Selon les conclusions rendues vendredi 23 novembre par le comité chargé d’une enquête interne au sein de la Commission africaine, il y a bien des pratiques de harcèlement moral et sexuel au sein de l’institution.
Le rapport avait été commandé en mai dernier par le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat. Les enquêteurs ont interrogé 88 personnes, qui ont témoigné anonymement.
L’affaire est d’ailleurs partie d’une lettre anonyme au printemps dernier. D’après le comité de haut niveau mis en place pour enquêter, trois personnes sont venues témoigner de ce qu’elles auraient subi. Mais elles se sont ensuite rétractées. Aucune indication sur le pourquoi, les conditions de cette volte-face.
Quoi qu’il en soit, le communiqué de la Commission de l’UA cite in extenso les conclusions des enquêteurs, preuve qu’elles ne sont pas prises à la légère. Ils évoquent des « faiseurs de rois », capables de monnayer auprès de jeunes employées un travail contre des faveurs sexuelles. L’UA fait état d’une « confirmation quasi-unanime du caractère très répandu du harcèlement sexuel par les personnes invitées à témoigner ».
Au-delà du côté sexuel, de nombreux cas de harcèlement moral, de vexations et d’intimidations ont été rapportés par presque l’ensemble des employés qui sont venus témoigner.
Les principales victimes du harcèlement sont les précaires de l’institution.
Corruption
Le rapport évoque aussi des pratiques de corruption. Des responsables auraient validé des missions ou choisi des contractants en échange de services rendus, des contrats auraient été surfacturés.
De manière générale, le comité décrit des relations de travail malsaines dans plusieurs organes de l’UA.
Vendredi après-midi, le président Faki a réuni les employés. Ceux-ci restent discrets sur ce qu’il a dit. Pas de sanctions annoncées, semble-t-il. « Tout ça n’est pas nouveau. J’espère juste qu’il y aura des actions prises, qu’on ait une Union plus saine », conclut un participant.
RFI