finalement ce que nous appelons le « Jihad » n’est rien d’autre en réalité qu’une guerre de civilisation entre l’Arabie musulmane et l’Occident chrétien.
Youssouf Sissoko
Source: InfoSept